Partout dans le monde, les femmes sont les premières victimes de violences physiques et sexuelles. Les travailleuses domestiques sont particulièrement touchées par ces abus. Découvrez les témoignages de Luz et Neurali qui luttent en Equateur, aux côtés de CARE, pour qu’il n’y en ait « pas une victime de plus. »

« Je voulais quitter mon emploi car il y avait toujours quelqu’un qui voulait abuser de moi. »

Le harcèlement sexuel a suivi Luz toute sa vie, de son enfance à sa vie d’adulte. Une vie faite de chocs et d’épreuves à surmonter.

Dès l’âge de 9 ans, Luz s’est enfuie de sa maison pour échapper aux abus sexuels de son frère. Puis, adulte, elle a fui la Colombie après qu’un de ses fils ait été embrigadé de force par la milice. Luz et ses deux autres fils ont alors essayé de reconstruire leur vie en Equateur, mais ces violences l’ont suivi lorsqu’elle est devenue travailleuse domestique.

« Quand ce n’était pas le mari, c’était le fils, le père ou quelqu’un d’autre. » 

Lorsque Luz a trouvé un travail de femme de ménage dans un hôtel, il n’a fallu que 5 mois pour qu’elle soit victime de harcèlement. L’un des membres de la famille l’enfermait dans une chambre pour abuser d’elle sexuellement. 

« Ils pensent qu’en vous payant pour du ménage, vous leur appartenez tout entière. Je tolérais ça car j’avais besoin de ce travail. Jusqu’au jour où j’ai décidé de dire stop.»

Luz a alors rencontré d’autres femmes, membres d’une association soutenue par CARE. Ensemble, elles sont bien décidées à unir leur force pour dire « stop » à ces abus.

Luz, travailleuse domestique en Equateur, victime de violences
© CARE

« On a tellement abusé de moi que j’ai fini par penser qu’ils avaient peut-être raison, je n’étais pas humaine. »

Neurali, tout comme Luz, a quitté son foyer très jeune pour trouver du travail en tant que travailleuse domestique.

C’était sans savoir que celles et ceux qui exercent cette profession sont méprisés. Neurali n’a pas échappé aux maltraitances que subissent de nombreuses travailleuses domestiques : violences physiques et sexuelles, conditions de vies miséreuses, violences verbales…

« J’ai trouvé un travail et j’ai été maltraitée. Je dormais dans la salle de bain. À cette heure-ci, je serais peut-être morte si je n’avais pas eu cet autocollant qui m’a fait découvrir l’association. »

Un simple autocollant, donné par une amie, a changé sa vie. Grâce à l’Union nationale des travailleuses domestiques, soutenu par CARE, Neurali a pris conscience de ses droits, de sa valeur en tant qu’être humain. 

« Aujourd’hui, je me sens vivante et forte. Je me sens revivre ».

Trop des 300 000 domestiques qui vivent en Equateur partagent l’histoire de Luz et Neurali. Pourtant l’Equateur est l’un des premiers pays à approuver la Convention de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) sur les travailleuses et travailleurs domestiques, en 2013 : salaire minimum, congés payés, sécurité sociale etc… Seulement, peu de travailleuses domestiques connaissent ces lois qui les protègent ou ont tout simplement été trop longtemps réduites au silence pour qu’elles n’osent les revendiquer. 

C’est pourquoi,CARE apporte un soutien technique et financier à des groupements de travailleuses à travers toute l’Amérique Latine, pour les aider à faire respecter leurs droits. Pour faire reconnaitre ces hommes et ces femmes en tant qu’êtres humains, au même titre que nous toutes et tous.

Neurali, travailleuse domestique en Equateur, victime de violences
© CARE

CARE défend les droits des femmes partout dans le monde.

Partout dans le monde, CARE défend les droits des femmes et lutte contre les violences faites aux femmes aussi bien dans la sphère privée que professionnelle. Par exemple, CARE promeut l'égalité des sexes au sein des couples en sensibilisant les femmes et les hommes. Nous défendons aussi les droits des travailleuses : ouvrières dans les usinestravailleuses domestiques...

En France aussi, CARE se mobilise. Samedi 23 novembre 2019 se déroulera une marche contre les féminicides, les violences sexistes et sexuelles, à Paris. CARE France sera mobilisée aux côtés du collectif #NousToutes et 50 autres organisations lors de cette grande manifestation. Pour plus d'informations, cliquez ici