Les violences faites aux femmes sont la violation des droits humains la plus répandue sur la planète. Pour lutter contre ce fléau, il est essentiel que les gouvernements se mobilisent en faveur de l’égalité femmes-hommes. Sophie Chassot, chargée de plaidoyer, nous explique pourquoi en 4 points.

Quelle est la racine des violences faites aux femmes ?

Les violences sexistes se nourrissent des inégalités entre les hommes et les femmes. Dans de nombreux pays, les discriminations à l’égard des femmes sont même institutionnalisées : des millions de femmes souffrent de violations quotidiennes de leurs droits.

Plus de 100 pays disposent encore de lois restreignant la liberté et le potentiel des femmes. Par exemple, une quinzaine de pays continuent d'interdire aux femmes de travailler sans l'accord de leur mari. Dans d’autres, elles n’ont pas le droit de posséder leurs propres biens ou d’hériter.

Aucune loi ou politique ne doit restreindre la liberté ou les droits des femmes.

Comment lutter contre les discriminations faites aux femmes ?

Pour faire avancer l’égalité et lutter contre les violences faites aux femmes, l’ensemble des pays doivent se doter de lois et de politiques qui soient les mêmes pour toutes et tous et qui garantissent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Sans un cadre réglementaire non discriminant, les pratiques et les normes sociales ne pourront évoluer.

L’action de CARE a contribué à l’adoption de lois contre les violences domestiques au Bangladesh, au Bénin, en Bolivie, au Salvador, en Ouganda et en Zambie. Mais il reste encore beaucoup à faire : seuls deux tiers des pays disposent de lois condamnant les violences conjugales. 37 pays exonèrent de poursuites les auteurs de viols lorsqu’ils sont mariés à la victime ou qu’ils l’épousent subséquemment.

Y-a-t-il des pays modèles dans la lutte contre les violences ?

Si les droits des femmes sont mieux garantis dans certains pays, les violences à l’égard des femmes restent un fléau mondial. Une femme sur trois dans le monde sont victimes des violences sexuelles ou physiques au cours de leur vie. Tous les pays et l’ensemble des classes sociales sont concernés.

En Europe, par exemple : la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe sur les violences faites aux femmes a été signée par l’ensemble des pays membres. Pour autant, 18 pays ne l’ont pas encore ratifié et ne se sont donc pas engagés à la mettre en œuvre sur leur territoire.

Cette convention est le premier instrument européen créant un cadre juridique complet pour prévenir les violences faites aux femmes, protéger les victimes et condamner les auteurs de ces violences. CARE appelle donc l’ensemble des pays membres du Conseil de l’Europe à la ratifier et la mettre en œuvre rapidement.

La France a-t-elle un rôle spécifique à jouer ?

La France doit user de son influence diplomatique pour promouvoir les droits des femmes et la lutte contre les violences à l’international. Dans le cadre de ses relations bilatérales, la France doit demander aux pays qu’elle rencontre de se doter d’une politique ambitieuse sur les droits des femmes et de ratifier et de mettre en œuvre les conventions internationales sur le sujet.

16 jours d’activisme, une mobilisation mondiale contre les violences faites aux femmes

Chaque année, du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, jusqu’au 10 décembre, Journée des droits humains, a lieu une campagne mondiale : « 16 jours d’activisme » contre les violences faites aux femmes. C’est l’occasion d’attirer l’attention sur ce fléau mondial. Mobilisons-nous !