Depuis le 9 août 2016, les restrictions imposées par la coalition arabe ont mené à la fermeture de l’aéroport de Sanaa, le plus important du Yémen. Aucun vol commercial n’a été autorisé depuis cette date. 10 000 Yéménites sont morts faute de n’avoir pu être évacués à l’étranger pour y recevoir des soins, selon le ministère de la Santé. L’aéroport est devenu le théâtre de fréquents bombardements alertent les ONG CARE et NRC.

Depuis 2 ans, l’aéroport de Sanaa a vu passer plus de bombes que de voyageurs entrainant des dommages critiques aux infrastructures et menaçant la sécurité des communautés voisines. 56 frappes aériennes de la coalition ont été lâchées sur l’aéroport de Sanaa ces deux dernières années, une moyenne d’un bombardement toutes les deux semaines, selon le Yémen Data Project.

 « Un aéroport devrait toujours être un lieu sûr et fonctionnel, afin de permettre aux personnes d’aller et venir en toute liberté. Au lieu de ça, l’aéroport de Sanaa est devenu le symbole de l’agression et de l’oppression de toute une population », dénonce Johan Mooji, directeur de CARE au Yémen.

« Cette guerre ne tue pas uniquement avec des bombes et des balles mais également à cause du manque d’accès aux soins de santé. Des millions de Yéménites vivent aujourd’hui dans une prison à ciel ouvert, coincés entre des frontières hostiles et des lignes de fronts », alerte Mohamed Abdi, directeur du Norvegian Refugee Council au Yémen.

Trois années de guerre ont décimé le système de santé, déjà fragile, du Yémen. Moins de la moitié des infrastructures de santé sont encore opérationnelles. 16 millions de Yéménites ont besoin d’assistance humanitaire pour accéder aux soins de base. Le manque d’installations d’approvisionnement en eau et le taux élevé de malnutrition rend la population très vulnérable aux maladies. Le pays est actuellement touché par une troisième vague de choléra.

Contact médias

Nos porte-paroles au Yémen sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, CARE France : nozieres@carefrance.org ; 01 53 19 87 68 / 07 86 00 42 75. 

Notes aux rédactions

  • Plus de 60 000 personnes ont été tuées ou blessées depuis le début de la guerre en 2015.
  • On estime qu’avant le conflit, environ 7 000 Yéménites se rendaient à l’étranger chaque année pour recevoir des soins médicaux non disponibles au Yémen.
  • Deux aéroports restent ouverts aux vols commerciaux : Aden dans le sud du pays et Seivun dans le gouvernorat d’Hadhramaut. Mais l’accès est rendu très difficile par la longueur du trajet (12h et 24h de route depuis Sanaa), le coût très élevé du transport et la nécessité de traverser des lignes de fronts pour s’y rendre.
  • 22 millions de personnes, soit les ¾ de la population yéménite, ont besoin d’une forme d’aide ou de protection humanitaire.
  • Au cours de ces deux derniers mois uniquement, 300 000 personnes ont dû fuir leur maison pour échapper aux violences.
  • 17 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire dans le pays, plus de 400 000 enfants souffrent de malnutrition aigüe.
  • Plus d’un million de cas suspects de choléra ont été identifiés depuis avril 2017. La propagation de la maladie avait ralenti, mais une nouvelle épidémie menace en raison du grand nombre de personnes déplacées et du manque d’accès à l’eau.
  • Plus d’un million de fonctionnaires n’ont pas reçu de salaire depuis presque 2 ans, causant l’effondrement du service public et l’escalade rapide de la plus grande crise humanitaire.