La guerre au Yémen a détruit des millions de vies. Deux mères de famille yéménites racontent les horreurs de la guerre, la perte de leur famille et l’angoisse de ne plus avoir de quoi se nourrir. Des témoignages bouleversants.

L'association CARE aide les populations frappées par la guerre au Yémen

« Mon fils n’est jamais rentré. »

Safia est mère de cinq enfants. Avant la guerre, la famille de Safia avait une vie paisible et normale. Puis Safia a vécu l’horreur.

« À cause de la guerre, ma vie a bousculé pour toujours. J’avais demandé à mon fils d’aller au marché pour acheter un peu de blé. Il n’est jamais rentré. Un groupe de personnes nous ont apporté son corps. Il avait marché sur une mine. »

Après ce drame, les conséquences de la guerre ont poursuivi Safia et sa famille. Ils ont fui plusieurs fois l'escalade des affrontements armés, passant d'une région à l'autre.

« La vie est devenue insupportable, mais nous avons dû nous y adapter. Et à chaque fois, nous repartons de zéro. »

4 millions de personnes ont perdu leur maison au Yémen. Pour la plupart réfugiées dans des camps de fortune, elles font partie des 20 millions de personnes qui dépendent désormais de l'aide humanitaire pour survivre.

« J'ai littéralement tout perdu : ma vie, mon éducation et mon bras. »

À 26 ans, Naseem a été traumatisée par la guerre.

« Je ne peux pas dire que notre vie avant la guerre était parfaite, mais nous nous en sortions. Puis, alors que j'étais en dernière année à l'université, un éclat d'obus m'a blessé. Ils ont dû m’amputer. Avec cette guerre, j'ai littéralement tout perdu : ma vie, mon éducation et mon bras. »

Naseem et sa famille de trois enfants ont eux aussi dû fuir les combats. Et à cause de la récession économique et de la destruction des infrastructures, les prix de la nourriture ont flambée. Se nourrir est devenu inabordable pour de nombreuses personnes au Yémen.

« Mettre de quoi manger sur la table devient de plus en plus difficile. Tous les jours, nous nous demandons d’où viendra notre prochain repas. Mon mari sort tous les matins pour trouver du travail mais quand il en trouve il gagne à peine un dollar par jour. J'espère qu’un jour je pourrai retourner à l'école et que mes enfants auront une vie décente et heureuse. Mon plus grand espoir est que la guerre s'arrête. »

CARE apporte une aide d’urgence au Yémen.

Les deux tiers de la population yéménite, soit 20 millions de personnes, ont besoin d’une aide humanitaire pour survivre.

« Après six ans de guerre, l'ampleur des destructions au Yémen est énorme. Les organisations d'aide, comme CARE, travaillent sans relâche pour fournir une assistance vitale. Mais ce n'est tout simplement pas durable, en particulier en raison du manque de financements des donateurs internationaux. Des milliers de personnes vivent déjà dans des conditions proches de la famine. Les Yéménites méritent que tous les efforts soient déployés pour leur apporter une aide d’urgence mais aussi pour que la paix revienne », alerte Aaron Brent, directeur de CARE au Yémen.

CARE travaille dans 14 gouvernorats du Yémen dans des circonstances extrêmement difficiles. Nous veillons à ce que les populations des zones les plus durement touchées par les combats et les plus difficiles d'accès aient accès à une aide d'urgence.  Nous fournissons de la nourriture, des moyens de subsistance et un soutien financier, un accès à l'eau et à des services d'assainissement.