La récente intensification des frappes aériennes à Hodeida suscite la terreur chez les habitants. Beaucoup sont contraints de fuir leur maison. En plus de ces déplacements massifs, les frappes pourraient avoir un impact désastreux sur le port d’Hodeida et de graves conséquences humanitaires pour l’ensemble du pays, alerte l’ONG CARE. 

La peur des habitants d'Hodeida

« Chaque jour, le bruit des frappes aériennes devient plus fort et plus terrifiant. La nuit, un sifflet nous alerte quand nous ne devons pas sortir de la maison. C’est un sentiment que je ne peux pas décrire. J'ai très peur et je m'inquiète pour mes enfants. Je dors en serrant ma fille de deux ans dans mes bras et mes deux fils dorment à côté de nous. C'est un cauchemar qui ne se termine pas. » Najwa*, 35 ans

« Le son des frappes aériennes est horrible. Nous voulons quitter la région mais la route de Sanaa est fermée. J'ai l'impression de suffoquer. Mes enfants n’arrêtent pas de pleurer. Il fait très chaud. Je ne sais pas quoi faire. Hier, j'ai pleuré avec mes enfants. Je me sens impuissante. Je ne peux rien faire. » Sameera*, 28 ans

* Les prénoms ont été changés pour des questions de sécurité.

L’impact des frappes sur la situation humanitaire et l’acheminement de l’aide

par Johan Mooij, directeur de l’ONG CARE au Yémen

« L’intensification des frappes à Hodeida et aux alentours affecte déjà l’acheminement de l’aide : la route principale reliant Hodeida et la capitale Sanaa a été fermée pendant plusieurs jours. Des camions transportant de la nourriture ont été obligés de prendre différents itinéraires à travers le pays.  

Nous sommes horrifiés par ces violences, les impacts sur la population ainsi que par le risque de fermeture et de destruction du port. Le port d’Hodeida est un point d’entrée vital pour l’approvisionnement dans un pays où 22 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire pour survivre. Les réserves actuelles de nourriture au Yémen ne permettront pas à la population de tenir plus de deux ou trois mois. La situation est critique alors que les cas de choléra sont en forte augmentation et que des milliers de personnes sont déjà mortes de maladie et de faim à travers le pays.

CARE implore toutes les parties au conflit à mettre fin immédiatement à ces violences et à assurer la protection des civils. » 

Note aux rédactions :

  • Le Yémen est la pire crise humanitaire au monde. Cette aggravation du conflit constitue un revers pour le processus de paix lancé par l’Envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths. La Coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le Yémen, Lise Grande, a déclaré jeudi : « Le coût humain et l’impact humanitaire de ce conflit sont injustifiables. »
  • CARE travaille au Yémen depuis 1992. C’est l'une des rares organisations internationales à continuer à apporter une aide d’urgence dans le pays, dans des circonstances extrêmement difficiles. 

Contacts médias :


Nos porte-paroles au Yémen sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, CARE France : nozieres@carefrance.org ; 01 53 19 87 68 / 07 86 00 42 75.