CARE dénonce les impacts humanitaires catastrophiques que pourrait avoir la récente offensive sur le principal port yéménite d’Hodeida. Voici les témoignages de nos équipes sur place ainsi que d’habitants d’Hodeida.

Jolien Veldwijk, directrice de CARE au Yémen :

« Plus de 30 frappes aériennes ont eu lieu en 30 minutes ce matin autour de la ville. Certains civils sont pris au piège, d'autres sont forcés de fuir leur maison. Nous pensions que la situation à Hodeida ne pouvait pas être pire, mais malheureusement nous nous sommes trompés. 

Cette attaque risque de faire de nombreuses victimes et de couper les approvisionnements de ressources vitales pour des millions de Yéménites. Certaines parties de la population pourraient connaître la famine. Les importations alimentaires ont déjà atteint les niveaux les plus bas depuis le début du conflit et le prix des produits de base a augmenté d'un tiers. Hodeida est le principal point d'entrée de l'aide au Yémen. 

Nous exhortons toutes les parties au conflit à s'abstenir de toute autre activité militaire dans et autour de la ville et du port d’Hodeida. Les populations civiles sont déjà épuisées, affamées et n'ont aucun moyen de faire face à une nouvelle escalade de violences. »

Bushra, humanitaire yéménite, responsable des programmes de CARE à Hajjah et Hodeida

« Quand j'ai entendu que l’offensive avait commencé, j’ai pleuré. Les choses se répètent encore et encore, je me souviens du moment où j’ai dû fuir ma maison à Harad avant qu’elle soit détruite par une frappe aérienne. Pourquoi cela arrive-t-il encore une fois ? Je ne comprends pas. Je suis terrifiée de ce qui va arriver aux innocents d’Hodeida. »  

Amal, 26 ans, habitant d'Hodeida :

« J'ai tellement peur de ce qui va nous arriver. Nous luttons déjà pour survivre à cause de cette guerre. Comme si ce n'était pas déjà assez difficile... »

Olaa, humanitaire yémenite travaillant pour CARE à Hodeida :

« Habituellement, en cette période de Ramadan, les gens sont sur le marché pour acheter des vêtements et de la nourriture pour fêter l'Aïd. Les enfants sont heureux et comptent les jours avant cette fête. Aujourd’hui, les marchés sont vides, les gens ont peur de sortir, ils ne savent pas ce qui va arriver. »

Contacts médias :

Nos porte-paroles au Yémen sont disponibles pour des interviews. Contactez Laury-Anne Bellessa ou Camille Nozières, CARE France : bellessa@carefrance.orgnozieres@carefrance.org ; 01 53 19 87 68 / 07 86 00 42 75. 

Notes aux rédactions :

  • Selon l'ONU, plus de 250 000 personnes pourraient être affectées par cette offensive. La guerre civile au Yémen a déjà coûté la vie à plus de 10 000 civils et est considérée comme la pire catastrophe humanitaire actuelle. Plus de 22 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire, plus de 8 millions de personnes font face au risque de famine.
  • L’action de CARE : Fondé en 1945, CARE est l'un des plus grands réseaux d'aide humanitaire au monde, apolitique et non confessionnel. CARE travaille au Yémen depuis 1992 et est l'une des rares ONG internationales à continuer d’apporter une aide humanitaire dans les circonstances actuelles, extrêmement difficiles. CARE apporte une aide d'urgence aux populations du gouvernorat de Hodeïda : accès à l'eau potable et aide alimentaire via un soutien financier.