Au Yémen, presque deux mois après le début de l’offensive à Hodeida, les bombardements se sont de nouveau intensifiés hier. Ils ont touché le marché aux poissons et l’entrée d’un hôpital faisant une centaine de blessés et entre 20 et 50 morts, selon les sources, dont du personnel médical. La situation humanitaire est déjà désastreuse, il faut absolument mettre fin à cette escalade de violence, alerte l’ONG CARE.
Témoignages d’habitants
« Le bruit des avions était effrayant, l’un d’eux planait à très basse altitude et j’ai cru qu’il allait foncer directement sur nous. J’ai couru avec ma fille de 3 ans dans les bras pour nous mettre à l’abri. Je suis heureux que nous soyons encore en vie mais je suis triste et en colère pour ceux qui sont morts ou blessés. C’est injuste que nous devions vivre constamment dans la peur. Nous avons eu de la chance aujourd’hui mais qu’en sera-t-il demain ? » Ahmed 32 ans.
« Nous avons fui Hodeida il y a un mois. J’aimerais rentrer chez moi mais à chaque fois que j’apprends qu’il y a eu de nouveaux bombardements, je sais que j’ai fait le bon choix. Hier nos voisins nous ont appelé et nous ont dit que toutes les fenêtres de notre maison avaient été détruites par les frappes aériennes. » Nadia, 35 ans.
Jolien Veldwijk, directrice adjointe de CARE au Yémen
« Cette nouvelle escalade de violence est très préoccupante. Quelques semaines d’accalmie avaient donné aux gens le temps de respirer à nouveau, nous espérions que cela donnerait une vraie chance aux pourparlers de paix. Mais ces attaques sont sorties de nulle part frappant de plein fouet des personnes dans une situation humanitaire déjà désastreuse », alerte Jolien Veldwijk, directrice adjointe de CARE au Yémen.
« Les frappes aériennes ont déjà détruit une grande partie des installations d'approvisionnement en eau et d'assainissement. Nous venons d’enregistrer une troisième vague de choléra, et nous sommes très inquiets car l’épidémie se propage très vite. De plus en plus de gens souffrent aussi de la faim. Nous nous disons à chaque fois que ça ne peut pas être pire. Malheureusement, nous avons tort », explique Jolien Veldwijk, directrice adjointe de CARE au Yémen.
Au cours des dernières semaines, 450 000 personnes ont fui Hodeida, selon l’ONU. Ces nouvelles attaques vont contraindre encore davantage de personnes à quitter leur maison et à entamer un voyage dangereux à travers le pays pour trouver un endroit sûr, s’inquiète l’ONG CARE.
De plus, le port d’Hodeida est vital pour l’approvisionnement en nourriture, médicament et fuel du reste du pays. Au Yémen, plus de 22 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire et plus de 8 millions sont au bord de la famine. La situation au Yémen est qualifiée de « pire crise humanitaire » par l’ONU.
« Les Yéménites subissent des souffrances inimaginables à cause cette guerre : maladies, famine et destructions ravagent le pays. CARE appelle toutes les parties au conflit à cesser les violences. » conclut Jolien Veldwijk, directrice adjointe de CARE au Yémen.
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Nos porte-paroles au Yémen sont disponibles pour des interviews. Contactez Camille Nozières, CARE France : nozieres@carefrance.org ; 01 53 19 87 68 / 07 86 00 42 75.
L'action de CARE
Fondé en 1945, CARE est l'un des plus grands réseaux d'aide humanitaire au monde, apolitique et non confessionnel. CARE travaille au Yémen depuis 1992 et est l'une des rares ONG internationales à continuer d’apporter une aide humanitaire dans les circonstances actuelles, extrêmement difficiles. CARE apporte une aide d'urgence aux populations du gouvernorat de Hodeïda : accès à l'eau potable, réhabilitation de latrine, distribution de kits d’hygiène et de nourriture. CARE soutient également les femmes et lutte contre les violences sexistes.