Les sept ans de guerre en Syrie ont forcé plus d’un quart de la population à fuir le pays. Après des années loin de chez eux, la plupart vivent dans des conditions très précaires et la pression économique et sociale sur les pays d’accueil, voisins de la Syrie, est très forte. Abu fait partie des plus 3,5 millions de réfugiés syriens en Turquie. Soutenu par CARE, il raconte. 

« Notre pays nous manque terriblement »

« À notre arrivée en Turquie, tous les matins, je prenais ma moto et j’emmenais mon fil à la frontière, juste à côté, pour lui montrer le drapeau syrien », explique Abu, assis dans la cour d’une ancienne bergerie reconvertie à la hâte comme maison.

Abu a 47 ans, il est enseignant. Il y a 7 ans, sa famille a fui les combats à Alep et est arrivée en Turquie. 

« Notre pays nous manque terriblement… Mais que reste-t-il de la Syrie, que nous connaissions et que nous aimions, qui vaille le coup de revenir ? », se questionne Abu.

Aujourd’hui, deux de ses fils travaillent comme tailleurs. Cela permet de payer le loyer. Sa femme, Halima, travaille de temps en temps dans les champs pour arrondir les fins de mois. Mais la famille a du mal à joindre les deux bouts. 

La prolongation de la guerre en Syrie durcit les conditions de vie des réfugies et créé des tensions avec les populations d’accueil. Abu et sa famille se sont installés à Kilis, une petite ville de 93 000 personnes qui accueille désormais 130 000 réfugiés syriens. La pression sur les ressources naturelles et économiques est grande. C’est pourquoi, les ONG aident désormais aussi bien les réfugiés que les populations locales. 

Avec le soutien de CARE, la famille a désormais accès à l’eau courante

Par exemple, l’ONG CARE travaille en partenariat avec les mairies pour réhabiliter les habitations les plus précaires. 

« Quand nous sommes arrivés, le propriétaire de la bergerie a fait sortir les chèvres et j’ai repeint les murs pour essayer de rendre ça habitable... », se souvient Abu. 

Dans un coin de la cour, se trouvait le seul point d’eau pour huit personnes, qui servait aussi bien pour se laver que pour cuisiner. Les toilettes ne disposaient pas d’eau. Avec le soutien de CARE, Abu et sa famille ont désormais accès à l’eau courante : 

« C'est tellement mieux maintenant. Je n’ai plus besoin d’être accroupie toute la journée pour faire la vaisselle ou laver le linge », explique Halima.

La création d’infrastructures publiques et d’espaces de vie (centres sociaux, lavomatics) permet également de créer des lieux de rencontre entre les populations locales et les réfugiés. Ce type d’actions permet de renforcer le lien entre les communautés et contribue à un équilibre social en Turquie, premier pays d’accueil des réfugiés syriens. 

© CARE 2018 / Halima

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L’ONG CARE et ses partenaires ont fourni une aide humanitaire à plus de 2,7 millions de personnes en Syrie et dans les pays qui accueillent des réfugiés syriens.