En Roumanie, chaque année, de nombreuses adolescentes deviennent mères. Sensibilisation, accès au planning familial, CARE et son partenaire local SERA agissent chaque jour sur le terrain pour les soutenir et prévenir les grossesses précoces et non désirées. 

En Roumanie, nombreuses sont celles qui deviennent mères avant d'être femmes.
©Cristian Nistor/CARE

Le phénomène des grossesses précoces en Roumanie

La Roumanie est le pays le plus touché de l’Union européenne par les grossesses précoces. 12,3% des enfants naissant en Roumanie ont une mère mineure. La politique pro-nataliste mise en place par le régime de Ceausescu jusqu’en 1989 dans le pays a profondément marqué les mentalités. L’accès à la santé maternelle et reproductive y est faible pour les femmes et les filles. Et la sensibilisation à la contraception reste insuffisante, voire inexistante dans ce pays touché par la baisse démographique.

Cette situation présente de gros risques pour la santé de ces jeunes filles dont le corps n’est souvent pas prêt à porter un enfant. Dans le monde, les complications de la grossesse et de l’accouchement sont la deuxième cause de décès pour les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans.

« Dans le pays, 20% des femmes enceintes ne vont pas chez le médecin avant l’accouchement. Les conséquences peuvent être dramatiques pour ces toutes jeunes filles », témoigne Anca, infirmière engagée aux côtés de SERA dans le département de Bacau.  

SERA sensibilise les filles et soutient les mères mineures dans le pays

Depuis 2003, CARE et SERA interviennent en Roumanie pour lutter contre les grossesses non désirées et soutenir les mères mineures. Nos équipes sillonnent le pays (31 départements sur 41), pour aller à la rencontre des jeunes femmes à risque d’abandonner un enfant.

Des sessions de sensibilisation et de prévention sont organisées dans les écoles, mais aussi dans les centres de placement où résident des adolescents et adolescentes.

SERA a également permis à plus de 70 500 filles et femmes d’avoir accès à des services de planning familial. Elles y sont sensibilisées aux moyens de contraception et peuvent s’informer autour de la santé sexuelle et reproductive. 

Dans un contexte économique difficile, les familles en situation de pauvreté qui donnent naissance à un enfant non désiré seront tentées d’en confier la prise en charge à l’État. 

C’est pourquoi dans 8 départements, SERA a mis en place des programmes de prévention de l’abandon et de réintégration dans leurs familles des enfants placés, avec un système d’aide matérielle et de soutien psycho-social. Depuis 2013, ce sont plus de 1000 enfants qui ont pu être maintenus ou réintégrés dans leurs familles grâce à ces programmes.