Au Cambodge comme ailleurs, les minorités ethniques font face à de nombreuses discriminations, notamment dans le secteur de l’éducation ou de la santé. Heureusement Pheakany, 9 ans, a pu bénéficier d’un projet d’éducation adapté mis en place par CARE. Découvrez son histoire !

Pheakany à l'école multilingue soutenue par CARE au Cambodge.
© CARE

Les enfants issus des minorités ethniques au ban de l’école.

Le Cambodge bénéficie d’une grande richesse culturelle et linguistique : 20 langues y sont parlées, et ce sont autant d’ethnies et de traditions qui cohabitent ! Mais la langue officielle, le Khmer, reste peu parlée par de nombreuses minorités, qui se retrouvent privées de leurs droits et de l’accès à certains services de base. 

De nombreux enfants issus de peuples autochtones ne parlant pas la langue nationale se retrouvent privés d’éducation ou abandonnent l’école... C’était notamment le cas de Pheakany, 9 ans dont la langue natale est le Kreung, de l’ethnie du même nom.

Son père, Sabeou, n’a jamais eu la chance de finir sa scolarité car les cours étaient dispensés en khmer. 

« À l’école, on n’y parlait que le khmer. J’ai perdu beaucoup d’opportunités à cause de cela » explique-t-il.

En plus de la barrière linguistique, les minorités ethniques, sont souvent confrontées à une pauvreté extrême, des pénuries alimentaires et un isolement géographique

« Quand j’étais enfant, l’école était très loin de chez moi. Ma famille était pauvre et souvent, je n’avais pas de nourriture à emporter avec moi pour aller à l’école » raconte Sabeou, père de Pheakany.

L’éducation, un droit pour tous et toutes !

Pour pallier le faible de taux de scolarisation des enfants issus de minorités ethniques, CARE a mis en place des écoles multilingues.

Leur particularité ? Les cours sont dispensés dans leur langue natale et le khmer est introduit au fur et à mesure du programme. L’objectif étant aussi de préserver leur culture.

« Nos livres scolaires nous apprennent des choses sur le Kreung comme le tissage par exemple ou des chansons. Mais j’aime apprendre le khmer car lorsque des personnes de l’extérieur viennent au village, je peux leur parler » raconte Pheakany. 

« C’est important de préserver notre culture et apprendre aux enfants à lire et à écrire dans leur langue natale » explique son père. 

Grâce à l’apprentissage du khmer durant les premières années d’enseignement, les élèves seront préparés à poursuivre leurs études qui ne sont enseignés qu’en khmer... 

« L’apprentissage des deux langues est important pour que Pheakany puisse atteindre ses objectifs et puisse aller au lycée » explique Sabeou. 

Grâce à cette école multilingue, Pheakany espère bien avoir l’opportunité de réaliser ses rêves !

« Ceux qui sont sortis de mon village et qui aujourd’hui sont médecins, enseignant ou policiers. Plus tard, j’aimerais devenir professeure d’école primaire pour aider les autres à apprendre et trouver un travail » explique-t-elle. 

L'éducation pour toutes et tous, un droit fondamental.

Dans le monde, 124 millions d'enfants et d'adolescents sont privés de leur droit à l'éducation. 

C’est pourquoi, CARE encourage l’accès à l’éducation, notamment des filles, et défend les droits de tous les enfants pour qu'ils puissent acquérir la confiance en soi et les aptitudes dont ils auront besoin toute leur vie. Nos équipes sensibilisent les communautés et les pouvoirs publics à l'importance d'une éducation pour tous et toutes et défendent la défend la mixité sexuelle et sociale ainsi que l'adaptation des cursus scolaires aux différences culturelles et linguistiques.