1) Le silence autour des menstruations et la méconnaissance du corps des femmes

Pourtant, le secret qui entoure les menstruations est tel que beaucoup de personnes menstruées ne savaient pas ce qu’étaient les règles avant de les avoir. C’est le cas pour 2 filles sur 3 au Bangladesh âgées de 13 ans ou moins (2).

« La première fois que j’ai eu mes règles, je ne savais pas ce qui m’arrivait. J’avais peur. » Martha, 16 ans, en Éthiopie 

Pire encore, le sang des règles est trop souvent perçu comme sale. 

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de personnes ont leur règles chaque mois dans le monde.

Source : (1) Unicef, 2022

Ces préjugés résultent des discriminations qui touchent les femmes. En effet, les inégalités hommes-femmes impactent tous les domaines de la vie, y compris la santé sexuelle et reproductive. Dans beaucoup de sociétés, tout ce qui touche au corps et à la vie des femmes est passé sous silence. Et ce tabou peut avoir des conséquences dramatiques. 

2) Croyances sexistes autour des règles : des vies en danger

Les superstitions associées aux règles sont telles qu’elles privent parfois les femmes de leur liberté, voire tuent.

En Inde et au Népal, selon la tradition du Chaupadi, les femmes sont considérées comme impures pendant leurs menstruations. Il leur est interdit d’entrer dans une cuisine, de toucher certains aliments. Elles sont parfois même exclues de chez elles, et vivent dans des abris de fortune. Exposées au froid, aux morsures de serpent, aux agressions, des femmes meurent de ces traditions sexistes. 

« Quand j’ai eu mes premières règles, je n’ai pas eu le droit de voir des hommes ou des garçons pendant plus de 10 jours. Je n’ai pas non plus eu le droit d’aller dans la cuisine », Lalit, 63 ans au Népal.

@ CARE

3) La déscolarisation des filles

@ CARE

Alors que l’écart dans l’accès à l’éducation des filles et des garçons se réduit, trop de filles continuent d’être déscolarisées à l’âge de la puberté.

En cause, les mariages forcés, qui restent une réalité, mais aussi le tabou des règles. Le manque d’accès à des protections périodiques fiables, la peur des moqueries, obligent des milliers de filles à manquer des jours de classe chaque mois. Ces absences répétées peuvent entrainer un décrochage scolaire progressif.

« La première fois que j’ai eu mes règles, mes camarades ont ri de moi. Il y a eu des jours ou je ne voulais même plus aller à l’école », raconte Francia à Madagascar

4) Précarité menstruelle et risques pour la santé

Dans le monde, des millions de femmes n’ont pas accès à des protections périodiques adéquates. En cause, la précarité économique et menstruelle.

Dans des pays touchés par l’extrême pauvreté ou les crises humanitaires, alors que se nourrir est déjà un défi pour des familles, les serviettes et tampons sont même considérés comme un produit de luxe.

La seule solution est d’utiliser des protections de fortune : du papier journal, des vieux tissus, des morceaux de matelas utilisés, ou même de la boue séchée. Mais ces alternatives sont dangereuses pour leur santé et les risques d’infections et de maladies  sont importants.

@ CARE
« Le manque de serviettes hygiéniques a été un désastre dans ma communauté. »

Mama Halimo à Madagascar

5) Le manque d’accès à l’hygiène et aux installations sanitaires

@ CARE

En 2024, 3,5 milliards de personnes ne disposaient toujours pas de toilettes sûres, soit près de la moitié de la population mondiale (3).

Pour les femmes, l’absence d’intimité, d’accès à de l’eau et du savon rend impossible une hygiène intime adaptée. Cette absence d’infrastructures sanitaires dans les écoles, est aussi un lourd facteur de déscolarisation des filles.

En situation de guerre ou de crise humanitaire, la situation est encore plus dramatique pour les femmes. À Gaza, plus de 540 000 femmes et filles n’ont pas accès à des articles pour subvenir à leur hygiène, à leur santé et à leur dignité (8).

Des solutions existent contre le tabou des règles

Depuis plus de 80 ans, les équipes de l’association CARE  luttent contre toutes les formes d’inégalités à travers le monde. Face au tabou des règles, nos actions sont multiples. Nos équipes locales, présentent dans plus de 120 pays, agissent pour :

  • Déconstruire les croyances et informer sur les menstruations : ateliers de sensibilisation à l’hygiène menstruelle, à la santé sexuelle et reproductive, ou encore à l’égalité filles-garçons.
  • Lutter contre la précarité menstruelle : distribution de kits d’hygiène (comprenant des serviettes réutilisables, des sous-vêtements, du savon et de la lessive) pour les femmes touchées par les crises humanitaires ; ateliers de confection de serviettes réutilisables dans les écoles…
  • Permettre l’accès à l’hygiène menstruelle : construction de toilettes et de systèmes d’accès à l’eau dans les écoles.

Mobilisez vous contre le tabou des règles !

À l’approche du 28 mai 2025, journée internationale de l’hygiène menstruelle, vous pouvez agir pour aider des milliers de femme et de filles dans le monde. 

Découvrez notre campagne choc. contre ce tabou.

© CARE

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Sources : 
(1) Rapport Unicef, p.94 2022.
(2) Ibid.
(3) Ibid.

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