Des filles victimes de discriminations et mariages précoces

Pas le droit de jouer au foot pour les filles

Anannya rêvait de jouer au football. Pas de manière professionnelle, elle n’osait même pas imaginer éblouir les foules dans des stades. Non, Anannya voulait simplement jouer avec ses amis dans son petit village du nord-ouest du Bangladesh. 

 Mais c’était « impensable » pour elle, une fille. 

« Les filles voulaient faire du sport mais nous n’étions pas autorisées à participer à des jeux en plein air. »

Anannya, jeune fille soutenue par CARE

L'Asie du Sud présente les taux de mariage d'enfants les plus élevés au monde

Au Bangladesh, des normes culturelles sexistes et croyances religieuses décident de ce que les filles peuvent et ne peuvent pas faire. Et trop souvent, ces traditions conduisent les filles de l’âge d’Anannya à des mariages forcés.  

En Asie du Sud, près d’une fille sur deux est mariée avant l’âge de dix-huit ans, selon l’UNICEF. Le Bangladesh en particulier a l’un des taux de mariage d’enfants les plus élevés au monde. Ce qui est une violation explicite des droits humains de ces enfants. 

© CARE
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Au Bangladesh, les filles ne sont pas libres. Pas libres de jouer au foot ou d’aller à l’école. Le pays a l’un des taux les plus élevés de mariages forcés. Mais avec CARE, les choses changent.
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Comment agir contre les mariages forcés ?

Des pères, sensibilisés par CARE, soutiennent désormais leurs filles

Au Bangladesh, comme partout dans le monde, l’association CARE lutte pour la défense des droits des femmes et des filles. Depuis 2013, notre programme Tipping Point [Point de bascule] aide les familles à mettre fin aux discriminations sexistes. Nos équipes aident donc les filles et les femmes à défendre leurs droits en renforçant leurs capacités d’agir : développement de compétences individuelles et de leur confiance en soi. En parallèle, il est essentiel d’engager les hommes et les garçons comme alliés.  

À Pirgacha, le village d’Anannya, nos équipes ont donc d’abord réuni les parents. Ce n’est jamais évident de changer sa façon de penser. Mais ces actions ont porté leurs fruits. Par exemple, Sumaiya, 16 ans, rêvait de poursuivre ses études. Mais, comme Anannya, ses rêves semblaient impensables. Sa famille voulait qu’elle reste dans le village pour la marier. Après de nombreux échanges entre elle, ses parents et les équipes de CARE, ils ont finalement décidé de la soutenir. Car l’éducation des filles est un élément essentiel de leur autonomie économique et donc d’une vie meilleure.  

« Tu es mon aînée », dit maintenant son père. « Même si je dois sacrifier mon repas pour te payer tes études, je le ferai ». Aujourd’hui, Sumaiya a été admise à l’université de Rangpur. Et pour Ananya et ses amies ? Elles aussi ont défié les normes de genre de leur village. 

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Les filles se battent contre les mariages forcés et gagnent !

« Les choses se sont améliorées pour nous », dit Annanya. « [Les filles] participent maintenant aux jeux de cricket, football et à d’autres jeux locaux. » 

Au total, 9 500 personnes au Népal et au Bangladesh vont participer à la troisième phase du projet Tipping Point. Ce qui va avoir un impact plus large sur leur famille, leur communauté, soit près de 28 500 personnes, dont plus de 70% de femmes et filles. 

 « Les filles luttent contre les mariages forcés. Et elles gagnent », déclare Anne Sprinkel, en charge du projet Tipping Point chez CARE. « Des réussites comme celles d’Anannya et de Sumaiya montrent non seulement à leurs familles, mais aussi à leurs communautés et à leurs pays, ce que les filles peuvent faire lorsqu’elles sont traitées de manière équitable. »

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