Près de 600 000 musulmans rohingyas ont fui la Birmanie pour se réfugier au Bangladesh voisin depuis le 25 août dernier. Plus de la moitié d'entre eux sont des enfants, qui survivent dans d’horribles conditions. Voici les témoignages de nos plus jeunes bénéficiaires.
Roida a 10 ans. Avec sa famille, elle a fui la flambée de violence qui sévit au Myanmar.
« Des hommes armés sont arrivés dans notre village, en criant et en tirant sur tout le monde. On a dû s’enfuir dans la précipitation. Je n’ai pu prendre qu’un sac de vêtements. C’est tout, rien d’autre. Quand on partait, ils avaient mis le feu au village. Les maisons brûlaient.
Nous avons marché durant quatre jours avant d’arriver dans le camp de réfugiés. C’était très dur. Nous n’avions quasiment rien à manger pour nous donner des forces et on dormait au bord de la route. »
Roida est arrivée au Bangladesh il y a un mois.
Roida vit désormais dans un camp de réfugiés. Sa famille a construit un abri de fortune.
« Nous vivons ici depuis 20 jours. Le pire de tout, c’est le manque de toilettes. Il n’y en a que deux pour des milliers de personnes, elles sont toujours sales et occupées. Ça me prend 10 minutes pour m’y rendre, et ensuite je dois attendre très longtemps.
Ici, il n’y a pas d’endroit où on peut se laver. On n’a aucune intimité. L’autre chose que je déteste, c’est d’aller chercher de l’eau. Le robinet se trouve au bas de la colline. C’est dur de remonter la colline tout en transportant l’eau. C’est lourd et j’ai peur de tout renverser. »
Roida fait partie de nos bénéficiaires. CARE lui a distribué de la nourriture.
« Je prends deux repas par jour. D’habitude, je mange du riz, et parfois on a du poisson séché et quelques légumes. CARE nous donne aussi des repas prêts. »
Hossein a 7 ans. Lui aussi vit dans le camp de réfugiés de Balukhali avec sa mère, ses frères et ses sœurs.
« Il y a quelques mois, mon père a été arrêté au Myanmar. Quand je pense à notre ancienne, c’est mon père qui me manque le plus. Maintenant, c’est moi l’homme de la maison. Même si mon frère est plus grand en taille, c’est moi l’ainé. C’est à moi d’assumer les responsabilités.
C’est pour ça que je suis content de me rendre aux distributions de nourriture. Je veux que ma mère, mes frères et mes sœurs soient en bonne santé. Je m’assure toujours que le bébé mange en premier. »
« Ça fait maintenant 26 jours que je suis ici. On vit avec d’autres familles, tout le monde ensemble, tous les uns avec les autres. On se sent en sécurité. Et même si la nuit, il y a beaucoup de bruits, j’essaie de ne pas avoir peur.
On voudrait juste vivre dans le lieu où nous sommes nés et où ont grandi nos parents. On veut que notre identité soit reconnue. »
L’action de CARE
CARE a déjà aidé 74 940 refugiés grâce à des distributions de nourriture et de biens de première nécessité (couverture, vêtements).
Nos équipes ont également installé des lieux d’accueil pour les femmes, victimes de viols et de violences. Nous allons rapidement mettre en place trois cliniques mobiles.