"Le cocktail toxique du choléra et de la faim crée un cycle potentiellement mortel. Les personnes souffrant de malnutrition aiguë ont une immunité réduite et sont donc plus susceptibles de contracter le choléra. Le peu de nourriture consommé est directement évacué, ce qui augmente la probabilité de décès"

Nick Brooks, chef d’équipe urgence chez CARE 

Choléra et faim en Haïti

Le choléra est réapparu en Haïti ce mois-ci et a déjà causé 35 décès. On dénombre près de 600 cas suspects, mais on craint que l’ampleur réelle de l’épidémie soit bien pire. « Dans un pays où près de la moitié de la population est confrontée à la faim et où l’accès à l’eau potable est limité, cette maladie hautement contagieuse pourrait se propager rapidement dans des communautés déjà vulnérables. Ajoutez à cela l’insécurité, la crise du carburant, l’inflation galopante, les services de santé médiocres et un accès à l’aide humanitaire sévèrement limité : vous obtenez une bombe à retardement », alerte Raphael Hamoir, directeur de l’association CARE en Haïti.  

Des cas de choléra en Syrie et au Liban

Dans le nord de la Syrie, une épidémie mortelle de choléra se propage également depuis début septembre, avec des milliers de cas signalés et des dizaines de décès. Le Liban voisin vient d’enregistrer ses premiers décès dus au choléra depuis près de trente ans. Nour*, 35 ans, originaire du nord-est de la Syrie, a déclaré : « Pour les femmes, en particulier les mères, cette épidémie de choléra est source de stress psychologique. Nous craignons que notre famille ne soit infectée. Nous n’avons pas d’argent pour un traitement ou simplement pour de l’eau potable. Nous avons besoin d’aide pour survivre à cette situation ».  

Au Soudan du Sud, le retour du choléra

Au Soudan du Sud, où plus de 7 millions de personnes souffrent de faim aiguë et où quelques 900 000 personnes ont été déplacées par les inondations, le choléra est apparu cette année après une absence de cinq ans. « On craint que les inondations dans le pays entrainent une contamination de l’eau potable à grande échelle et provoque une vague mortelle de choléra », explique Abel Whande, directeur de CARE au Soudan du Sud.  

La réponse de CARE à l'épidémie de choléra

En Haïti, au Soudan du Sud et en Syrie, et partout dans le monde, l’ONG CARE sensibilise les communautés vulnérables à l’hygiène, construit des latrines et des points d’eau, distribue des kits d’hygiène qui comprennent notamment du savon, des comprimés de purification de l’eau et du désinfectant pour les mains.  

© CARE

Contact médias : Nos équipes sur le terrain sont disponibles pour toute demande média. Contactez Camille Nozières, 07 86 00 42 75, nozieres@carefrance.org