Plus que jamais, la course à la solidarité internationale s’accélère. Afin de faire du développement international un des enjeux majeurs de la campagne présidentielle, nos quatre ONG, Action contre la faim, Action Santé Mondiale, CARE France et ONE, se mobilisent. Notre comparateur de programmes vous permet de suivre la progression des candidat-e-s, au fil des semaines, sur leurs engagements en faveur de la solidarité internationale et du développement. 

Disqualification de certains candidat-e-s et entrée d’un nouveau coureur sur la piste

Ces dernières semaines, de nombreux candidat-e-s ont été contraint-e-s d’abandonner, faute de parrainages en nombre suffisant. Les candidat-e-s disqualifié-e-s sont donc Michèle Alliot-Marie, Henri Guaino, Charlotte Marchandise et Rama Yade.

L’exercice des parrainages a fait entrer un nouveau candidat dans la course, François Asselineau, qui obtient la note de 2/10 : il lui reste un long chemin à parcourir pour gagner notre course à la solidarité. Pour rattraper ses concurrents, nos quatre ONG l’invitent à préciser sa mesure de « réorienter une partie des fonds structurels, actuellement versés à l’UE, vers les États de la francophonie » afin que celle-ci puisse être comptabilisée dans notre notation comme un engagement financier sur le développement. 

Par ailleurs, nous nous félicitons également que Nathalie Arthaud ait fait mention d'aide au développement dans son programme. Cependant, nous l'invitons à s'engager explicitement sur le financement de cette aide pour que nous puissions également la noter sur ces critères. 

Nous saluons également l’engagement de Jacques Cheminade qui, dans sa réponse à la campagne Cap ou pas Cap s’est engagé à allouer 0,7% du RNB pour l’aide publique au développement d’ici la fin de son mandat et à ce que la solidarité internationale et le développement soient les objectifs de l’aide au développement. Nous nous félicitons également de la volonté de mettre à l’agenda du G20 l’éradication de la pauvreté et l’aide européenne à l’Afrique. 

Des engagements majeurs pris lors d’un débat autour de la solidarité internationale

Le 24 mars dernier, un débat a été organisé par nos quatre ONG, réunissant les représentants des principaux candidats pour échanger autour des enjeux de développement. À la suite de cette rencontre, les positions de certains des candidats ont pu être clarifiées et des engagements forts ont été pris. 

La conditionnalité fait toujours débat entre les candidats

Lors du débat, M. Severino, soutien d’Emmanuel Macron, a clarifié et corrigé le positionnement de son candidat au sujet du conditionnement de l’aide à la coopération des pays en matière de politique migratoire. Les ONG saluent le retrait dans le programme d’Emmanuel Macron de la mention faite à la conditionnalité de l’aide au développement. Cette position a été confirmée par le candidat dans sa réponse au questionnaire envoyé par Coordination SUD sur le pacte de solidarité et de développement durable. 

Ce débat a aussi été l’occasion pour M. Cherki, porte-parole de Benoît Hamon, de préciser que l’aide ne doit pas être conditionnée et que son objectif reste la lutte contre l’extrême pauvreté. Cette vision de la finalité de l’aide publique au développement est celle prônée par nos ONG. 

L’objectif de 0,7 reste plus que jamais à l’ordre du jour

Nous félicitons des nouvelles promesses prises par M. Kuzmanovic, chargé des questions de coopération et relations internationales aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, d’allouer 0,7% du RNB à l’aide publique au développement d’ici 2022, en cas de victoire du candidat de la France insoumise à l’élection présidentielle. Nous encourageons l’ensemble des candidat-e-s à s’engager sur l’objectif des 0,7% d’ici 2022, condition nécessaire à l’aide aux populations les plus vulnérables.

Mettre les enjeux de développement à l’agenda politique

Enfin, M. Severino et M. Cherki ont annoncé le souhait de leur candidat respectif de faire voter une loi concernant la solidarité internationale. Emmanuel Macron souhaite rénover la loi sur l’aide publique au développement en concertation avec la société civile tandis que Benoît Hamon a exprimé le vœu d’inscrire l’objectif des 0.7% du RNB alloués à l’aide publique au développement dans la loi. Nos ONG saluent ces engagements, qui permettront d’engager un dialogue entre les pouvoirs publics et la société civile sur les enjeux de solidarité internationale.

Pour que 2017 soit l’année de la solidarité internationale

À l’issue de ce débat, Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ont progressé dans la course à la solidarité internationale, leur représentant ayant pris des engagements forts sur ces enjeux. Nos ONG saluent particulièrement les progrès faits par Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, qui sont maintenant en tête ex-aequo avec la note de 10/10. Nous encourageons par ailleurs Emmanuel Macron à redoubler d’efforts pour avancer dans cette course pour la solidarité, le candidat d’En Marche ! ayant obtenu la note de 5,5/10.

Nos quatre ONG ont décidé d’arrêter temporairement la course à la solidarité de M. Fillon.

Nos quatre ONG ont décidé d’arrêter temporairement la course à la solidarité de M. Fillon. En effet, dans son programme, le candidat Les Républicains souhaite « imposer que les demandes d’asile soient effectuées dans les pays de départ dans les consulats européens ». Or, cette proposition remet en cause la Convention de Genève selon laquelle il faut se trouver hors du pays dont on a la nationalité pour pouvoir se voir reconnaître le statut de réfugié – la protection internationale ne pouvant pas jouer tant qu’une personne se trouve sur le territoire de son pays d’origine. Nous rappelons à M. Fillon que le droit d’asile est un droit humain fondamental reconnu par l’article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et qu’il est garanti dans le préambule de la Constitution française et dans la Convention de Genève relative au statut des réfugiés du 28 juillet 1951. Ces principes et ces valeurs sont importants à nos yeux, nous appelons donc M. Fillon à reconsidérer ses propositions sur sa politique d’accueil des réfugiés pour que nous puissions continuer à le noter dans notre course à la solidarité.

Nous rappelons à tout-e-s les candidat-e-s la nécessité de s’engager en faveur de l’aide au développement pour aider les populations les plus vulnérables. Nos quatre organisations appellent donc les candidat-e-s à s’engager avec force pour le développement et pour que l’objectif des 0,7% du RNB alloués à l’aide publique au développement soit porté par les candidat-e-s et atteint dès la prochaine mandature.

Pour retrouver plus d’informations sur le débat qui a eu lieu, vous pouvez accéder ici à l’analyse de nos ONG et à la retranscription vidéo.