Un objectif : œuvrer pour l'égalité entre les femmes et les hommes dans le monde

Dans un contexte alarmant de recul des droits des femmes et de montée des autoritarismes dans le monde, la diplomatie féministe est un instrument stratégique essentiel. Cette politique est cependant loin de faire l’unanimité. Elle est remise en cause par des mouvances autoritaires, extrémistes, conservatrices ou religieuses, comme l’illustre l’abandon de la diplomatie féministe par la Suède elle-même, dont le pays était pourtant à l’origine. Cela s’est fait à la faveur d’un changement de gouvernement en 2022.  

La France a donc un rôle crucial à tenir sur la scène internationale. Elle est le quatrième pays à s’être officiellement doté d’une diplomatie féministe en 2019 aux côtés de la Suède, du Canada et du Luxembourg (1) ; suivis de près par le Mexique, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays Bas, mais aussi l’Argentine, le Chili, la Colombie, le Libéria, la Libye et la Slovénie.  

Quels sont les enjeux d’une diplomatie féministe française ?

La prochaine stratégie internationale pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2023-2027) sera publiée en 2024, renouvelant les objectifs de la diplomatie féministe pour les prochaines années. Le 2 juin 2023, CARE France a partagé ses recommandations pour renforcer la stratégie française dans des groupes de travail avec le Ministère de l’Europe et des Affazires Etrangères, créés pour co-construire la diplomatie féministe française avec les organisations féministes.

Nos recommandations et celles des organisations concertées sont les suivantes :

  • Définir la diplomatie féministe française et l’accompagner d’un manuel de mise en œuvre qui s’applique à toutes les dimensions de la politique étrangère de la France. 
  • Décliner la diplomatie féministe dans tous les axes de la politique étrangère (politique étrangère de défense et de sécurité et son articulation avec l’agenda Femmes, paix et sécurité ; climat, biodiversité et transition écologique et énergétique ; politique économique et commerciale, investissement, numérique et hautes technologies ; culture et médias ; éducation, sciences, recherche et enseignement supérieur ; santé ; droit et justice…) 
  • Rendre obligatoire la formation de 100% des agents et agentes à la diplomatie féministe dès 2024. 
  • Promouvoir, notamment à l’approche des élections européennes, la diplomatie féministe dans toutes les instances internationales. 
  • Assurer une représentation paritaire et l’égalité professionnelle à tous les niveaux. 
  • Dédier un budget spécifique à la diplomatie féministe et déployer la budgétisation intégrant les enjeux d’égalité femmes-hommes (lien News BSG) 
  • Renforcer le soutien aux organisations féministes dans toute leur diversité et au plus près des besoins des femmes sur le terrain. 

Quelques-unes de nos recommandations ont déjà été prises en compte par l’État, notamment via la création et le renouvellement du FSOF*. Rendez-vous premier semestre 2024 pour voir si les engagements se sont transformés en actes !

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*Qu'est-ce que le FSOF ?

Co-piloté par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et l’AFD, le Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF) mobilise depuis 2020 120 millions d’euros pour financer les activités des mouvements féministes dans le monde. Il est destiné aux organisations de la société civile locale agissant en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, les droits des femmes et des filles et les enjeux de genre. Ce fonds permet de mettre en œuvre des projets locaux dans le monde, dans une approche de localisation de l’aide. CARE France est cheffe de file du premier fonds de soutien du FSOF, Féministe en action, qui a pour objectif de soutenir les organisations féministes en Afrique, Asie, Amérique latine et au Proche Orient. 

Sources : (1) HCE, 2022 

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