La population de Gaza survit difficilement, dans des conditions inhumaines

480 personnes qui partagent un seul sanitaire. La situation à Rafah illustre l’effroyable insalubrité, le manque d’infrastructures et l’entassement de la population qui fuit les bombardements à Gaza. Cette ville de 65km2 accueille 1 million de Gazaouis, soit l’équivalent de la totalité de la population marseillaise concentrée sur moins d’un quart de la superficie de Marseille.

« Les familles déplacées à Rafah sont contraintes de manger ce qu’elles peuvent trouver sur le sol sale et de boire de l’eau contaminée. Tout le monde tousse, les enfants souffrent de diarrhées sanglantes. Elles ont survécu aux bombes jusqu’à présent mais elles ont peur de mourir d’une mort lente », dénonce Hiba Tibi, directrice de l’ONG CARE à Gaza et en Cisjordanie. « Les gens partagent de petites chambres ou des tentes avec des dizaines d’autres personnes. Les femmes enceintes sont allongées sur le sol froid, sans matelas, à côté de personnes qu’elles n’ont jamais rencontrées auparavant. »

L’insalubrité menace particulièrement les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées, d’autant plus à risque face aux intempéries et basses températures de l’hiver dans les abris de fortune fabriqués à partir de matériaux récupérés. « Les Gazaouis sont en plein cauchemar. Les familles nous confient qu’elles vivent dans un enfer sur terre. Les pluies rendent les sols boueux et inondent les tentes », alerte Hiba Tibi.

La faim et la maladie, ou le fléau insidieux du conflit

Le manque de nourriture et d’eau en quantité suffisante aggrave encore la situation des Gazaouis. Les 2,2 millions de personnes vivant à Gaza sont menacées de famine de manière imminente. En moyenne, les habitants de Gaza n’ont accès qu’à deux à trois litres d’eau par jour, soit seulement 20% du minimum nécessaire pour boire, cuisiner et se laver.

« Le système immunitaire des enfants est affaibli, ce qui les expose à un risque accru de mourir de maladies qui auraient pu être évitées » , alerte Hiba Tibi. « Nous entendons de plus en plus parler de jeunes mères qui ne peuvent pas allaiter, car elles sont trop mal nourries et stressées par l’impact de la guerre et du blocus. »

Mobilisées sans répit auprès des populations pour leur distribuer de l’eau potable, des couvertures et des kits d’hygiène, les équipes de CARE manquent pourtant cruellement de moyens pour acheminer l’aide et assistent impuissantes à l’hécatombe qui se joue à Gaza. La communauté internationale doit agir rapidement pour éviter une aggravation de la catastrophe humanitaire en cours. CARE réitère ses appels à la libération des otages, à un cessez-le-feu immédiat pour permettre l’acheminement complet, sûr et sans entrave de l’aide humanitaire dont la population a besoin pour survivre.

Contact presse pour les médias 

  • Chloé Sublet, chargée des relations presse pour CARE France : sublet@carefrance.org | 07 86 00 42 75

L'action de CARE à Gaza

  • L’ONG CARE opère à Gaza et en Cisjordanie depuis 1948. Avant le conflit actuel, nous soutenions environ 200 000 Palestiniens à Gaza. Nous continuons d’aider environ 300 000 personnes en Cisjordanie à répondre aux besoins alimentaires de base, à améliorer l’agriculture, à donner aux femmes les moyens de gagner un revenu, à soutenir leur leadership et à améliorer les programmes de santé axés sur la lutte contre les violences basées sur le genre, l’accès à la santé sexuelle et reproductive et la santé mentale des enfants.
  • Depuis l’escalade du conflit, l’équipe de CARE à Gaza et ses partenaires ont pu distribuer des kits d’hygiène, des articles d’abris tels que des couvertures et des matelas, et de l’eau potable à plus de 91 000 personnes déplacées vulnérables. CARE a également fourni un soutien médical à plus de 60 000 personnes, notamment des médicaments, du matériel médical et des services de santé primaires.
  • Dans le cadre de sa réponse multi-crises, l’ONG CARE soutient les populations dans le besoin : Maroc, Syrie, Afghanistan… Nous apportons une aide humanitaire d’urgence partout où nous sommes en capacité de le faire. Notre mandat est clair : soutenir les victimes qui en ont besoin. Nous sommes résolument apolitiques afin de garantir notre accès à ces communautés impactées. 

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