La guerre en Syrie déchire de nombreuses familles. Certaines femmes sont contraintes de fuir le pays seules avec leurs enfants. Découvrez le témoignage de Rahma, bénéficiaire de CARE.

L'association CARE aide les réfugiés syriens
Rahma, réfugiée syrienne, vit au Liban seule avec ses cinq enfants ©2015/CARE FRANCE

« La Syrie que je connaissais a cessé d'exister »

Début 2015, Rahma, 29 ans, a fui la Syrie avec ses cinq enfants, âgés de 2 à 11 ans.

« Nous avons pris la décision de fuir le camp palestinien de Yarmouk en Syrie lorsque le conflit est devenu de plus en plus violent dans notre quartier. Nous n'avions plus rien à manger. Il n'y avait plus d'approvisionnement. Cela nous a poussé à partir», explique Rahma. « Dans notre fuite, mon mari a été arrêté. Nous ne savons pas où il est. Je suis venue au Liban seule avec mes enfants. »

220 000 civils tués depuis le début de la guerre en Syrie

En Syrie, beaucoup de civils se font kidnapper et tuer. Certaines familles perdent leurs proches du jour au lendemain. Personne ne sait où ils sont enterrés.

« Je ne voulais pas quitter mon pays. J'aime la Syrie. Mais la Syrie que je connaissais a cessé d'exister. Mon frère a été arrêté alors qu'il se faisait opérer à l'hôpital après un bombardement. Ma mère a supplié les hommes armés de laisser les médecins finir leur travail. Au lieu de ça ils l'ont torturé devant elle et l'ont emmené. Nous n'avons aucune nouvelle de lui. »

Réfugiée syrienne au Liban

Installés à Ch'him, au cœur de la région du Mont Liban, Rahma et ses enfants vivent aujourd'hui dans le sous-sol d'un immeuble délabré.

« Au début nous logions chez des connaissances. Mais cela ne pouvait pas durer. J'ai décidé de chercher du travail pour subvenir aux besoins de mes enfants et pour avoir notre propre logement. »

La vie est chère au Liban

Rahma travaille actuellement comme femme de ménage pour plusieurs familles libanaises. Elle gagne environ 20 dollars par jour, ce qui lui permet de payer son loyer (100 dollars par mois) ainsi que les factures d'eau et d'électricité.

La vie au Liban en tant que réfugiée est très difficile selon Rahma :

« Le Liban est un pays très cher et je ne m'y sens pas en sécurité. Ici, je ne sors pas de chez moi le soir et mes enfants ne jouent jamais dehors. »

CARE apporte une aide d'urgence aux réfugiés syriens

A leur arrivée, Rahma a été aidée par les équipes de CARE :

« Nous n'avions rien quand nous sommes arrivés au Liban. CARE a répondu à nos besoins les plus urgents en nous fournissant des couvertures, des matelas, des kits d'hygiène pour bébé, des bidons d'eau, des ustensiles de cuisine... ».

Rahma et ses enfants bénéficient du programme de coupons alimentaires mis en place par l'ONU. Ils reçoivent également une aide monétaire d'urgence distribuée par CARE pour couvrir leurs besoins de base. Cela lui a permis de payer son loyer et ses dettes.

Aujourd'hui, Rahma n'espère qu'une chose : retourner un jour en Syrie.

« Tout ce que je souhaite, c'est la paix. Je veux rentrer chez moi. »

Propos recueillis par Racha El Daoi, chargée de communication et de plaidoyer pour CARE Liban.