430 travailleurs humanitaires tués à Gaza depuis octobre 2023
Nous sommes profondément attristés par la nouvelle de la mort de deux membres du personnel de l’ONG palestinienne Juzoor pour la santé et le développement social, partenaire de CARE. Ahmed Khilla, Yahya Shihab, ainsi que de leurs familles, ont perdu la vie lors de frappes aériennes sur le camp de déplacés de Jabalia la semaine dernière.
Les équipes de CARE et leur partenaire endeuillés par la guerre
Depuis plusieurs jours, Israël a intensifié ses frappes aériennes à Gaza, ciblant de multiples zones, notamment Beit Lahia et Jabalia au nord, l’est de la ville de Gaza, Khan Younis et Deir El-Balah, ainsi que la zone humanitaire israélienne d’Al-Mawasi Khan Younis. Les bombardements incessants ont tué des centaines de personnes, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Des dizaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir en quelques jours.
- Yahya Shihab, qui travaillait comme infirmier dans l’un des centres médicaux de Jabalia, a été tué avec sa femme et ses enfants lors d’une frappe aérienne israélienne sur le camp de Jabalia, dans le nord de Gaza, jeudi 15 mai.
- Ahmed Khilla, chauffeur de Juzoor, a également été tué avec sa femme et ses deux enfants lors d’un autre bombardement sur le camp de Jabalia mercredi 14 mai.
Le personnel humanitaire et les populations civiles ne sont pas des cibles
Ce drame vient s’ajouter à la longue liste des 430 membres d’ONG humanitaires tués depuis l’escalade des violences le 7 octobre 2023. Ces femmes et ces hommes ont servi héroïquement les populations palestiniennes malgré les nombreux dangers auxquels ils ont été confrontés pendant plus de 19 mois. Bombardements, famines, déplacements forcés sont leur quotidien.
« Les travailleurs et travailleuses humanitaires à Gaza subissent le même sort que les communautés affamées et bombardées qu'ils continuent de servir malgré tout. Personne n'est en sécurité et la menace de mort est palpable partout. »
Jolien Veldwijk, directrice de CARE Palestine (Cisjordanie et Gaza)
Les populations civiles à Gaza sont à bout de souffle
L’acheminement de l’aide humanitaire doit reprendre en Palestine
« Nous espérons que la proposition d’OCHA de rétablir le système d’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza sera mise en œuvre dans les plus brefs délais. Mais seul un cessez-le-feu permettra de mettre fin aux massacres des civils et du personnel humanitaire. Les populations sont toujours privées de leur droit fondamental à l’accès à la nourriture et à d’autres biens et services essentiels, comme les médicaments et les abris. Le siège, qui dure depuis plus de 80 jours, doit cesser immédiatement », affirme Jolien Veldwijk, directrice de CARE Palestine (Cisjordanie et Gaza).
La fin des hostilités et un cessez-le-feu sont d’une urgence vitale
« Malgré un bref retour des organisations humanitaires dans le nord de Gaza, la recrudescence de la violence a contraint la plupart des ONG à suspendre à nouveau leurs opérations. En cette période critique, notre partenaire Juzoor reste sur place. Epuisées mais déterminées, les équipes continuent de venir en aide aux civils déplacés et blessés, souvent dans des zones où aucune autre aide n’est disponible », affirme notre ONG partenaire Juzoor.
CARE appelle une fois de plus à un cessez-le-feu immédiat et durable, à un accès total et sans entrave aux personnes qui ont désespérément besoin d’aide humanitaire, à la libération des otages et au respect du droit international humanitaire.
L'action de CARE à Gaza
Présente en Palestine depuis 1948, CARE, ONG de solidarité internationale, joue un rôle central dans la réponse humanitaire à Gaza. Malgré des conditions extrêmement difficiles et le blocus de l’aide par les autorités israéliennes, CARE poursuit son action.
Depuis l’escalade du conflit en 2023, CARE a apporté une assistance à plus de 850 000 personnes : distribution d’abris d’urgence, d’eau potable, de nourriture, de couvertures, de matelas, de kits d’hygiène et de soins médicaux.
- Par exemple, nous continuons à fournir des soins de santé via plusieurs cliniques, dont un centre médical à Deir Al-Balah, qui accueille chaque jour des centaines de patients. Mais les réserves de fournitures médicales s’amenuisent. Nous ne pourrons bientôt plus répondre à ces besoins urgents.
- Nous assurons également la distribution d’eau par camions auprès des communautés déplacées par la guerre.
En parallèle, CARE continue son action en Cisjordanie, où les besoins humanitaires ne cessent de croître en raison des déplacements forcés de populations.