Quelle est l’une des choses les plus dangereuses au monde ? Être une fille lors d’une crise humanitaire, selon l’ONG CARE. À l’occasion de la journée internationale des filles, le 11 octobre, un classement inédit dévoile les 13 pires crises pour les filles : de la Syrie, au bassin lac Tchad en passant par le Venezuela ou le Myanmar. Les filles font face à de nombreuses menaces : violences sexuelles, déscolarisation, travail et exploitation...
En situation de crise, les violences sexiste s'aggravent
En temps de paix, être une fille constitue déjà un danger : une adolescente meurt toutes les 10 minutes, victime de violences, dans le monde. Alors en situation de crise humanitaire, quand il y a d’importants déplacements de population, ce danger se décuple : les violences sexistes s’aggravent et les filles sont encore plus vulnérables.
« Quelle est l’une des choses les plus dangereuses au monde ? Être une fille. Qu’est ce qui est encore pire ? Être une fille lors d’une crise humanitaire, lorsqu’elles et leurs familles sont obligées de fuir leur maison. Au Nigéria, des fillettes sont transformées en bombes humaines ; au Yémen, elles sont contraintes de se marier ; du Soudan du Sud au Myanmar, elles sont soumises à des violences sexuelles. Et dans toutes les zones de conflits, elles sont privées d’éducation », explique Philippe Lévêque, directeur de l’ONG CARE France.
Quelles sont les pires crises pour les filles ? Le nouveau rapport de CARE met en avant le nombre de filles déracinées, déplacées à l’extérieur ou à l’intérieur de leur pays : 17 millions aujourd’hui dans le monde. CARE alerte aussi sur les différentes menaces qui pèsent sur elles.
Le chiffres de ce classement font froid dans le dos
En tête de ce triste classement, on retrouve la Syrie avec presque 3 millions de filles déplacées par le conflit. L’une des principales conséquences est l’arrêt de la scolarité compromettant ainsi leur avenir et leur indépendance. Dans les zones de conflits, les filles ont 90% moins de chance d’aller à l’école que dans les pays en paix, selon l’ONU.
Le reste du classement fait aussi froid dans le dos :
- En Somalie (2e), seuls 30% des enfants vont à l’école primaire et parmi eux seuls 40% sont des filles. C’est encore pire dans les zones rurales, où seul un enfant sur cinq va à l’école.
- Au Soudan du Sud (4e) deux filles sur trois ont été victimes de violences physiques ou sexuelles.
- Dans le nord-est du Nigéria (5e), les filles ont 4 fois plus de risques que les garçons d’être utilisées comme bombes humaines par les groupes armés.
- Au Yémen (9e), plus de deux tiers des filles sont mariées avant d’avoir 18 ans.
- En RCA (12e), les filles sont obligées de se prostituer pour gagner de quoi se nourrir. Des filles de 13 ans monnaient des relations sexuelles pour 50 centimes.
« Les réfugiés sont particulièrement vulnérables mais les filles réfugiées le sont deux fois plus. Lorsque les violences, la faim ou le climat les chassent de chez elles, elles sont les premières à être victimes de violences et d’exploitation : les premières à perdre leur enfance. En revanche, elles sont les dernières à être nourries, à pouvoir s'inscrire à l'école. »
Il est essentiel que les bailleurs et organismes humanitaires accroissent leurs efforts en matière de protection des filles, soutient CARE.
Contact médias
Camille Nozières, CARE France : nozieres@carefrance.org ; 01 53 19 87 68 / 07 86 00 42 75.
Notes aux rédactions
- Lire le rapport complet “FAR FROM HOME: The 13 worst refugee crises for girls”
- Des photos et témoignages de filles sont disponibles ainsi que deux vidéos :
- Méthodologie : Le rapport répertorie les pires crises humanitaires qui comprennent des déplacements de populations qui ont commencé ou se sont aggravées au cours des 6 dernières années (date de création la journée internationale des filles par l’ONU). Le classement est fait en fonction du nombres filles (moins de 18 ans) déplacées à l’extérieur ou à l’intérieur de leur pays. Il ne prend pas en compte les déplacements prolongés (des décennies) tels que la Colombie et la Palestine. La majorité des données sur les déplacés internes ont été collectées grâce aux outils de l'Organisation internationale pour les migrations et de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Dans certains cas, nous avons évalué le pourcentage de filles déplacées en fonction du nombre total d’enfants déplacés ou de personnes déplacées.