Ce matin, CARE France a demandé au gouvernement de prendre des engagements ambitieux pour lutter contre les mariages forcés. Nous avons remis les 48 567 signatures de la pétition « Ensemble, mettons fin aux mariages forcés », à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant.

Alexandre Morel, directeur des programmes et du plaidoyer de CARE France, remet la pétition "Ensemble, mettons fin aux mariages forcés" à Pascale Boistard et Matthias Fekl ©2015/CARE

Une forte mobilisation

Ce matin, CARE France a participé à la conférence sur la lutte contre les mariages forcés organisée par le ministère des Affaires étrangères. Ce fut l’occasion de remettre notre pétition « Ensemble, mettons fin aux mariages forcés » à Pascale Boistard, Secrétaire d’État chargée des Droits des femmes et Matthias Fekl, Secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger.

A travers ce texte, CARE France et les 48 567 signataires appellent le gouvernement français à prendre des engagements forts pour lutter efficacement contre cette violation des droits humains.

Les conséquences des mariages précoces sur les enfants

Aujourd’hui, dans le monde, 720 millions de filles et de femmes ont été mariées avant leurs 18 ans. De même que 156 millions de garçons et d’hommes.

Le mariage forcé a un impact négatif et durable sur la vie des filles et des garçons. En plus du traumatisme, les enfants victimes de mariages forcés sont exposés à des risques d’abus physiques et sexuels. Dans les pays en développement, les complications de grossesse et d'accouchement sont les causes principales de décès chez les filles de 15 à 19 ans.

Les mariages précoces perpétuent également le cycle de la pauvreté dans les pays en développement car ils entraînent souvent la déscolarisation des enfants.

Le texte de la pétition « Ensemble, mettons fin aux mariages forcés »

L’article 16 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et la Résolution 1468 sur les mariages forcés et mariages d’enfants du 5 octobre 2005 du Conseil de l’Europe ont reconnu que cette pratique constituait une violation des droits de l’homme. Nous devons faire respecter ces lois afin de protéger les enfants.

Dans le monde, les violences envers les femmes et les jeunes filles constituent l’une des violations les plus répandues des droits humains. Affectant chaque jour près de 39 000 filles, soit une petite fille toutes les 2 secondes, les mariages forcés en sont une dramatique illustration.

Marier un enfant de force et avant l’âge légal, c’est bafouer ses droits mais aussi l’exposer à des conséquences graves en termes de santé ou d’accès à l’éducation.

A travers cette pétition, les citoyens souhaitent interpeller le gouvernement français sur l’ampleur de cette problématique en lui demandant de prendre et promouvoir des engagements forts afin de :

  • Soutenir et développer les politiques et programmes de lutte contre les causes profondes des mariages forcés dont les initiatives de la société civile
  • Favoriser l’autonomisation des filles mariées et répondre à leurs besoins
  • Encourager la participation des hommes et des garçons, des leaders communautaires et de toute autre partie prenante dans cette lutte
  • Améliorer la collecte, l’analyse et l’utilisation des données existantes afin de renforcer la prévention des mariages forcés
  • Assurer la mise en œuvre effective de l’objectif 5 de l’Agenda 2030 pour le Développement Durable et plus particulièrement de la cible visant à « Éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine ».

Ensemble, mettons un terme à cette pratique.