Bogdan a rejoint l’équipe de CARE et son partenaire SERA ROMANIA il y a 15 ans. Coordinateur projet, il agit pour améliorer les conditions de vie des enfants abandonnés en Roumanie. Malgré les avancées depuis la chute du dictateur Ceauscescu en 1989, trop d’enfants grandissent encore dans des centres de placement d’état. Découvrez le quotidien de Bogdan et le fruit de son travail.

L'association CARE aide les enfants abandonnés en Roumanie
© Christian Nistor/CARE

Tes journées de travail sont variées. Que fais-tu ?

Le travail de SERA ROMANIA, que CARE soutient depuis 2003, consiste à lutter pour le respect du droit de chaque enfant à une famille et à venir en aide aux enfants abandonnés de Roumanie. Je contribue à ce travail chaque jour.

Je dirais que j’ai deux types de journées. Celles où je suis au bureau : je réponds aux emails, au téléphone, je rédige des rapports… Une journée de travail classique, comme beaucoup de gens ! Et celles, plus nombreuses, où je suis sur le terrain. J’aime beaucoup aller à la rencontre des équipes et des bénéficiaires de nos programmes à travers le pays.

Quelles sont les programmes que tu coordonnes ?

Nous contribuons à fermer des centres de placement anciens qui datent de l'époque de Ceauscescu où les enfants vivent dans des conditions d'insalubrité. Nous les remplaçons par des maisons de type familial où les enfants abandonnés sont mieux pris en charge.

Je me rends aussi auprès des équipes de planning familial itinérant. Nous menons des projets d’accès à la contraception et sensibilisons les jeunes femmes et les jeunes hommes à la sexualité et aux moyens contraceptifs. 

Il m’arrive également de rendre visite à des familles soutenues dans le cadre de nos projets de prévention et de réintégration des enfants abandonnés dans leurs familles. 

Quels sont les projets qui te marquent le plus ?

Ce sont justement ces projets de prévention et de réintégration qui me touchent tout particulièrement, car on peut constater très vite des changements.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, la précarité est le principal facteur qui oblige les familles à abandonner leur enfant en Roumanie. Notre but est de soutenir les familles défavorisées dans l’identification de leurs besoins pour améliorer leurs conditions de vie et prévenir la séparation. Dans le cas de la réintégration, il s’agit de permettre aux enfants un retour dans le foyer une fois que la famille peut subvenir à leurs besoins.

Nous leur apportons par exemple le matériel nécessaire pour améliorer leur logement. Et c’est la communauté qui réalise les travaux, dans un esprit de solidarité. Pour beaucoup de ces familles en situation de grande pauvreté, en seulement quelques mois, c’est un revirement.  

Qu’est-ce que cela change concrètement pour les enfants ?

Les enfants trouvent un autre sens à leur vie, ils sont plus heureux et mieux intégrés dans la communauté. Ils vont à l’école avec beaucoup de volonté !

Les parents qui sont très impliqués réussissent à faire des choses qu’ils n’envisageaient pas avant : ils se mettent même à planter des légumes, à faire pousser des fleurs pour rendre le quotidien de leurs enfants plus agréable...

Le projet leur donne un coup de pouce au départ, puis ils trouvent ensuite par eux-mêmes des solutions pour améliorer leurs conditions de vie, car nous leur donnons confiance en eux ! Alors ils se rendent compte qu’ils peuvent vraiment changer les choses pour leur famille. Et ça, c’est très beau à voir ! 

Nos actions en Roumanie

SERA (Solidarité Enfants Roumains Abandonnés) travaille en Roumanie depuis 1990 pour la protection des enfants en difficulté : abandonnés, gravement malades ou en situation de handicap. Depuis 2003, CARE a fusionné avec SERA et soutient désormais les équipes locales à garantir le respect des droits des enfants.  

Ensemble, nous avons déjà aidé plus de 85 000 enfants vulnérables.