Les femmes et les filles exposées aux abus et aux violences après la catastrophe

Parmi les près de 17 millions de personnes touchées par le séisme, 9 millions sont des femmes et des filles. Et parmi elles, plus d’une sur deux vit dans les zones les plus durement frappées, là où il y a eu le plus de destructions. Dans ces régions, les risques pour leur sécurité, leur santé et leur dignité ont nettement augmenté.

« Les dangers tels que les violences, les abus et l’exploitation, notamment à l’encontre des femmes, des filles et des groupes vulnérables, augmentent et sont plus difficiles à documenter dans un contexte de crise. Ce que nous entendons sur le terrain est profondément inquiétant »

Arif Noor, directeur national de CARE Myanmar

« À Mandalay, près de 60 % des personnes interrogées par nos équipes ont entendu parler d’actes de violence ou de harcèlement envers des femmes et des filles. Or, les trois-quarts de ces personnes ne savent pas comment ou vers qui se tourner pour obtenir de l’aide face à ces violences sexistes. L’accès aux services spécialisés reste très limité – en particulier pour les personnes en situation de handicap. La reconstruction ne doit pas se limiter à rebâtir des maisons. Il faut aussi restaurer la sécurité, la dignité et la protection des personnes les plus à risque, en particulier les femmes et les filles déplacées. »

 

Une femme et sa petite fille rescapées des séismes en Birmanie
Une mère et sa famille dans un abri © CARE
Une membre de l'ONG humanitaire CARE avec une rescapée des séismes au Myanmar
© CARE

"On n'est pas en sécurité dans les camps", témoigne une rescapée du séisme

Aujourd’hui, les familles déplacées par les destructions vivent entassées chez des proches ou dans des abris de fortune, souvent à ciel ouvert. Beaucoup de ces abris ne disposent ni de murs ni de cloisons, rendant des gestes quotidiens élémentaires, comme changer une protection hygiénique, particulièrement difficiles. Résultat : à Mandalay, 70 % des personnes interrogées affirment ne pas se sentir en sécurité sur les sites qui regroupent des familles déplacées.

« Les femmes ne se sentent pas en sécurité », témoigne Mya Sein*, rescapée du séisme. « La nuit, il n’est pas sûr de chercher des toilettes. Et parfois il faut marcher deux heures pour trouver de l’eau. Se laver est aussi très compliqué. C’est très dur pour les femmes. »

L’expérience de Mya Sein illustre les préoccupations des femmes et des filles liées à leur sécurité. De nombreux enfants ont été séparés de leurs proches et se retrouvent non accompagnés, dont 65 % sont des filles. Les principaux risques de protection rapportés incluent les violences domestiques, les mariages précoces ou forcés, et le travail des enfants.

Les populations déplacées par le tremblement de terre face à l'insécurité

Les familles touchées par le séisme restent dans une situation de grande détresse – sans nourriture suffisante, ni eau potable, ni moyens de se protéger. 

« Les abris ne nous protègent ni du vent ni de la pluie. C’est encore plus difficile pour les grandes familles et les jeunes enfants. Nous dormons dehors, sans lit, sans oreiller, sans électricité, et nous craignons les intempéries et les répliques. Nous avons tout laissé derrière nous, ce qui complique encore davantage la situation pour les filles », poursuit Mya Sein*, rescapée du séisme.

 

L'ONG CARE intensifie son aide humanitaire

Avec ses partenaires locaux, l’association CARE prévoit d’apporter une aide humanitaire d’urgence à 100 000 personnes au Myanmar (ex-Birmanie).

Avec l’arrivée de la mousson, les risques d’inondations, de maladies hydriques et de détérioration des conditions de vie vont s’intensifier. En 2024, les fortes pluies ont provoqué des crues soudaines à Mandalay et Sagaing, endommageant maisons, routes et exploitations agricoles. Ces mêmes régions sont aujourd’hui de nouveau menacées, dans un contexte déjà fragilisé par le séisme.

L’ONG CARE a ouvert un bureau de terrain à Mandalay, où les équipes prépositionnent du matériel, renforcent les abris et améliorent l’accès à l’eau potable. Mais un soutien supplémentaire est urgent pour atteindre les communautés les plus à risque avant que l’accès ne devienne impossible – notamment les organisations locales dirigées par des femmes, qui sont les plus proches des besoins et les plus aptes à intervenir rapidement.

* Mya Sein est une femme déplacée à deux reprises par les conflits, aujourd’hui réfugiée dans un abri à la suite des séismes. Son nom a été modifié pour protéger sa vie privée, sa sécurité et son intégrité.

Apportez une aide vitale aux populations affectées par les crises humanitaires

Partout dans le monde, les catastrophes naturelles se multiplient et les conflits s’intensifient, brisant la vie de millions de personnes. Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée, étant les premières victimes des abus et des violences.

CARE est l’une des rares ONG de solidarité internationale à agir avant, pendant et après les urgences. Grâce à notre fonds dédié aux urgences, nous pouvons :

  • Préparer les populations en amont afin de limiter les pertes humaines en cas de crise : mise en place de systèmes d’alerte et de plans d’évacuation…
  • Mobiliser immédiatement nos équipes locales lorsqu’une urgence frappe, sans dépendre de la médiatisation ou des fonds institutionnels : distribution de nourriture, d’eau potable, d’abris, de médicaments…
  • Rester sur place par la suite pour participer à l’effort de reconstruction et aider les familles à se relever et redémarrer leur vie : réhabilitation des écoles et des hôpitaux, accompagnement psychosocial, soutien à l’entreprenariat…

Soutenir notre fonds d’urgence, c’est sauver des vies chaque jour !

Contact presse pour les médias : 

Laurence Bondard, responsable relations presse, email : bondard@carefrance.org, tel: 07 86 00 42 75

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