Depuis trois ans, il ne pleut presque plus en Somalie. 6,2 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, ont besoin d’une aide humanitaire pour éviter la famine. CARE a été l’une des premières associations à apporter du soutien aux familles affectées.
Nura est mère de sept enfants, âgés de huit mois à trente ans. Auparavant, la famille vivait de l’élevage, s’occupant de plus de 200 chèvres et d’autres bêtes.
« Nous avons commencé à rencontrer des difficultés, il y a un peu plus d’un an. Au début, nous avions un peu d’eau, puis nous n’avons plus rien eu à boire. Dans les montagnes, il n’y avait ni eau, ni nourriture, ni aide. La plupart de notre bétail était mort. Nous avons donc voulu nous rapprocher d’une route. »
« Mes enfants souffrent de toux et de diarrhées », nous explique Nura. À cause de la malnutrition, des mauvaises conditions d’hygiène et de l’augmentation de la salinité de l’eau du puits due à l’assèchement, des maladies comme la grippe ou les troubles gastriques sont devenues monnaie courante.
« Avant que vous n’arriviez, nous n’avions aucune aide et nous ne mangions qu’un seul repas par jour. Mais nous avons commencé à recevoir de l’argent de la part de CARE en échange d’heures de travail. »
Le projet « Argent contre travail » consiste à nettoyer une rivière souillée par les ordures et les excréments des animaux, afin que ces derniers puissent s’abreuver. Les participants gagnent environ 100 euros pour 20 jours de travail, ce qui leur permet d’acheter de la nourriture. Environ 13 000 personnes sont employées par CARE pour des projets similaires dans les régions les plus frappées par la sécheresse au Somaliland.
La plupart des personnes impliquées dans le projet d’assainissement de la rivière sont des femmes. Leurs maris, quant à eux, gardent ce qui reste de leur troupeau ou ont poursuivi leur route pour chercher du travail : c’est le cas du mari de Nura, resté dans les montagnes pour s’occuper du bétail.
Dans la ville d’Anaibo, au centre du Somaliland, une file d’attente s’est organisée : Asha Hussein Jama, 35 ans, patiente avec son fils de 2 ans afin de récupérer le coupon alimentaire fourni par CARE.
En novembre, lorsque la sécheresse s’est intensifiée, Asha a décidé de se rapprocher de la ville en espérant que les précipitations y seraient plus importantes. Auparavant, elle possédait plus de 500 animaux – moutons, chèvres, chameaux – mais la plupart sont morts en décembre. Il n’en reste plus que 50.
« Mon mari est mort au début de l’année 2016. J’aurais pu demander de l’aide à ma famille, mais je n’en ai plus. Tout ce que j’ai, c’est l’aide que m’apportent les associations présentes ici. »
Plus de 1 000 familles sont venues à Anaibo pour recevoir une aide alimentaire. Une telle sécheresse n’avait pas été constatée depuis 1974. Cette sécheresse entraîne inexorablement la population vers la famine.
L'action de CARE en Somalie
CARE est venue en aide à plus de 303 000 personnes et prévoit d’intensifier ses actions pour aider 1,2 million de personnes supplémentaires dans les mois à venir.