Comme plusieurs autres pays du Sahel et de la Corne de l'Afrique, la Somalie souffre d'une rude sécheresse. 6,2 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire pour éviter la famine. CARE a été l’une des premières associations à apporter du soutien aux familles affectées et prévoit d'intensifier sa réponse.
La sécheresse qui frappe une grande partie de l'Afrique depuis trois ans met la population en situation d'insécurité alimentaire. Il y a quelques semaines, le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a mis en garde contre le risque d'un nombre de morts « massif » provoqué par la famine dans la Corne de l'Afrique, dont la Somalie fait partie.
« La saison sèche est une réalité que tous les Somaliens connaissent mais cette longue période sans pluie a épuisé les ressources des populations. Ces familles ne survivront pas sans aide. Les ONG présentes sur place ont besoin de fonds supplémentaires pour aider les millions de familles qui font face à la sécheresse. En 2011, environ 250 000 Somaliens avaient perdu la vie à cause de la famine. On ne devrait pas permettre qu’une telle tragédie se répète. Il est temps que le monde réagisse », explique Noura Ibrahim, membre du bureau CARE en Somalie.
Des camps de déplacés apparaissent partout dans les régions les plus touchées par la sécheresse. En Somalie, comme dans d'autres pays de la région, la sécheresse combinée à la guerre crée un cercle vicieux en accélérant le déplacement de population qui perdent leur bétail et leurs cultures.
Dans les régions les plus touchées par la sécheresse, 95 à 100% du bétail - vaches, chèvres et chameaux - sont morts. Des carcasses d’animaux parsèment les alentours des villages et le long des routes.
« En Somalie, on dit que lorsqu’un éleveur perd sa dernière bête, il meurt », explique Noura Ibrahim, membre du bureau CARE en Somalie.
« Nous avons perdu tout notre bétail. Il ne nous reste que quelques bêtes et j’ai peur qu’on les perde bientôt. Nous avons besoin d’eau et de nourriture pour survivre à cette sécheresse, mais après, il nous faudra du nouveau bétail pour pouvoir redémarrer notre vie », explique Amina, 45 ans, à qui il ne reste plus que 6 vaches sur les 30 qu'elle possédait.
Normalement, en temps de sécheresse, les troupeaux sont emmenés dans une autre région. Mais aujourd'hui, les éleveurs n'ont nulle part où aller. La sécheresse est au Djibouti, elle est au Kenya et aussi en Ethiopie. Ils n'ont aucune issue.
« Les points d’eau se sont asséchés partout dans le pays. La distance moyenne à la source d’eau la plus proche est désormais de 50 km, contre 2 km avant la sécheresse », explique Noura Ibrahim, membre du bureau CARE en Somalie.
Le peu d’eau qu'il y a ici est devenue très salée [à cause du sel accumulé dans la terre]. « Beaucoup de gens souffrent de maux de ventre et de diarrhées. Les personnes les plus âgées disent qu’ils n’ont jamais vu une telle sécheresse », explique l’adjoint du maire de la ville de Garadag, au Somaliland. « Ici, nous avons accueilli 11 000 personnes des villages alentours. 20 villages ont été complétement désertés. Les gens meurent de faim. »
Les conditions précaires, la malnutrition, favorisent la transmission de maladies. Des dizaines de cas de « diarrhée aqueuse aigüe », parmi lesquelles des cas de choléra, ont été recensés depuis début avril en Somalie.
En Somalie, CARE a déjà apporté une aide d'urgence à 350 000 personnes affectées par la sécheresse.
Nos équipes d’urgence intensifient leurs actions dans les régions les plus affectées par la sécheresse et la crise alimentaire : Sool, Sanaag, Bari, Awdal, Lower Juba et Banadir. Cette aide comporte de la distribution d’eau, de nourriture, d’argent et de biens pour des abris (bâches en plastiques, couvertures, matelas, kits de cuisine et jerrycans). Nos équipes mettent également en place des soins de santé nutritionnels et thérapeutiques.