Comment aider les femmes, victimes de violences et du conflit
Derrière chaque tente dressée dans les camps de fortune en Somalie, il y a une histoire de violences, de fuite, de perte. Conflit armé, sécheresses et inondations ont déjà poussé plus de 3,2 millions de personnes déplacées internes en septembre 2024 (1) hors de chez elles.
Et même en dehors des zones de conflit, le danger est là. Dans les camps surpeuplés, les risques de violences sexuelles explosent, menaçant les femmes et des filles.
"J’ai fui à cause des violences avec juste les vêtements que je portais sur moi. La vie dans le camp est très dure."
Muna, en situation de handicap et déplacée dans le camp de Dalxiiska, dans la province du Jubbaland.
Forte de 80 ans d’expériences contre les inégalités et les violences, CARE agit en Somalie, comme dans 120 pays dans le monde, pour protéger, soigner et redonner du pouvoir aux femmes et aux filles, même dans les situations les plus critiques.
Deux centres pour les survivantes de violences : guérir et se reconstruire
En février 2025, CARE a officiellement remis les clés de deux centres, uniques en leur genre dans leur région, au ministère somalien de la Santé dans les villes de Dhobley et Kismayo. Ce “One Stop Centre” propose une prise en charge complète et confidentielle des survivantes de violences basées sur le genre : soins médicaux d’urgence, accompagnement psychosocial, aide juridique.
Un “Women & Girls Safe Space” a aussi été confié au ministère des Affaires féminines, devenant un refuge sûr pour près 150 femmes et filles vulnérables. Elles y bénéficient de séances de soutien psychologique, de formations professionnelles. En confiant ces centres aux autorités locales, CARE garantit que cette aide perdure, même après notre départ.
En parallèle, CARE continue de mener des groupes de soutien psychosocial pour les femmes déplacées dans les camps.
Des kits pour redémarrer une nouvelle vie et reprendre confiance
CARE a aussi distribué des kits à plus de 450 femmes et filles en situation de risque extrême dans les camps de Dalxiiska, Central et Fanoole, dans le district de Kismayo. Chaque kit contenait des articles essentiels : vêtements, sous-vêtements, serviettes menstruelles, savon, seau de 20 litres, lampe torche.
“Quand j’ai reçu ce kit, j’ai senti que quelqu’un se souciait enfin de moi”, explique Muna. “Ce sont des choses simples, mais qui m’ont redonné ma dignité. Avant, la honte et l’inconfort liés au manque de produits d’hygiène me conduisait souvent à m’isoler davantage. Aujourd’hui, je participe à des groupes de soutien et j’aide d’autres femmes à parler.”
Un impact réel pour les survivantes de violences, mais des besoins toujours urgents
Ces actions de CARE ont eu des effets immédiats :
- Une meilleure santé pour ces femmes,
- Une réduction de l’isolement social des survivantes de violences sexistes et sexuelles,
- Une montée en confiance chez plusieurs femmes qui prennent la parole pour défendre leurs droits et deviennent des leaders communautaires,
- Une prise de conscience accrue autour de la prévention des violences faites aux femmes
Cependant, les besoins dépassent largement les ressources disponibles. Par exemple, 1 000 kits sont nécessaires dans le camp de Dalxiiska, mais seuls 49 ont pu être distribués. Les besoins restent énormes, notamment pour les mères célibataires, les femmes handicapées et les jeunes filles sans soutien familial. C’est pourquoi, CARE continue ses projets en Somalie pour défendre les droits des femmes.
Source :
(1) OIM https://dtm.iom.int/somalia
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