A Deraa, la situation est plus critique que jamais. Les bombardements ont déjà fait des dizaines de morts, dont des enfants, et forcé des centaines de milliers de personnes à fuir. La situation humanitaire est catastrophique.
La situation est terrible
« Nous ne pouvons pas dormir à cause des bombardements. De jour comme de nuit, il n’y a aucune pause. » témoigne Rami, travailleur humanitaire pour CARE dans le sud de la Syrie.
Les bombardements intensifs dans la région de Deraa, au sud de la Syrie, ont tué et blessé des dizaines de personnes. Centres de santé, écoles et bureaux d’ONG locales font malheureusement les frais de ces attaques.
« Des villes entières sont désertées à cause de l’intensité des attaques. Parmi les déplacés qui ont réussi à fuir les bombardements, la plupart sont désormais forcés de dormir dehors, sans accès à l’eau ou à la nourriture et sous la chaleur écrasante du désert, où ils sont exposés aux morsures mortelles de serpents et de scorpions. La situation est terrible. Il faut absolument que les parties au conflit protègent les civils, et facilitent l’acheminement de l’aide humanitaire » alerte Wouter Schaap, directeur de CARE en Syrie.
On assiste à une tragédie sans pareil
Depuis le début de l’offensive, le 17 juin dernier, 330 000 personnes ont dû s’échapper pour rester en vie. C’est le plus grand nombre de déplacés jamais atteint dans cette région.
Pour les 95 000 personnes qui se sont dirigées vers la frontière avec la Jordanie, la situation très précaire est aggravée par les vents poussiéreux du désert et les températures qui atteignent jusqu’à 45 degrés Celsius. Au moins 12 enfants, deux femmes et un homme âgé sont morts dans des zones proches de la frontière jordanienne soit parce qu’ils étaient déshydratés, touchés par des maladies liées à l’eau ou avaient été mordus par des scorpions.
« On assiste à une tragédie sans pareil : les gens dorment à même le sol, j’ai même vu certaines familles s’installer à coté de tombes. D’autres tentent d’accrocher des tissus à du matériel agricole abandonné pour tenter de se protéger de la chaleur écrasante de l’été. » explique Sadeq, travailleur humanitaire pour CARE dans la région de Deraa.
Le prix de la nourriture augmente très rapidement et les aliments de base, tel que la farine, le riz, le boulgour, commencent à se faire rare. Dans certaines régions, il n’y a rien à manger pour les nourrissons. Le prix du carburant, du gaz et du diesel a aussi doublé cette dernière semaine. L’eau potable, transportée par camion, devient de plus en plus chère et de plus en plus rare. Les personnes déplacées ont désespérément besoin d'abris et d'eau potable.
Notes aux rédactions
- CARE est venu en aide à 50 000 personnes dans le sud de la Syrie, à travers la distribution d’abris, de produits d’hygiène et de fournitures pour bébés et personnes âgées. CARE distribue également de l'eau et installe des latrines d'urgence pour les personnes déplacées. CARE apporte également un soutien psychosocial aux personnes dans le besoin.
- Ces derniers jours, un convoi inter-agences des Nations Unies a pu acheminer des produits de première nécessité (eau, vivres, produits d’hygiène, matériel médical) pour les dizaines de milliers de Syriens à la frontière jordanienne. Un second convoi est attendu mais les conditions de sécurité ne permettent pas son passage pour le moment.
- Depuis le début du conflit en Syrie, CARE et ses partenaires ont fourni une aide humanitaire à plus de 3 millions de personnes en Syrie et dans les pays accueillant les réfugiés syriens : distributions d’urgence, amélioration des conditions de vie, soutien financier et psychosocial. En Jordanie, au Liban et en Turquie, CARE travaille auprès des réfugiés et des communautés d’accueil.
Contact médias
Des porte-paroles à Paris et dans la région syrienne sont disponibles pour des interviews.
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