Près de 2 millions d'enfants syriens ont fui leur pays et ont le statut de réfugiés. La fuite et l'exil renforcent la précarité des familles syriennes et les enfants sont les premiers à en souffrir. En Jordanie, 44 % des enfants syriens n'étaient pas scolarisés en 2014 et 30 000 sont obligés de travailler. L'ONG internationale CARE appelle la communauté internationale à se mobiliser, à l'occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin) et de la journée internationale des réfugiés (20 juin).

Blessures physiques, traumatismes, travail forcé et risque d'exploitation sexuelle affectent les enfants syriens depuis plus de quatre ans.

« Lorsque que nous avons fui la Syrie, je refusais de parler. Je n'ai pas prononcé un mot durant quatre mois », témoigne Aya qui avait 17 ans lorsqu'elle a rencontré les équipes de CARE en août 2014 au cours d'ateliers de soutien psychosocial.

« Certains enfants réfugiés syriens sont silencieux, d'autres sont en colère. Des bombardements ont détruit leur maison et leur école, des membres de leur famille ont été tués. Ce n'est pas facile de soigner ces blessures invisibles », explique Violaine Gagnet, responsable des urgences pour CARE France.

La précarité des conditions de vie des familles réfugiées affecte également les enfants syriens. 30 000 d'entre eux sont obligés de travailler pour aider financièrement leur famille, selon les chiffres du gouvernement jordanien. La plupart sont des adolescents, d'autres ne sont âgés que de huit ou neuf ans.

Plus la durée de l'exil des réfugiés syriens se prolonge, plus ils deviennent financièrement vulnérables. 83 % des familles de réfugiés en Jordanie sont endettées, selon une évaluation des équipes de l'ONG CARE réalisée en 2015. Parmi un groupe d'enfants qui travaillent en Jordanie et interrogés par CARE, seuls 15 % d'entre eux travaillaient auparavant en Syrie.

Fairouz, réfugiée syrienne de 27 ans, témoigne : « Mon mari est toujours en Syrie et j'élève seule mes 5 enfants en Jordanie. Un seul de mes enfants va à l'école. Ma fille de 13 ans m'aide à faire des ménages et mon fils de 12 ans vend des tissus dans la rue. Il gagne entre 1 et 12 euros par jour. Malgré tout ça, nous vivons à 5 dans une pièce et je n'ai pas de quoi nous nourrir tous les jours ».

« Les réfugiés syriens ne souhaitent pas faire travailler leurs enfants. Ce n'est pas un choix, mais un mécanisme de survie qui témoigne du désespoir de leur situation », explique Salam Kanaan, directrice du bureau de l'ONG CARE en Jordanie. « Ces enfants font partie des plus vulnérables. La guerre a déjà privé ces jeunes de leur enfance et sans éducation, ils perdent de grandes chances de se bâtir un avenir meilleur. »

L'ONG internationale CARE, présente dans toute la région, soutient les enfants affectés par la crise syrienne. Mais le manque de fonds ne permet pas de répondre à tous les besoins et d'assurer une protection maximale.

« La communauté internationale a une responsabilité envers ces enfants. Le conflit syrien s'intensifie et le nombre de civils affectés ne cesse d'augmenter. La communauté internationale doit redoubler d'efforts. Or, aujourd'hui, seuls 22% des 8,4 milliards de dollars demandés par l'ONU, pour répondre à la crise syrienne, ont été collectés », alerte Violaine Gagnet.

CONTACTS MEDIAS :

  • Nos équipes au Liban et en Jordanie (francophones, anglophones et arabophones) sont disponibles pour tout entretien.
  • A Paris, Violaine Gagnet, responsable des urgences de CARE France est également disponible. Contactez : Laury-Anne Bellessa, chargée des relations medias chez CARE France, + 33 (0) 1 53 19 89 92, + 33 (0) 6 24 61 85 37, bellessa@carefrance.org

A PROPOS DE L'ONG CARE :

L'association CARE a déjà fourni une aide d'urgence à plus d'un million de personnes : populations en Syrie, réfugiés syriens ou communautés hôtes en Jordanie, Turquie, au Liban et en Égypte. 

  • En Syrie, CARE apporte une aide d'urgence aux populations affectées par les violences.
  • En Jordanie, CARE est présente depuis 1948. CARE fournit un soutien financier d'urgence pour aider les réfugiés à couvrir leurs dépenses de base (loyer, achat de nourriture et de médicaments). CARE assure également un soutien psychosocial et donne des informations sur les soins de santé et soutien juridique et social dont les réfugiés peuvent bénéficier.
  • Au Liban, CARE fournit un soutien financier d'urgence aux réfugiés syriens et travaille avec les municipalités pour améliorer les réseaux d'approvisionnement en eau et les installations sanitaires destinées aux réfugiés et aux communautés hôtes.
  • En Egypte, CARE sensibilise les réfugiés aux risques d'exploitation sexuelle et aux violences contre les femmes et les enfants.
  • En Turquie, CARE soutient les réfugiés syriens en distribuant de la nourriture, des couvertures et des articles d'hygiène.

Fondé en 1945, CARE est l'un des plus grands réseaux d'aide humanitaire au monde, apolitique et non confessionnel. CARE s'attaque aux causes profondes de l'extrême pauvreté et fournit une aide humanitaire en cas d'urgence. CARE place les femmes et les filles au cœur de ses programmes.