Guerre en Ukraine : les femmes témoignent

« C'est une guerre sanglante, une guerre monstrueuse. Si la guerre continue, il ne restera plus rien », déclare Kotove. Elle a fui l'Ukraine pour se rendre en Pologne avec sa fille de 12 ans. Dans la nuit glaciale à la frontière, elles tentent de se réchauffer avec une couverture. « Ma fille ne fait que pleurer », dit Kotove. Elles ont fui alors que les bombes tombaient. La grand-mère de la petite n’a pas pu fuir alors que les chars russes avancent sur leur ville. La population est prise au piège.

Alors que les hommes âgés de 18 à 60 ans sont contraints de rester en Ukraine, de nombreuses femmes avec enfants sont livrées à elles-mêmes dans cette fuite. Aux postes-frontières, des mères doivent souvent attendre jusqu'à deux jours dans un froid glacial avec leurs bébés et leurs jeunes enfants. Certaines dorment dans des voitures, d'autres doivent attendre dehors dans le froid.

Comme Christina, 4 ans, et sa mère Maria. « Je ne sais pas ce que nous allons faire maintenant », dit Maria. Comme beaucoup de réfugiés, elle est traumatisée par les violences de ces derniers jours. « La guerre est partout. » 

"Des années d’expériences sur le terrain dans des contextes similaires nous l’ont montré : les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables lors des guerres. Le risque de violences ou d’exploitation - notamment sexuel – est accru pour les femmes en Ukraine et pour celles qui ont été forcées de fuir leur maison et se retrouvent seules, sans revenus ou protection. Nous saluons la bonne volonté et la générosité des communautés d'accueil et des bénévoles, mais monter dans la voiture ou séjourner dans la maison d'une personne inconnue crée des risques évidents pour les femmes et les jeunes filles qui voyagent seules. Nous devons protéger ces femmes”, explique Philippe Lévêque, directeur de CARE France.

On note également un risque élevé sur la santé des femmes en Ukraine :

« Imaginez que vous êtes seule sur la route en train de fuir, sans revenus et sans protection. Imaginez que vous êtes enceinte en Ukraine mais que l'hôpital local a fermé en raison des risques de bombardements. Où allez-vous accoucher ? »

60% des décès maternels évitables dans le monde ont lieu lors de crises humanitaires, selon l'ONU.

C’est pourquoi la réponse humanitaire doit prendre en compte les besoins spécifiques de chaque groupe de la population, dont les femmes et les enfants très vulnérables lors des guerres.

CARE fournit une aide d'urgence en Ukraine aux côtés de l’association partenaire People in Need. Les premières livraisons d'aide sont déjà arrivées. Nous aidons aussi les réfugiés aux frontières, notamment à la frontière slovaco-ukrainienne avec une équipe de secouristes. Des tentes chauffées ont été installées pour accueillir les mères et les enfants et leur distribuer de la nourriture. Des toilettes sont aussi accessibles. Et des équipes formées apportent une assistance psychosociale. Nous préparons une aide d'urgence aussi aux frontières roumaine et polonaise.

« Beaucoup doivent faire face à de terribles expériences de guerre », explique Philippe Lévêque. « Nous devons apporter une aide d'urgence en Ukraine et faire en sorte que les réfugiés se sentent bien accueillis et leur faire savoir qu'ils ont un endroit sûr. »