Actuellement, 4 millions de personnes au Zimbabwe souffrent d’insécurité alimentaire. Les faibles précipitations et la sécheresse sont les premières causes de cette crise qui provoque notamment l’érosion des sols et la perte des récoltes. Grâce à CARE, Gosha et Haris ont pu apprendre de nouvelles techniques d’irrigation et former à leur tour d’autres agriculteurs. Découvrez leurs témoignages.
Le sud-est du Zimbabwe est une région très aride. Seuls 450 mm d'eau tombent sur le district de Zaka chaque année. Depuis maintenant sept ans, les précipitations deviennent de plus en plus rares et les Zimbabwéen-ne-s doivent maintenant faire face à la sécheresse.
Gosha et Haris sont amis depuis leur enfance. Ils ont aujourd’hui 64 ans. Nous les avons rencontrés :
« Cette région est difficile. Nos récoltes ont toujours été très mauvaises. Les agriculteurs font face à de gros problèmes d’érosion des sols et ils n’ont pas de système d’irrigation. Ils sont totalement dépendants des pluies », explique Gosha.
« Désormais, avec les techniques de conservation du sol et de l’eau qui nous ont été transmises par les équipes de CARE, notre situation s’est largement améliorée, même si la météo est beaucoup moins prévisible qu’auparavant », ajoute-t-il.
L’une de ces techniques est l’utilisation du paillage : le fourrage, les tiges ou les feuilles des plants de maïs sont étalés sur le sol. Ainsi, l’humidité du sol est conservée et son aération est meilleure. Cette méthode permet également de retenir les éléments nutritifs là où ils sont le plus nécessaires, c’est-à-dire dans la terre.
« Le recours au paillage nous permet non seulement de préserver les ressources naturelles, mais également d’obtenir des rendements jamais atteints auparavant », affirme Haris.
« C’est très efficace pour éviter les mauvaises herbes. Nos femmes n’ont plus besoin de passer leur journée à désherber. Elles pourraient même sortir avec leurs plus belles robes et enlever les quelques mauvaises herbes à la main sans se salir », sourit Gosha.
Par l’amélioration des techniques agricoles, les équipes de CARE visent à rétablir la sécurité alimentaire des familles les plus vulnérables et à renforcer la résilience des communautés face aux catastrophes naturelles comme la sécheresse. CARE aide également les agriculteurs à partager leurs connaissances et les compétences nouvellement acquises. La ferme de Gosha sert désormais de parcelle témoin pour dix agriculteurs locaux, dont Haris. Une fois par mois, le groupe se réunit chez Gosha et discute des améliorations en matière de techniques agricoles.
Récupérer l’eau : dans ce contexte de faibles précipitations, c’est sans doute la technique la plus importante qu’ont apprise les agriculteurs. Sur la parcelle de Gosha, qui s’étend sur le versant faiblement incliné d’une colline, les eaux de pluie sont récupérées par un fossé d’infiltration de 10 mètres sur 2 et d’environ 1,50 mètre de profondeur.
« L’eau coule dans un ensemble de tracés, explique Gosha, et s’infiltre jusqu’en bas de la pente. L’infiltration de l’eau à partir de ces tracés permet d’irriguer nos cultures. Ainsi, même si nous sommes toujours dépendants de la pluie, nous gérons désormais bien mieux cette dépendance. »
Certaines des méthodes présentées au groupe de paysans ne demandent rien d’autre qu’un simple crayon. « Il est essentiel de tenir un calendrier agricole et de planifier certaines tâches à des moments précis, affirme Gosha. Auparavant, les cycles agricoles étaient très approximatifs et demandaient des efforts inutiles. Désormais, nous effectuons notre désherbage hivernal en juin et en juillet, et nous préparons la terre de juillet à septembre. Ainsi, nous utilisons bien mieux nos ressources. »
La diversification des cultures pour lutter contre les crises alimentaires
« Les deux hommes ont également diversifié leurs cultures. L’introduction des petites céréales dans cette région du Zimbabwe a constitué une avancée importante pour les agriculteurs », explique Fortune Tafirenyika, membre de CARE.
« Les cultures telles que le millet et le sorgho sont beaucoup plus résistantes. Auparavant, les producteurs ne cultivaient que du maïs, avec de très mauvais résultats. En diversifiant leurs cultures, ils ont pu obtenir de bien meilleurs résultats. »
« Le sol est très sableux ici et il se désagrège très facilement, perdant ainsi de ses nutriments », explique Fortune. « En encourageant une agriculture intelligente par l’utilisation de méthodes simples telles que le paillage et la récupération de l’eau, nous aidons les agriculteurs à préserver leurs ressources les plus précieuses, à savoir la terre, l’eau et la main d’œuvre, de façon à ce qu’ils puissent non seulement produire leur propre nourriture, mais également vendre la production en excès sur les marchés locaux. »