Bangladesh : un pays en première ligne du dérèglement climatique

Le Bangladesh est l’un des pays les plus vulnérables au monde au changement climatique. Près d’un tiers du territoire se situe à moins de cinq mètres d’altitude (1). L’élévation du niveau de la mer pourrait engloutir plus de 10 % du pays d’ici 2100. Cela provoquerait la migration forcée de millions de personnes (2). Dans les zones côtières, la salinisation des sols réduit les rendements agricoles et met en péril la sécurité alimentaire et économique du pays (3). 

Les cyclones et inondations gagnent aussi en intensité, accentuant la vulnérabilité des populations rurales. 

Face à cette urgence, le pays a choisi de s’adapter. Il mise sur des solutions fondées sur la nature pour prévenir et adapter son territoire aux conséquences du dérèglement climatique. Les mangroves, véritables barrières vivantes capables d’amortir les tempêtes, de filtrer le sel et de stocker du carbone, se révèlent de véritables alliées. 

© CARE
Le Bangladesh est l'un des pays les plus vulnérable au changement climatique.
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Les mangroves : un rempart vivant et un atout climatique

Les mangroves sont des arbres et arbustes uniques, capables de pousser dans les zones côtières salées et inondées. Le Bangladesh abrite une partie des Sundarbans, la plus vaste forêt de mangroves au monde, qui s’étend sur près de 10 000 km² entre l’Inde et le Bangladesh. 

Cette forêt joue un rôle vital. En plus d’abriter une biodiversité exceptionnelle, elle réduit l’érosion et agit comme un puissant puits de carbone. En effet, les mangroves stockent jusqu’à dix fois plus de carbone que les forêts tropicales matures (4). Elles permettent donc de limiter la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. 

Lors du tsunami de 2004, une étude a démontré que les zones protégées par des forêts côtières avaient subi nettement moins de dégâts que celles dépourvues de végétation : une preuve éclatante de leur efficacité en tant que bouclier naturel (5).  

Accompagnées par les équipes de CARE, qui luttent contre les effets du changement climatique depuis des décennies, les communautés côtières du Bangladesh ont décidé de profiter des bénéfices écologiques et économiques des mangroves. Comment ? 

En restaurant les mangroves. La biodiversité se régénère, les rivages se stabilisent et les populations locales peuvent développer des activités génératrices de revenus : aquaculture durable, écotourisme, récolte de miel ou de bois flotté. Au-delà de protéger l’environnement tout en permettant aux communautés de s’adapter aux changements du climat, ces solutions fondées sur la nature sont de véritables “boucliers verts” et deviennent des laboratoires à ciel ouvert pour une jeunesse inventive et engagée dans tout le pays. 

La jeunesse bangladaise, au service de la résilience climatique

Le Bangladesh est l'un des pays les plus vulnérable au changement climatique.

Cette année, plus de 150 jeunes se sont réunis pour participer au Mangrove Hackathon — un marathon d’innovation organisé par CARE, en partenariat avec des centres de recherche et des universités locales. L’objectif : imaginer des solutions fondées sur la nature capables de renforcer la résilience des communautés côtières face à la montée des eaux et à la salinisation. 

Pendant deux jours, ces jeunes ingénieurs et ingénieures, étudiants et étudiantes, artisans et artisanes de terrain ont transformé leurs idées en prototypes : systèmes de purification solaire de l’eau de pluie, matériaux biodégradables issus de déchets agricoles, séchoirs solaires pour les pêcheurs ou dispositifs de gestion durable des mangroves. 

Ces inventions démontrent que la résilience se construit et que la jeunesse s’engage au Bangladesh pour trouver des solutions durables d’adaptation aux conséquences du réchauffement climatique.  

Les actions concrètes de CARE sur le terrain pour répondre au changement climatique :

CARE, en tant que l’un des plus grands réseaux humanitaires au monde, contribue à renforcer une résilience durable, en soutenant celles et ceux qui connaissent le mieux les effets du dérèglement climatique sur leur territoire.

En travaillant avec les communautés, des associations locales et des universités ou centres de recherche, dans plus de 120 pays, nous adaptons nos actions aux problématiques et solutions locales. Grâce à nos expertises, nous apportons une réponse globale pour les populations : restaurer, prévenir, s’adapter. 

À l’approche de la COP30, le message résonne bien au-delà du Bangladesh : les solutions fondées sur la nature ne sont pas un slogan, mais une promesse vivante — celle d’un avenir où les communautés et la nature agissent ensemble. 

Agissez pour soutenir les populations les plus touchées !

Sans votre soutien, rien ne serait possible. En faisant un don ou en vous abonnant à notre newsletter, vous soutenez les projets de l’association CARE dans plus de 120 pays. Chaque année, ce sont des milliers d’enfants que nous aidons à poursuivre leur scolarité dans le monde. 

Et face à la pauvreté et aux inégalités, notre action est globale depuis plus de 80 ans : soutien aux populations impactées pas les crises humanitaires et le changement climatique, défense des droits des femmes, accès à l’éducation et à la santé, soutien à  l’agriculture et à l’entreprenariat. Chaque année, ce sont des millions de vies changées grâce à vous.

Sources :
(1) IRIS – Observatoire Défense & Climat. (février 2020). Fiches pays – RE12 (IRIS)
(2) Direction générale du Trésor, Ambassade de France au Bangladesh, Service économique de Dhaka. (11 avril 2024). Les conséquences économiques du changement climatique au Bangladesh
(3) : Bécue, J.-P. (27 janvier 2025). Le Bangladesh : le pays le plus vulnérable au changement climatique. Encyclopédie du développement durable.
(4) : Donato, D. C., Kauffman, J. B., Murdiyarso, D., Kurnianto, S., Stidham, M., & Kanninen, M. (2011). Mangroves among the most carbon-rich forests in the tropics. Nature Geoscience, 4(5), 293–297.
(5) : Alongi, D. M. (2008). Mangrove forests: Resilience, protection from tsunamis, and responses to global climate change. Estuarine, Coastal and Shelf Science, 76(1), 1-13.


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