Le contexte pour mieux comprendre

  • En 2017, des violences ont éclaté à l’encontre des Rohingyas, les forçant à fuir le Myanmar. 
  • Aujourd’hui, plus de 900 000 hommes, femmes et enfants Rohingyas sont réfugiés au Bangladesh. La moitié sont des enfants. (1). 
Source : (1) Agence des Nations Unies pour les Réfugiés, 2023 

Ça ressemble à quoi, la vie d’une femme réfugiée Rohingya ?

Fatema perdait espoir. Ayant tout quitté et s’étant installé dans un camp de réfugiés, sa famille avait désespérément besoin de revenus, mais son mari, convaincu que ce n’était pas le rôle d’une femme, l’empêchait de chercher un travail. Elle explique : « j’ai dit à mon mari que je souhaitais trouver un travail. Mais il a refusé, par crainte des réactions négatives qui s’expriment à l’encontre des femmes qui travaillent. Je commençais à croire que la place des femmes est à la cuisine, et que leurs seules responsabilités étaient les tâches domestiques et s’occuper des enfants » .

« Je commençais à croire que la place des femmes est à la cuisine, et que leurs seules responsabilités étaient les tâches domestiques et s’occuper des enfants » – Fatema

Même aller au marché lui était interdit. Tous ses déplacements étaient limités par son mari, qui craignait pour sa sécurité et sa réputation. La situation de Fatema dans ce camp est loin d’être isolée. En plus de voir leur liberté restreinte, un grand nombre de femmes rohingyas sont victimes d’exploitation sexuelle et de violences sexistes. Et elles choisissent souvent de ne pas porter plainte, par crainte de représailles et de stigmatisations.  

L’ONG CARE soutient les femmes contre les violences basées sur le genre

C’est en faisant le constat de ces atteintes aux droits des femmes que l’ONG CARE a mis en place des formations et des ateliers, afin de soutenir les femmes Rohingyas dans leur lutte pour leur indépendance. Ces formations consistent en l’apprentissage des premiers soins psychosociaux, des mesures de protection contre l’exploitation et les abus sexuels, sur le système de visites à domicile des victimes ainsi que leur aiguillage suivant leur situation. Cela permet aux femmes Rohingyas, une fois formées, d’apporter leur aide aux femmes de leur communauté. Ces dernières peuvent également accéder à des services de santé, à des espaces sûrs en cas de danger et à des opportunités d’emploi. 

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Découvrir qu’une autre vie est possible

Sur le conseil de ses voisins, Fatema s’est tournée vers l’ONG CARE. Dans ce camp de réfugiés Rohingya, nos équipes organisent des événements, ateliers et formations sur les violences basées sur le genre. Encouragée par ce qu’elle y apprenait, Fatema y a également emmené son mari pour le sensibiliser à son tour. À force de persévérance, elle est devenue formatrice et aide les femmes de sa communauté à remettre en question les croyances sexistes qu’elles avaient intégrées.  

Ayesha est elle aussi devenue formatrice pour l’ONG CARE. Mère de 4 enfants, elle a décidé de s’engager pour lutter contre les violences basées sur le genre 

"Je peux à présent me déplacer librement dans le camp, dans le cadre de mon travail. J’ai gagné en confiance et je peux gagner mes propres revenus pour soutenir ma famille. Cela me rend très fière et heureuse !"

Ayesha, dont le nouveau rôle lui a valu un grand respect.

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Les femmes se soutiennent vers davantage d’indépendance

L’implication d’Ayesha en tant que formatrice et lanceuse d’alerte a eu de véritables retombées positives au sein de sa communauté. La formation et l’engagement de volontaires issues de la communauté Rohingya dans la lutte contre les violences basées sur le genre a permis de créer un nouveau système de soutien. En effet, les femmes réfugiées sont plus enclines à faire confiance à une personne de leur propre communauté, ce qui peut conduire à une intervention précoce. Au total, plus de 122 000 personnes ont été touchées par ces programmes de lutte contre les violences basées sur le genre. 

L'ONG CARE soutient les femmes rohingyas dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
Ayesha, formée par l'ONG CARE, vient en aide aux femmes de sa communauté. ©CARE

En participant activement à la vie active dans le camp, Fatema, Ayesha et les femmes engagées auprès de l’ONG CARE renversent les normes sociales sexistes et promeuvent l’égalité de genre. Elles prouvent que même confrontées à d’immenses challenges, elles sont capables d’accomplir des changements majeurs au sein de leur communauté ! 

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