Pour Greenpeace, CARE et Oxfam, il est crucial que ce groupe de travail aboutisse à une taxation des entreprises et individus les plus polluants, dont les multinationales des énergies fossiles, qui continuent d’engranger des superprofits records en toute impunité aux dépens du climat et de l’environnement. Rien qu’en 2022, les industries du pétrole et du gaz ont touché 4 000 milliards de dollars de profits. Pendant ce temps, les populations les plus vulnérables paient le prix du changement climatique et en subissent les pires conséquences malgré leur implication minime dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le groupe de travail doit désormais avancer sur des mécanismes de taxation au niveau international, mais les États doivent aussi se saisir de cette dynamique en déployant ou augmentant les taxes climatiques dans leurs propres territoires.

Après un essai raté à Paris sur la taxation des pollueurs, il faut transformer l'essai

« Après l’occasion manquée du Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier, cette task force doit transformer l’essai. Le constat est accablant : les entreprises des énergies fossiles collectionnent les profits records, les émissions de gaz à effet de serre augmentent drastiquement et les événements climatiques extrêmes qui découlent du réchauffement climatique engendrent une souffrance humaine sans précédent. Face à ça, jamais les arguments moraux, économiques et environnementaux pour faire payer les dégâts à l’industrie des combustibles fossiles n’ont eu autant de poids. À défaut de le faire sur la scène nationale, la France / Emmanuel Macron doit arrêter de protéger les intérêts des plus riches et des plus grands pollueurs si elle veut faire preuve de crédibilité à la COP28. »

Sarah Roussel, chargée de campagne Climat chez Greenpeace France

Les industries des énergies fossiles ont les moyens de couvrir les dommages climatiques

« Cette COP a été marquée d’entrée de jeu par une décision permettant de mettre sur pied le Fonds pertes et dommages et de premiers engagements financiers d’une douzaine de gouvernements. Ces promesses qui envoient un signal positif se chiffrent pour l’instant en centaines de millions de dollars alors que les besoins des pays du Sud pour faire face aux pires impacts climatiques pourraient atteindre jusqu’à 580 milliards de dollars par an d’ici 2030. L’initiative pilotée par la France et le Kenya doit de toute urgence permettre d’aller chercher l’argent là où il est, en particulier auprès des industries des énergies fossiles qui ont engrangé suffisamment de profits entre 2000 et 2019 pour couvrir près de 60 fois les coûts des pertes liées au changement climatique dans 55 des pays les plus vulnérables. Il est temps que les pollueurs paient leur dette. »

Pour Fanny Petitbon, responsable du plaidoyer pour CARE France 

Il faut taxer les superprofits et non les citoyens


« Alors que les pays du Sud font face à des coûts colossaux pour s’adapter et faire face aux ravages du changement climatique, ce groupe de travail visant à dégager des ressources supplémentaires via des taxes nous semble bienvenu. Maintenant, il va devoir tenir ses promesses, en privilégiant des taxes capables de générer des centaines de milliards de dollars et ne pesant pas sur les citoyens et les États les plus modestes. Parmi les options les plus évidentes : taxer les superprofits des industries polluantes comme les énergies fossiles, mais aussi les ultra-riches dont les émissions de gaz à effet de serre sont disproportionnées et qui seraient très peu impactés par une hausse de la fiscalité. »

Pour Guillaume Compain, chargé de plaidoyer climat chez OXFAM France

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L'action de CARE face au climat

Fondée en 1945, CARE est l’une des principales organisations humanitaires au monde. En 2022, nous avons aidé 174 millions de personnes dans 111 pays dans le monde. CARE s’attaque aux causes sous-jacentes de la pauvreté et lutte contre les effets du changement climatique. Nous accordons une attention particulière aux femmes et aux filles, qui sont les plus touchées par les impacts climatiques. Pour cela :

  • CARE soutient des projets de réduction des risques des catastrophes naturelles et climatiques et fournit une aide d’urgence aux populations touchées par ces catastrophes.
  • Nous renforçons la capacité d’adaptation des communautés aux impacts climatiques sur le long terme, notamment en promouvant des techniques agricoles résilientes.
  • Lors des conférences internationales sur le climat, nous soutenons la voix des populations les plus affectées afin que les gouvernements prennent des mesures concrètes et ambitieuses contre le changement climatique.

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