“Je donne un biberon vide à mon bébé pour le distraire de la faim”

“Affaiblie par le manque de nourriture, je n’arrive plus à allaiter. Et on ne trouve plus de lait maternisé. Alors je donne à mon fils un biberon vide pour le distraire de la faim.”

Noura, 27 ans, mère d’un bébé de 11 mois à Deir Al-Balah

Les violences quotidiennes et les déplacements massifs se sont intensifiés à Gaza ces derniers mois. L’accès à la nourriture et aux services essentiels s’est effondré. À  Gaza, les preuves de la famine s’accumulent. Deux des trois seuils de famine sont atteints dans la Bande de Gaza (seuils de manque de nourriture dans la majeure partie de la bande de Gaza et de malnutrition aiguë dans la ville de Gaza), selon le Système de classification de la sécurité alimentaire (IPC)

Aujourd’hui, à Gaza : une personne sur trois ne mange pas pendant plusieurs jours consécutifs. Le nombre d’enfants de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aiguë a triplé depuis juin. La situation est particulièrement critique dans le nord. Plus de 100 décès liés à la malnutrition ont déjà été recensés. Nos équipes et partenaires gazaouis, comprenant du personnel médical, craignent que ce ne soit que le début.

La faim à Gaza est provoquée par le siège israélien

À Gaza, les mères sont réduites à des choix impossibles : nourrir un enfant au détriment d’un autre, chercher du lait pour bébé ou du pain pour les aînés.

Cette famine est provoquée par le siège israélien, l’entrave délibérée à l’aide humanitaire, et l’inaction des dirigeants mondiaux. Plus de 100 ONG, dont CARE, ont dénoncé la semaine dernière ce qui ne relève pas d’un désastre naturel, mais d’un crime. “La famine est utilisée comme arme de guerre. C’est un crime au regard du droit international humanitaire, alerte Jolien Veldwijk, directrice de CARE en Palestine.

L’alerte des médecins sur les impacts de cette famine

“Chaque jour, nous recevons des patientes enceintes en état de dénutrition sévère, sans accès à la nourriture, de l’eau ou de soins adaptés.”

Dr Murad Mezyed, partenaire de CARE, à Deir Al-Balah

La faim fragilise les corps. Les nourrissons ne grandissent plus. Les enfants ne peuvent plus marcher, ni parler. Les gens s’évanouissent de faim, parmi eux, le personnel soignant. La faim affaiblit le système immunitaire, n’importe quelle petite maladie peut tuer.

Une trêve partielle ne suffit pas à Gaza

L’annonce d’une trêve humanitaire d’une semaine, avec ouverture limitée d’un point de passage pour l’acheminement de l’aide humanitaire, ne suffit pas. Ce n’est pas une solution. Cette trêve partielle ne permet pas de répondre à l’ampleur des besoins. C’est un pansement sur une plaie béante.

De même, les largages aériens d’aide aujourd’hui mis en place par plusieurs États ne devraient être utilisés qu’en dernier recours, lorsque toutes les autres options sont réellement impossibles – ce qui n’est pas le cas à Gaza. Les routes existent, mais elles sont verrouillées. Les largages aériens sont souvent dangereux, déshumanisants et insuffisants, notamment pour les personnes les plus vulnérables : femmes, enfants, personnes âgées et personnes handicapées, déjà gravement affaiblies par la malnutrition. Les largages d’aide ne doivent pas remplacer un acheminement de l’aide sûr, massif et organisé par voie terrestre.

Israël doit permettre un accès humanitaire complet et sans condition

« Les images terrifiantes d’enfants émaciés sont la preuve de l’échec de l’humanité à agir. Il faut maintenant des décisions politiques courageuses », alerte Jolien Veldwijk.

Le peu d’aide mise en place ces derniers mois, sous contrôle israélien et en dehors des canaux humanitaires indépendants, est une mascarade. Près de 1 000 personnes ont été tuées lors de distributions coordonnées par l’armée israélienne. Les populations continuent de mourir de faim. Nous demandons aux autorités israéliennes de respecter le droit international humanitaire et de permettre aux ONG de faire leur travail pour sauver des vies.

Ce qu’il faut :

  • Un cessez-le-feu immédiat et durable.
  • L’ouverture de tous les points de passage pour l’aide humanitaire, sous coordination de l’ONU, des ONG palestiniennes et internationales respectant les principes humanitaires d’indépendance, neutralité et d’impartialité.
  • L’accès sûr et sans entrave pour les populations à l’aide humanitaire.
  • La fin de l’utilisation de la famine comme stratégie de guerre.
  • La protection des populations civiles et la libération des otages

Chaque heure d’inaction coûte des vies. Les témoignages se multiplient, les chiffres s’aggravent. Mais il n’est pas trop tard pour agir.

Malgré la guerre, l’ONG CARE continue d’apporter une aide humanitaire

Présente en Palestine depuis 1948, CARE continue d’agir dans des conditions extrêmes. Depuis l’escalade du conflit en octobre 2023, nous avons pu fournir une assistance vitale à plus de 850 000 personnes :

  • Distribution d’abris d’urgence, d’eau potable, de nourriture, de couvertures, de matelas, de kits d’hygiène et de soins médicaux.
  • Soins de santé dispensés dans plusieurs cliniques, dont un centre médical à Deir Al-Balah, qui accueille chaque jour des centaines de patients. Mais les stocks de médicaments s’amenuisent, et nous approchons de la rupture.
  • Distribution d’eau par camions auprès des communautés déplacées.

En parallèle, CARE poursuit son action en Cisjordanie, où les besoins humanitaires augmentent en raison des déplacements forcés de population.

Apportez une aide vitale aux populations affectées par les crises humanitaires

Partout dans le monde, les catastrophes naturelles se multiplient et les conflits s’intensifient, brisant la vie de millions de personnes. Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée, étant les premières victimes des abus et des violences.

CARE est l’une des rares ONG de solidarité internationale à agir avant, pendant et après les urgences. Grâce à notre fonds dédié aux urgences, nous pouvons :

  • Préparer les populations en amont afin de limiter les pertes humaines en cas de crise : mise en place de systèmes d’alerte et de plans d’évacuation…
  • Mobiliser immédiatement nos équipes locales lorsqu’une urgence frappe, sans dépendre de la médiatisation ou des fonds institutionnels : distribution de nourriture, d’eau potable, d’abris, de médicaments…
  • Rester sur place par la suite pour participer à l’effort de reconstruction et aider les familles à se relever et redémarrer leur vie : réhabilitation des écoles et des hôpitaux, accompagnement psychosocial, soutien à l’entreprenariat…

Soutenir notre fonds d’urgence, c’est sauver des vies chaque jour !

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