A Gaza, les femmes accouchent sans anesthésie dans les abris

Les femmes sont de plus en plus forcées d’accoucher dans des abris surpeuplés et insalubres, sans soutien médical. « Il n’y a pas de médecin, de sage-femme ou d’infirmière pour soutenir les femmes pendant l’accouchement. Il n’y a pas d’analgésiques, d’anesthésie ou de matériel d’hygiène lorsque les femmes accouchent », a déclaré Hiba Tibi, directrice de CARE à Gaza et en Cisjordanie. « Est-ce que je survivrai à l’accouchement ? Mon enfant survivra-t-il ? Qu’arrivera-t-il à mes autres enfants ? Ce sont des dangers bien réels auxquels les femmes enceintes et les jeunes mères de Gaza sont confrontées depuis 100 jours, sans aucune fin en vue ».

Depuis le début du conflit, environ 17 000 femmes ont accouché dans des conditions terribles. La mort de plus de 300 membres du personnel médical, les centaines d’attaques contre des établissements de santé et le manque de fournitures entrainent la multiplication des septicémies, des déchirures vaginales et des hémorragies. Dans le nord de Gaza, seuls 50 incubateurs nécessaires pour maintenir en vie les bébés prématurés fonctionnent encore, et les pénuries d’électricité limitent l’utilisation de ces équipements vitaux.

Des grossesses à haut risque

« Les femmes enceintes nous disent qu’elles sont terrifiées par les complications probables du conflit, de la malnutrition et des épidémies », décrit Hiba Tibi. « Elles ont peur que le traumatisme continu qu’elles vivent et le choc de la perte d’êtres chers les poussent à accoucher trop tôt. Elles savent qu’il n’y aura pas d’aide si quelque chose ne va pas. »

Les chiffres des décès maternels et infantiles n’ont pas été mis à jour depuis le début de la guerre en octobre dernier. Cependant, on estime que 40 % des grossesses actuelles sont considérées comme à haut risque, tandis que seulement 15 des 36 hôpitaux sont encore opérationnels et sont remplis à 250 % de leur capacité.

« D’après notre personnel et nos partenaires, il y a des femmes qui ne survivent pas à l’accouchement. Les bébés prématurés meurent ou devront vivre avec des handicaps à vie, car ils ne reçoivent pas le soutien médical nécessaire », déclare Hiba Tibi. « La joie d’avoir un bébé est maintenant assombrie par la peur et le désespoir étant donné les nombreux dangers auxquels les mères et leurs bébés sont confrontés ».

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CARE renouvelle son appel à un cessez-le-feu

La malnutrition, le froid, le manque d’eau potable et les conditions d’hygiène épouvantables font peser des risques supplémentaires sur la vie de tous les enfants et de leurs mères. Ils sont forcés de boire de l’eau insalubre, ce qui entraîne de graves situations de déshydratation et une multiplication des maladies d’origine hydrique comme le choléra, la diarrhée, la dysenterie, l’hépatite A ou encore la fièvre typhoïde, en particulier pour les personnes vulnérables telles que les femmes enceintes, les jeunes mères et les jeunes enfants.

CARE réitère ses appels à un cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages et à une action urgente pour garantir l’accès aux soins de santé, à la nourriture, à l’eau et aux autres produits de première nécessité pour les Gazaouis, en particulier les femmes et les enfants. La communauté internationale doit agir rapidement pour éviter une aggravation de la catastrophe humanitaire.

Sources : (1) Relief Web, 2024 ; (2) Nations Unies, 2024 

Contact presse pour les médias :

L'action de CARE à Gaza

  • CARE International opère à Gaza et en Cisjordanie depuis 1948. Avant le conflit actuel, nous soutenions environ 200 000 Palestiniens à Gaza et nous continuons d’aider environ 300 000 personnes en Cisjordanie à répondre aux besoins alimentaires de base, à améliorer l’agriculture et l’agriculture, à donner aux femmes les moyens de gagner un revenu, à soutenir le leadership des femmes et à améliorer les programmes de santé axés sur la violence basée sur le genre, la santé sexuelle et reproductive et la santé mentale des enfants.

  • Depuis l’escalade du conflit, l’équipe de CARE à Gaza a pu distribuer des kits d’hygiène, des articles d’abris tels que des couvertures et des matelas, et de l’eau potable à plus de 91 000 personnes déplacées vulnérables. CARE a également fourni un soutien médical à plus de 30 000 personnes, notamment des médicaments, des fournitures médicales et des services de santé primaires.

  • Dans le cadre de sa réponse multi-crises, l’ONG CARE soutient les populations dans le besoin : Gaza, Maroc, Syrie, Afghanistan… Nous apportons une aide humanitaire d’urgence partout où nous sommes en capacité de le faire. Notre mandat est clair : soutenir les victimes qui en ont besoin. Nous sommes résolument apolitiques afin de garantir notre accès à ces communautés impactées. En soutenant notre Fonds d’urgence, vous nous permettez d’apporter une aide vitale lors de ces crises.

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