« Un déplacement forcé d’une telle ampleur, qui poussera la population dans une zone surpeuplée, dépourvue d’abris dignes, d’eau potable, d’assainissement, de transports, de sécurité et d’intimité, aggravera encore les déjà indicibles souffrances de la population. »

a déclaré Beckie Ryan, directrice de la réponse de CARE à Gaza.  

La soi-disant “zone humanitaire” a été attaquée une centaine de fois

Israël a réaffirmé la désignation d’Al-Mawasi, à Khan Younis, comme une « zone humanitaire ». En réalité, il s’agit d’une zone de déplacement forcé marquée par la surpopulation et l’insécurité.  

Entre mai 2024 et janvier 2025, la zone a été attaquée une centaine de fois malgré sa désignation comme « zone humanitaire sûre ». Pas plus tard que la semaine dernière, cinq enfants auraient été tués dans une attaque alors qu’ils allaient chercher de l’eau.  

« Il y a deux semaines, leurs chars [NDLR: de l’armée israélienne] étaient à environ 200 mètres de chez nous. Avec quelques voisins, nous sommes restés »

témoigne Bassem*, père de quatre enfants. 

Exangues, des gazaoui.es feront tout pour ne pas partir

«Je ne veux pas que ma famille revive l’amère expérience du déplacement. Je ne veux pas que mes enfants retournent vivre dans une tente. Vivre sous une tente, c’est comme être condamné à une mort lente. Mais je ne veux pas non plus les voir se faire tuer devant moi. Si les frappes aériennes se rapprochent et s’intensifient dans notre secteur, je serai sans doute obligé de partir. Mais je ferai tout pour ne pas être déplacé vers le sud. Je me déplacerai d’un endroit à un autre à l’intérieur de la ville. »

témoigne Bassem*, père de quatre enfants. 

Bassem* et sa femme ont découvert qu’ils attendaient un bébé juste avant Octobre 2023, à l’issu de leur 3e fécondation in vitro (FIV). Ils ont été déplacés de force avant l’accouchement, et à de multiples reprises depuis. 

L’ONG CARE constate 50% d’augmentation du nombre de patients dans sa clinique

« Les autorités israéliennes ont rejeté à plusieurs reprises les demandes de l’ONG CARE d’acheminer de nouveaux approvisionnements, notamment du matériel d’abri, des articles d’hygiène, des kits pour bébés et des fournitures médicales. Cependant, nous continuons de livrer des fournitures vitales fournies par des partenaires de l’ONU pour soutenir les personnes affectées par les violences en cours. »

explique Beckie Ryan, directrice de CARE Palestine (Gaza et Cisjordanie). 

La clinique de CARE a constaté une augmentation de 50 % du nombre de patients ces dernières semaines, accueillant jusqu’à 300 personnes par jour, avec une forte hausse du nombre de personnes faisant la queue à l’extérieur. 

Ces dernières semaines, le centre de santé Juzoor, l’un des partenaires de CARE, a commencé à relocaliser des points médicaux situés à l’est de Gaza-Ville vers l’ouest, à la suite de l’escalade des destructions liées aux opérations militaires. Après le dernier ordre de déplacement massif, le centre de santé Juzoor a décidé de transférer du matériel médical vers le sud en prévision du besoin de relocaliser les services afin de continuer à fournir des soins de santé, y compris des soins maternels. 

L’ONG CARE appelle à la protection des civils dans le respect du droit international

Les besoins vont augmenter de façon dramatique à Al-Mawasi à mesure que de nouvelles arrivées se poursuivent, entraînant une surpopulation encore plus importante d’une zone déjà saturée de familles déplacées par l’escalade des violences.

Conformément au droit international, les civils doivent être protégés contre les attaques et ne doivent pas être déplacés de force par le conflit. Les organisations humanitaires doivent pouvoir travailler librement et en toute sécurité pour soutenir les personnes qui ont besoin d’aide, où qu’elles se trouvent.

Israël doit lever les restrictions sur l’aide humanitaire, ainsi qu’autoriser l’entrée de biens commerciaux, afin d’éviter que les populations affamées et assiégées de Gaza ne souffrent davantage. 

Actions et chiffres — CARE sur le terrain

  • Distribution d’eau potable et de légumes frais achetés localement ; activités de protection, notamment dans le sud.
  • Le centre de soins primaires de CARE à Deir Al-Balah offre des services de santé primaires vitaux, notamment des soins de santé maternelle et reproductive, un soutien nutritionnel, ainsi que des consultations et prescriptions pour les maladies chroniques et non transmissibles ; +50 % de patients en quelques semaines — jusqu’à 300 personnes/jour.
  • CARE continue à livrer des fournitures vitales fournies par des partenaires de l’ONU malgré des refus répétés des autorités d’autoriser l’acheminement de nouveaux stocks (abris, kits hygiène, kits bébé, fournitures médicales).
      

*Le prénom de Bassem a été modifié pour sa protection 

Apportez une aide vitale aux populations affectées par les crises humanitaires

Partout dans le monde, les catastrophes naturelles se multiplient et les conflits s’intensifient, brisant la vie de millions de personnes. Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée, étant les premières victimes des abus et des violences.

CARE est l’une des rares ONG de solidarité internationale à agir avant, pendant et après les urgences. Grâce à notre fonds dédié aux urgences, nous pouvons :

  • Préparer les populations en amont afin de limiter les pertes humaines en cas de crise : mise en place de systèmes d’alerte et de plans d’évacuation…
  • Mobiliser immédiatement nos équipes locales lorsqu’une urgence frappe, sans dépendre de la médiatisation ou des fonds institutionnels : distribution de nourriture, d’eau potable, d’abris, de médicaments…
  • Rester sur place par la suite pour participer à l’effort de reconstruction et aider les familles à se relever et redémarrer leur vie : réhabilitation des écoles et des hôpitaux, accompagnement psychosocial, soutien à l’entreprenariat…

Soutenir notre fonds d’urgence, c’est sauver des vies chaque jour !

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