Gaza : “l’endroit le plus dangereux au monde pour un enfant”

Depuis le début du conflit début octobre, la bande de Gaza est devenue l’endroit le plus dangereux au monde pour les enfants, selon l’Unicef. Plus de 110 enfants de Gaza sont morts chaque jour depuis le 7 octobre, et des centaines d’autres seraient toujours sous les décombres (1). Initialement prévue pour 4 jours, la trêve entre Gaza et Israël est prolongée de 2 jours, jusque jeudi 30 novembre.

« Les enfants sont terrorisés par les bombardements et les tirs d’artillerie. Depuis qu’il y a la trêve, ils n’ont plus à craindre les avions qui passent dans le ciel. Ils se sentent un peu plus rassurés, je les vois de nouveau sourire. Ils peuvent jouer avec d’autres enfants, ça me fait tellement chaud au cœur de les voir à l’aise et heureux. » – Salwa, mère de 2 enfants

L'ONG CARE soutient les populations à Gaza.
© CARE
L'ONG CARE soutient les populations à Gaza.
Salwa Tibi, membre de CARE à Gaza et mère de 2 enfants ©CARE
L'ONG CARE soutient les populations à Gaza.
© CARE

La trêve est une opportunité unique pour répondre aux besoins vitaux de la population

Alors que l’aide a finalement pu atteindre certaines personnes pour la première fois depuis des semaines, beaucoup manquent toujours de nourriture et de combustible pour cuisiner. Les boulangeries ne sont pas opérationnelles en raison du manque de carburant et la farine de blé n’est plus disponible. Les organisations humanitaires sont particulièrement préoccupées par le manque de nutrition des femmes enceintes et allaitantes et des enfants.

« La plupart des gens passent des heures à chercher de la nourriture, juste les produits de base. Il n’y a qu’un seul marché pour plus d’un million de personnes. » – Salwa

« La population essaie de se préparer pour les jours à venir, d’autant plus qu’elle craint qu’il s’agisse d’une occasion unique pour le temps à venir. Les prix sur le marché peuvent être jusqu’à quatre à cinq fois plus élevés qu’auparavant. » – Saeed, père de 5 enfants

« J’ai croisé certains de mes amis. Ils pleuraient parce qu’ils n’avaient pas assez d’argent pour acheter ce dont ils avaient besoin. Je leur ai donné de l’argent, parce qu’ils n’avaient que les vêtements qu’ils portaient quand ils ont dû rejoindre le camp de déplacés. Chacun donne ce qu’il peut. Mais la plupart d’entre nous ont tout perdu. » – Salwa

La population de Gaza a besoin d’un cessez-le-feu

Comme Salwa et sa famille, près de 80 % de la population, soit environ 1,7 million de personnes, ont fui vers la partie sud de Gaza. Selon l’ONU, près de 896 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays ont trouvé refuge dans 99 structures telles que des écoles (2). Dans beaucoup de ces abris, la surpopulation et les mauvaises conditions sanitaires sont monnaie courante, aggravées par le manque aigu d’eau. Les enfants, en particulier, sont tombés malades de maladies transmissibles et souffrent de diarrhée, d’infections respiratoires aiguës et de problèmes d’hygiène comme les poux.

« Nous avons tant perdu. Nos maisons, nous pouvons les reconstruire. Mais nous ne pouvons pas ramener les gens que nous aimons. J’ai perdu 15 membres de ma famille, principalement des enfants et des femmes. » – Salwa

« Je suis tellement heureuse que la situation soit calme en ce moment. Mais tout le monde dans la rue parle de ce qui va suivre. Tout le monde veut la paix. Personne ne veut vivre craignant pour la vie de ses enfants, et les voyant constamment effrayés et angoissés. » – Salwa

« Il est difficile de profiter pleinement du répit en ce moment, alors que nous ne savons pas combien de souffrances supplémentaires nous devrons endurer une fois que les combats auront repris. » – Saeed

« Mes enfants me demandent sans cesse quand nous pourrons rentrer à la maison. Je n’ai pas encore réussi à leur dire que nous l’avons perdue. » – Saeed

L’ONG CARE aide la population à Gaza

L’ONG CARE soutient la population et appelle à la libération des otages ainsi qu’à un cessez-le-feu vital pour les hommes, femmes et enfants piégés à Gaza. Au cours des 4 premiers jours de la trêve, l’équipe de CARE à Gaza a pu distribuer 3 800 kits d’hygiène et 67 000 litres d’eau aux personnes déplacées vulnérables. Chaque kit couvre les besoins d’hygiène d’une famille de cinq personnes pendant un mois.

La semaine dernière, CARE a été en mesure de fournir des fournitures médicales à 2 cliniques mobiles pouvant aider environ 4 000 personnes pendant un mois. Nous avons aussi distribué 500 kits d’hygiène à 2 500 personnes et des articles d’abris tels que des couvertures, des couvertures thermiques et des matelas pour 700 familles.

Sources : (1) Unicef, 2023 ; (2) ONU, 2023 

L'action de CARE dans les multi-crises

  • CARE opère à Gaza et en Cisjordanie depuis 1948. Nous aidons la population à répondre aux besoins alimentaires de base, à améliorer l’agriculture et à donner aux femmes les moyens de gagner un revenu, à soutenir le leadership des femmes et à améliorer les programmes de santé axés sur la violence basée sur le genre, la santé sexuelle et reproductive et la santé mentale des enfants.

  • Dans le cadre de sa réponse multi-crises, l’ONG CARE soutient les populations dans le besoin : Maroc, Syrie, Afghanistan… Nous apportons une aide humanitaire d’urgence partout où nous sommes en capacité de le faire. Notre mandat est clair : soutenir les victimes qui en ont besoin. Nous sommes résolument apolitiques afin de garantir notre accès à ces communautés impactées. En soutenant notre Fonds d’urgence, vous nous permettez d’apporter une aide vitale lors de ces crises.

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