En 2023, il y a eu 273 279 articles en ligne dans le monde entier sur le nouveau film de Barbie, mais seulement 1 049 articles sur la crise humanitaire en Angola. Pourtant, le pays subit de plein fouet des épisodes de plus en plus fréquents et intenses de sécheresse et d’inondation, mais aussi la montée du niveau des mers. Plus de 7 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire dans ce pays d’Afrique australe. Déjà en tête du classement l’an dernier, l’Angola conserve son triste titre de crise la plus oubliée cette année encore.
L'urgence climatique aggrave la faim en Afrique
Comme l’an dernier, les dix crises les moins médiatisées touchent le continent africain. Le rapport 2023 confirme une tendance de fond : l’impact grandissant du changement climatique. Les dix pays figurant sur la liste ont tous été récemment touchés par des catastrophes liées au climat. Et 6 de ces 10 crises humanitaires sont directement liées au changement climatique. Les impacts du changement climatique exacerbent la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la faim et les déplacements forcés de population. Les femmes et les filles paient le prix fort.
C’est notamment le cas en Zambie, deuxième sur la liste (avec 1 371 articles), qui subit sécheresses prolongées et inondations de manière de plus en plus récurrente. Les conséquences sur les récoltes agricoles sont catastrophiques. Ce ne sont pas moins de 1,35 million de personnes qui souffrent de la faim aujourd’hui dans le pays.
Pour la première fois depuis la publication de ce rapport, le Sénégal entre dans le classement. Le changement climatique malmène les terres agricoles du pays et amenuise les récoltes. A cela s’ajoutent les effets dévastateurs de la guerre en Ukraine sur l’économie sénégalaise avec une inflation galopante. Aujourd’hui ce sont 1,4 million de personnes qui n’ont pas assez à manger dans le pays, c’est 60% de plus qu’en 2022.
Ces crises manquent cruellement de visibilité dans l’espace médiatique. Pour certaines cela se prolonge sur des années, à l’image de la République Centrafricaine, engluée dans un violent conflit armé qui n’a fait l’objet que de 8 274 articles en 2023. C’est la huitième année consécutive que ce pays figure dans notre rapport !
Visibiliser les crises pour soutenir les populations
« Les besoins humanitaires mondiaux n’ont jamais été aussi importants qu’en 2023. Si les tremblements de terre en Syrie et en Turquie, la guerre en Ukraine et l’escalade du conflit au Moyen-Orient ont fait la une des journaux, ce ne fut pas le cas de nombreuses crises touchant des millions de personnes sur le continent africain. Ces crises ne sont pourtant pas nouvelles mais peinent à attirer l’attention des médias à l’heure où un changement de narratif est impératif pour sortir de la fausse impression que ces crises sont sans espoir », alerte Fanny Petitbon, responsable du plaidoyer chez CARE France.
Nous avons une responsabilité collective en tant qu’ONG, médias et grand public pour mettre en lumière ces crises, car au-delà de la générosité du public, la visibilité médiatique est la clé pour inciter les décideurs politiques à se mobiliser. C’est un besoin d’autant plus grand quand on sait que seules 35% des ressources financières nécessaires à l’aide humanitaire ont été délivrées en 2023. En 2024, plusieurs dizaines de milliards de dollars seront à nouveau nécessaires pour soutenir les populations. Il est urgent de briser le silence de ces crises afin qu’elles ne restent pas sans réponse.
Les 10 crises humanitaires les moins médiatisées de 2023
- Angola – 7,3 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire
- Zambie – 1,35 million de personnes n’ont pas assez à manger
- Burundi – 5,6 millions d’enfants souffrent de malnutrition chronique
- Sénégal – 1,4 million de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire
- Mauritanie – Une personne sur quatre vit dans la pauvreté
- République centrafricaine – Sixième taux de mortalité infantile le plus élevé au monde
- Cameroun – Une personne sur six a besoin d’aide humanitaire
- Burkina Faso – 8,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté
- Ouganda – Le taux de mortalité maternelle est de 284 pour 100 000 naissances vivantes
- Zimbabwe – Près de 8 millions de personnes sont touchées par l’extrême pauvreté
Contact presse pour les médias :
- Chloé Sublet, 07 86 00 42 75, sublet@carefrance.org
Les porte-paroles de CARE sont disponibles pour des interviews :
Fanny Petitbon, Responsable du plaidoyer chez CARE France
Dr Deepmala Mahla, Directrice humanitaire global de CARE
Andrea Barschdorf-Hager, Directrice générale de CARE Autriche
Apollo Gabazira, Directeur de CARE International en Ouganda
Juvenal Afurika, Directeur national de CARE International au Burundi
Chikwe Mbweeda, Directeur national de CARE Zambie
Patrick Sikana, Directeur national de CARE Zimbabwe
Note aux rédactions
Télécharger les photos (Crédit photo : CARE) ici.
Lire le rapport « Breaking the Silence » (en anglais) ici.
Méthodologie : Pour la huitième année consécutive, le service international de surveillance des médias Meltwater a examiné cinq millions d’articles en ligne en arabe, allemand, anglais, français et espagnol pour CARE au cours de la période allant du 1er janvier au 30 septembre 2023. Sur une liste de 48 crises humanitaires affectant plus d’un million de personnes, les dix crises les moins médiatisées ont été identifiées.
L'action de CARE
Fondée en 1945, CARE est l’une des principales organisations humanitaires au monde. En 2022, nous avons aidé 174 millions de personnes dans une centaine de pays. CARE s’attaque aux causes sous-jacentes de la pauvreté et lutte contre les effets du changement climatique. Nous accordons une attention particulière aux femmes et aux filles, qui sont les plus touchées par les impacts climatiques. Pour cela :
- CARE soutient des projets de réduction des risques des catastrophes naturelles et climatiques et fournit une aide d’urgence aux populations touchées par ces catastrophes.
- Nous renforçons la capacité d’adaptation des communautés aux impacts climatiques sur le long terme, notamment en promouvant des techniques agricoles résilientes.
- Lors des conférences internationales sur le climat, nous soutenons la voix des populations les plus affectées afin que les gouvernements prennent des mesures concrètes et ambitieuses contre le changement climatique.
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- 4 avril 2024
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