CARE et son partenaire SERA Romania mettent en place des alternatives pour améliorer les conditions de vie et les perspectives des enfants institutionnalisés. Depuis 2003, CARE et SERA Romania financent et supervisent la construction et l'équipement de maisons de type familial. Les deux associations appuient l'ouverture de 5 nouvelles structures afin de reloger 170 enfants qui vivent aujourd'hui dans des conditions extrêmement précaires.

L'association CARE France et SERA Romania améliorent les conditions de vie des enfants roumains grâce à la construction de maisons familiales
CARE et SERA Romania prévoient l'ouverture de cinq nouvelles maisons familiales © 2015/CARE

Améliorer les conditions de vie des enfants institutionnalisés

Il y a 25 ans, la France découvrait les orphelinats roumains où plus de 120 000 enfants vivaient dans des institutions, certaines s'apparentant à de véritables mouroirs. Si le système a évolué après la chute de Ceausescu, trop d'enfants vivent encore dans des lieux totalement inadaptés.

L'enjeu pour l'Etat et les ONG est de fermer ces établissements de type ancien et de mettre en place des alternatives pour améliorer les conditions de vie et les perspectives des enfants institutionnalisés.

CARE et SERA ont été de véritables acteurs de ce changement, avec plus de 70 maisons de type familial mises en place depuis 1996. Ces petites structures accueillent 10 à 18 enfants. CARE et SERA se chargent également du recrutement et de la formation du personnel qui se relaie 24h/24 pour s'occuper des enfants : aides-soignantes, assistantes médicales, kinésithérapeutes, éducateurs...

Fermer les centres de placement de type ancien

« Avec 58 149 enfants sous la protection de l'Etat en juin 2015, nous sommes passés pour la première fois depuis 25 ans sous la barre des 60 000. 36 794 enfants bénéficient d'une mesure de placement familial et parmi les 21 355 qui grandissent en institution, environ la moitié grandit dans des maisons de type familial», explique Bogdan Simion, directeur exécutif de SERA Romania.

Il reste plus de 10 000 enfants qui ne grandissent pas dans un contexte familial. C'est le cas du centre de placement de Negru Voda dans la ville de Galati, qui accueille 85 enfants âgés de 5 à 18 ans. SERA appuie actuellement le gouvernement dans la fermeture de ce centre de type ancien.

Cécile Tissot, responsable des programmes Roumanie au sein de CARE France, a visité l'établissement en mai dernier :

« Le centre est délabré, il manque cruellement de personnel et de moyens : les salles de bains sont en très mauvais état et ne respectent aucunement le droit à l'intimité. Il y a une salle de devoirs mais il n'y a pas assez de bureaux pour tous les enfants. »

Dans ce centre de placement, certains suivent l'école « de la deuxième chance » : ce sont des enfants qui ont eu une grande coupure dans leur scolarité, ou qui ne sont jamais allé à l'école.

C'est le cas d'Alina, 18 ans. Elle est élève en seconde à l'école juste à côté.

« Je suis arrivée à Negru Voda à l'âge de 13 ans. Avant mon arrivée, je devais garder mes sœurs plus jeunes et m'occuper du ménage, j'ai donc perdu deux ans de scolarité », explique-t-elle.

Les maisons de type familial : un cadre de vie épanouissant

Avec le soutien de CARE et SERA, Alina et les autres enfants de Negru Voda seront bientôt placés chez des mères d'accueil ou intègreront les maisons de type familial qui ouvriront en juin 2016.

Un autre objectif phare du projet est de permettre aux enfants d'accéder à une éducation durable et à des perspectives professionnelles.

« Ces structures améliorent les conditions de vie des enfants mais aussi leurs perspectives. Les enfants sont bien encadrés. Des activités et des cours sont proposés tout au long de l'année, les enfants ont l'opportunité de participer à la vie de la maison, d'organiser des repas ensemble ou encore de faire pousser des légumes dans le jardin. Toutes ces activités visent à leur apprendre à se débrouiller, à préparer leur autonomie », explique Cécile Tissot.

Partenaire privilégié des autorités locales, SERA Romania a contribué, depuis sa création, à améliorer le destin de plus de 50 000 enfants abandonnés.