"Ce matin, je me suis réveillé au son de violents combats" - Abdo*

« Les deux parties en conflit ont conclu différents accords de cessez-le-feu censés permettre aux populations d’accéder aux produits de première nécessité, de se déplacer ou permettre l’acheminement de l’aide humanitaire. Malheureusement, ces accords n’ont pas été respectés et les combats se poursuivent », explique Nadia*, soudanaise vivant à Khartoum.  

Le contexte

  • Plus d’un millier de morts et plus d’un million de déplacés et de réfugiés fuyant les violences (1).

Les populations civiles sont les premières victimes de ces cinq semaines de guerre pour le pouvoir. Une nouvelle trêve d’une semaine doit entrer en vigueur cette semaine, lundi 22 mai. Pourtant, les combats continuent. Près d’une dizaine de trêves ont déjà échoué depuis le début du conflit au Soudan en avril.   

  • Survivre, la peur au ventre.

Lundi, malgré cette annonce de trêve, les cinq millions d’habitants de Khartoum, la capitale soudanaise, ont donc vécu de nouvelles violences. Depuis près de 40 jours consécutifs, ces populations vivent la peur au ventre au son des combats. Leurs vies sont menacées par les bombardements mais aussi les conséquences des combats. Par exemple, la majorité des hôpitaux de la capitale sont hors d’usage, selon l’ONU. Certains ont été bombardés, d’autres n’ont plus de stocks de médicaments, et certains sont occupés par des belligérants armés. 

(1) Agence des Nations Unies pour les réfugiés, 2023 

Abdo* est père de famille. Il vit à Khartoum, la région la plus touchée par le conflit en cours. il témoigne de son quotidien : « à cause des combats, il est difficile de sortir pour acheter de la nourriture pour ma famille, car j’ai peur des balles et des bombes qui sifflent et tombent partout. » Malgré la violence de ce qu’il vit chaque jour, Abdo est conscient que la situation est pire encore pour les femmes : « même pour moi en tant qu’homme, c’est difficile de sortir. Je ne peux même pas imaginer ce que ressentent les femmes. Du viol à la violence sexuelle, les femmes sont exposées à des actes inhumains à des niveaux plus élevés que les hommes ». 

* Les prénoms ont été changés pour protéger les personnes. 

Comment survivre ? Les populations soudanaises ont besoin d’une aide humanitaire

Les populations vivent les combats sous une chaleur écrasante. Dans la capitale, la plupart des habitants n’ont plus d’eau ou d’électricité et ont du mal à trouver de la nourriture. Les besoins vitaux des Soudanais et Soudanaises ne sont pas respectés.  

Avant même les combats une personne sur trois au Soudan avait besoin d’aide humanitaire pour survivre, notamment en raison des conséquences du changement climatique.  À cause du conflit, ce sont maintenant 24,7 millions de personnes qui ont besoin de notre soutien. 

Malgré les combats et l’absence de couloir humanitaire réclamé par toutes les ONG sur place, CARE apporte une aide d’urgence accès à l’eau, aux soins de santé, notamment pour les femmes enceintes, aux structures d’assainissement et d’hygiène comme à Khartoum, soutien alimentaire. Depuis le début de la crise, CARE a aidé de 185 000 personnes. 

L'ONG CARE vient en aide aux réfugiés soudanais au Tchad.
CARE soutient les populations soudanaises en mettant en place un accès à l'eau. ©CARE
"Avec ma famille, nous essayons d’éviter les bombardements et les tirs croisés. Nous souffrons des coupures de courant, du manque d'eau potable, des interruptions d'Internet et des difficultés d'accès aux services de santé."

Nadia*

CARE apporte aussi une aide vitale aux populations qui ont fui les combats. Plus de 936 000 personnes ont été déplacées par le conflit depuis le 15 avril, dont 736 200 personnes à l’intérieur du pays et 200 000 qui se sont réfugiés dans les pays voisins. CARE a donc mis en place une réponse humanitaire régionale : nos équipes au Tchad et en Égypte sont mobilisées pour apporter une aide d’urgence. En Égypte par exemple, l’ONG CARE soutient les populations soudanaises en leur fournissant des kits d’hygiène, un accès à l’eau, de la nourriture, et se mobilise pour permettre un accès à des protections menstruelles, couvertures et autres produits de première nécessité. 

Car les familles soudanaises qui arrivent pour sauver leur vie dans ces pays n’ont pas de foyer, ni de moyens de subsistance. Elles n’ont d’autre choix que de se tourner vers l’aide humanitaire. 

Soutenez notre fonds d'urgence et sauvez des vies chaque jour !

CARE agit au Soudan depuis 1979 et a renforcé ces actions face aux violences de ce nouveau conflit. Comme dans ce pays, des millions de personnes voient leur vie détruite par des conflits chaque année. Nos équipes portent secours aux populations touchées par les violences. 

Tout cela est rendu possible grâce à notre communauté de donateurs et donatrices engagés qui nous permettent d’agir avant, pendant et après les crises humanitaires. Vous aussi, rejoignez notre communauté. Soutenez notre fonds d’urgence pour nous permettre d’agir le plus rapidement possible quand une urgence humanitaire éclate et sauvez des vies chaque jour ! 

CARE se mobilise dans les pays comme le Tchad, la République Démocratique du Congo, le Yémen ou encore la Syrie pour porter assistance aux populations. ©CARE

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