Le tremblement de terre ravive le traumatisme de la guerre en Syrie

"Nous avons vécu une seconde fois ce que nous avions connu pendant le conflit en Syrie"

témoigne Basma, assistante de projet pour la sécurité alimentaire à CARE Turquie

Basma a quitté la guerre en Syrie il y a 11 ans, sans rien emporter. Le matin du tremblement de terre de 2023, c’est la deuxième fois qu’elle était forcée de quitter sa maison les mains vides. 

Sara, assistante redevabilité à CARE Turquie, partage également ce ressenti : « tout m’est revenu le matin où les tremblements de terre ont commencé, des souvenirs du conflit en Syrie quand nous avions couru dans les rues pour trouver un endroit sûr pour se cacher des bombardements ». Sara, qui vit en Turquie depuis 2015, a maintenant peur de dormir dans une maison faite de briques et de béton. Elle ne peut s’empêcher de guetter le moindre mouvement du lustre lorsqu’elle est assise à l’intérieur en cas de nouveau séisme. 

La solidarité face à l’aliénation des crises humanitaires

« La guerre n’est pas seulement une affaire de bombes et de destruction, mais plutôt une bataille psychologique constante, vécue par le biais du déplacement, de l’aliénation, de la solitude et de l’instabilité », explique Basma 

Porter secours aux populations syriennes réfugiées en Turquie est une façon pour Basma de conserver des liens avec son pays malgré la guerre, et un sentiment d’appartenance. Mais le tremblement de terre a réactivé les traumatismes vécus pas les réfugiés syriens en Turquie qui commençaient à peine à se reconstruire et à retrouver une stabilité. Plus d’un mois après la catastrophe, ils sursautent encore à chaque bruit soudain et tentent jour après jour de surmonter le deuil de leurs connaissances décédées.  

"Le fait de travailler dans l’humanitaire contribue à alléger le fardeau que je ressens personnellement"

Sara

Nous continuons à aider les populations syriennes et turques

« Je suis fière de ce que CARE a fait pour assurer la sécurité des personnes touchées par le tremblement de terre, y compris celle de son personnel », témoigne Basma 

Il est essentiel d’aider les familles qui ont tout perdu dans le séisme. CARE travaille avec les municipalités locales pour distribuer des tentes, de la nourriture, des couvertures, des matelas, des kits d’hygiène… Aujourd’hui encore, Basma reste en contact avec les familles soutenus avant le séisme pour répondre à leurs nouveaux besoins suite à cette catastrophe naturelle.  

« J’ai pensé à toutes les personnes qui ont besoin de notre aide et de notre soutien », confie Sara  

Les femmes, piliers de leurs communautés en temps de crise humanitaire

« Nous avons rapidement mis en place plusieurs équipes de volontaires afin de répondre aux besoins les plus urgents. Nous avons porté une attention particulière aux femmes et aux enfants », témoigne Sara. 

Les femmes sont les plus grands soutiens de leur famille en temps de crises humanitaires, y compris lors de ce tremblement de terre. Elles assurent un rôle central dans leurs familles et leurs communautés. 

Les populations touchées par le tremblement de terre en Syrie et en Turquie ont besoin d’abris, de protection, de sécurité alimentaire. Les enfants ont besoin de pouvoir retourner à l’école. Ensemble, nous pouvons faire une différence dans la vie des personnes touchées par les catastrophes naturelles et crises humanitaires. 

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