Un prolongement de l'aide humanitaire indispensable pour les populations
L’assistance transfrontalière en Syrie est vitale. Près de 80 % des Syriens vivant dans le Nord-Ouest, soit 4 millions de personnes, dépendent de l’aide humanitaire, notamment en termes de nourriture, d’eau potable, d’abris, de soins médicaux et d’autres secours vitaux. Cette fenêtre, même courte, est essentielle pour répondre aux besoins aigus des populations syriennes et à une situation humanitaire catastrophique.
L’ONG CARE continue d’apporter une aide aux populations du nord de la Syrie. Mais nous sommes profondément préoccupés de ne pas pouvoir intensifier notre travail ou répondre aux besoins croissants des communautés, du fait de la difficulté des Nations Unies à prolonger ce mécanisme transfrontalier.
Face aux besoins immenses, un maintien durable des opérations est nécessaire
Cette période de seulement 6 mois complique l’organisation d’une assistance humanitaire complète et efficace. Les plans opérationnels des ONG sont raccourcis et l’aide s’adapte plus à la résolution du Conseil qu’aux besoins humanitaires. Les ONG internationales – comme CARE – et nos partenaires humanitaires syriens ont besoin d’un cycle de financement d’au moins un an afin de pouvoir planifier et fournir une assistance à grande échelle et de manière appropriée. Cela permettrait aussi d’avoir la stabilité nécessaire pour étendre les programmes de relèvement conformément aux appels du Conseil de sécurité lui-même.
Aussi, la situation dans le reste du nord de la Syrie est critique. Dans le nord-est, les opérations transfrontalières sont toujours suspendues alors que la situation humanitaire est tout aussi grave. Les besoins humanitaires ont augmenté de 38 % depuis la fermeture du point de passage d’al-Yarubiyah en janvier 2020. Dans cette région, la sécheresse et une grave crise de l’eau mettent en danger l’accès de millions de personnes à l’eau potable. Et les populations font face à des épidémies comme le Covid-19 ou le choléra. Les impacts de la crise de l’eau et de la crise alimentaire mondiale ont également aggravé de manière significative l’insécurité alimentaire avec une augmentation de 150% de la malnutrition infantile au cours d’une récente période de six mois.
Compte tenu de la détérioration rapide de la situation en Syrie et des besoins accrus des familles au cœur de l’hiver syrien, la communauté internationale a le devoir moral de garantir, au minimum, un accès humanitaire durable et sans entrave à toutes les personnes dans le besoin dans toutes les zones affectées du nord de la Syrie. Nous espérons que le mécanisme transfrontalier de l’ONU continuera à fonctionner bien au-delà de juillet 2023, date à laquelle le Conseil de sécurité devra à nouveau décider sa ré-autorisation. D’ici là, les Syriens auront déjà enduré plus de 12 ans de conflit et de privations, aggravés par l’effondrement économique, la sécheresse, les crises de santé publique et une crise alimentaire mondiale.
Pour + d’infos : chaque mois, découvrez des informations sur l’actualité avec notre newsletter.
L'action de CARE en Syrie
CARE travaille auprès des Syriens et Syriennes dans le pays et la région depuis 2014.
Grâce à nos multiples expertises, nous apportons une aide globale auprès des populations affectées ou déplacées par les violences armées : distributions de nourriture, de kits d’hygiène, ou de biens de première nécessité comme des vêtements, accès à l’eau.
Nous aidons également les populations à se reconstruire de manière durable: soutien à l’agriculture, reconstruction d’habitations détruites, autonomisation économique, notamment des femmes.
© M. Levin / OCHA
Contact médias : Des porte-paroles sont disponibles. Contactez Camille Nozières, nozieres@carefrance.org, 07 86 00 42 75
En savoir plus
- 31 janvier 2024
Séismes Turquie et Syrie, un an après : des millions de personnes n’ont pas de quoi affronter l’hiver