Violences économiques : de quoi parle-t-on ?
Les violences économiques sont l’une des 7 formes de violences conjugales. Parmi ces dernières, on retrouve aussi :
- Les violences sexuelles,
- Les violences physiques,
- Les violences psychiques,
- Les violences verbales,
- Les violences administratives,
- Les cyberviolences.
C’est le nombre de françaises, quelque soit leur catégorie socioprofessionnelle, qui connaissent au moins une forme de violences économiques conjugales au cours de leur vie, selon un sondage de l’IFOP pour Les Glorieuses.
Peu connues, les violences économiques sont pourtant très répandues. Elles constituent l’un des fondements du patriarcat, puisqu’elles privent les femmes de leur autonomie financière et donc, de leurs moyens d’action. De manière directe, elles se manifestent par exemple par :
- Le contrôle des revenus par le ou la partenaire,
- L’interdiction d’accéder à un emploi,
- La confiscation des papiers bancaires,
- Etc.
Mais les violences économiques peuvent aussi prendre des formes plus insidieuses, comme :
- La contraction de dettes au nom de la victime,
- Le refus de payer la pension alimentaire, ou le paiement en retard,
- La captation du patrimoine commun au profit du ou de la partenaire,
- Etc.
En fait, il s’agit du contrôle des ressources économiques d’une personne par la restriction, l’exploitation ou le sabotage.
Il n’existe pas d’étude mondiale sur ce sujet. Pourtant, l’ONU a déjà alerté sur les violences économiques faites aux femmes dans le monde.
« La violence économique à l’encontre des femmes et des filles est l’une des formes de violence fondée sur le genre qui, aujourd’hui encore, passe trop souvent inaperçue et n’est pas réglementée. [...] »
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Juin 2024
Quels sont les effets des violences économiques ?
Le contrôle des revenus, l’interdiction d’accéder à un emploi, ou le refus de payer la pension alimentaire due, ne nuit pas seulement matériellement à la victime. Ces violences enferment, isolent et suppriment toute forme d’indépendance et de liberté.
Sans ressource, ni moyen financier, il devient, par exemple, plus difficile, voire impossible, de quitter un conjoint violent ou une situation de vie commune inconfortable. D’ailleurs, dans de nombreuses situations, les violences économiques sont une porte d’entrée vers d’autres formes de violences conjugales.
« Ici, les femmes dépendent de leur mari pour tout : il faut leur demander des vêtements, du savon ou du sel. C’était aussi mon cas. »
Gloria au Rwanda, soutenue désormais par CARE.
Comment lutter contre les violences économiques dans le monde ?
L’autonomie économique et financière est un droit fondamental. En tant qu’ONG de lutte contre les inégalités, CARE se bat contre les violences économiques dans le monde en agissant pour l’émancipation financière des femmes dans de nombreux pays. Notre objectif ? Permettre aux femmes de prendre le contrôle de leurs finances pour qu’elles puissent, elles aussi, lutter contre la pauvreté dans leur communauté.
Nos actions pour l’autonomisation financière des femmes
Pour aider les femmes en difficultés économiques dans le monde à accéder à un emploi et des services financiers de bases, CARE a crée des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC).
Les AVEC, c’est un concept solidaire qui marche :
Au sein d’une communauté, un groupe de femmes met en commun de petites sommes d’argent régulièrement et les fait fructifier ensemble. Les femmes se font des prêts pour lancer des activités rémunératrices, ou simplement épargner en sécurité et gérer leur propre argent.
« Maintenant que j’ai rejoint un groupe d’épargne mis en place par CARE, j’ai pu acheter une serre pour mes cultures et je suis devenue l'une des agricultrices les plus prospères de ma communauté. Aujourd'hui, je suis indépendante »
Gloria au Rwanda.
Il en va de même pour Fatchima, une grand-mère nigérienne qui fut membre de la toute première AVEC dans le monde : en 1991, Fatchima a emprunté de l’argent pour fabriquer et vendre des remèdes médicinaux. Trente ans, et bien après le départ de CARE, son AVEC est toujours en activité. La fille de Fatchima, Haoua, a grandi en assistant aux réunions du groupe avec sa mère et en est aujourd’hui membre à son tour. Elle gagne un revenu régulier qui lui permet d’envoyer ses enfants à l’école.
«Les gens de notre village ont plus de connaissances aujourd'hui. Ils savent comment gagner de l'argent et comment l'investir. Ma génération est plus sage que celle de ma mère, et celle de mes enfants sera plus forte que la mienne. Cela ne fera que continuer. »
Haoua, fille de Fatchima, membre de la première AVEC.
Les AVEC sont reconnues comme une réponse simple, locale et durable, qui est reprise désormais dans le monde entier et notamment par d’autres ONG. Depuis 1991 et dans plus de 64 pays, nous avons aidéa permis à plus de 14 millions de personnes.
En bref, CARE agit concrètement contre toutes les formes de violences faites aux femmes.
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