La faim limite les perspectives d’avenir au Yémen

Impossible de penser au futur lorsque le jour même est incertain. Au Yémen, 18,2 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire pour survivre (1), soit une personne sur deux.

« Après près d’une décennie d’instabilité et de déplacements à fuir les combats, les femmes yéménites, en particulier celles qui s’occupent seules de leur famille, sont enfermées dans un quotidien sinistre. Elles sont très préoccupées par le simple fait d’aider leur famille à survivre, beaucoup ne vivent que d’un seul repas par jour. Malheureusement, l’aide humanitaire sur laquelle elles comptaient diminue sensiblement faute de financements internationaux », déclare Bushra Aldukhainah, membre de CARE Yémen.

Des femmes comme Khadijah, mère de quatre enfants qui a fui le conflit et vit dans l’incertitude, dépendent de l’aide alimentaire pour nourrir leurs enfants. « Je suis inquiète du peu que mes enfants mangent. Je ne pense pas que je pourrai les laisser à l’école beaucoup plus longtemps parce que le peu d’argent que j’ai, je le dépense en nourriture pour eux » .

Mariées de force, les femmes et les filles sont les premières victimes du conflit et de la pauvreté

Près d’une fille yéménite sur trois est mariée avant l’âge de 18 ans (2), souvent parce que sa famille n’est pas en mesure de la nourrir. L’espoir de ces familles est que ces jeunes filles auront une vie meilleure et survivront à la pauvreté. Pourtant, ce ne sera pas le cas : les mariages d’enfants privent les jeunes filles de leur autonomie et les place dans une situation de dépendance à leur mari. Le risque d’être victimes de violences conjugales augmente aussi drastiquement.

« Plus nous verrons de mariages précoces, plus nous en verrons les conséquences – plus d’abandons scolaires pour ces filles, plus de travail des filles, plus de risques de santé pour ces mères adolescentes et plus de mortalité chez les enfants nés de mères de moins de 20 ans. Ces femmes et ces filles, ainsi que les hommes et les garçons, constituent l’avenir du Yémen. C’est cette jeune génération qui est la plus touchée par la crise humanitaire », explique Iman Abdullahi, directrice de CARE au Yémen. À l’heure actuelle, un enfant sur quatre ne va plus à l’école au Yémen (3). Les filles âgées de 6 à 14 ans sont les plus susceptibles de manquer l’école.

Malheureusement, la situation économique désastreuse actuelle et la diminution des financements humanitaires risquent d’entraîner une augmentation de ces chiffres. « Si les familles ne sont pas en mesure de répondre à leurs besoins immédiats ou à long terme, les difficultés se poursuivront pour les générations à venir » , explique Iman.

Pour les Yéménites d’aujourd’hui et de demain, il faut que cette guerre cesse. L’ONG CARE appelle à un cessez-le-feu et poursuit son action d’aide humanitaire auprès de la population.

Sources : (1) UNOCHA, 2024 ; (2) et (3) Nations Unies, 2024 

L'action de CARE au Yémen

  • CARE est présente au Yémen depuis 1992 et opère dans 14 gouvernorats, aidant environ 2,8 millions de personnes par an grâce à des programmes de sécurité alimentaire et de renforcement des moyens de subsistance, d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, à la santé reproductive, à des programmes d’éducation.
  • Dans le cadre de sa réponse multi-crises, l’ONG CARE soutient les populations dans le besoin : Gaza, Maroc, Syrie… En soutenant notre Fonds d’urgence, vous nous permettez d’apporter une aide vitale lors de ces crises. Vos dons nous permettent de financer l’ensemble de nos actions d’urgence en fonction des priorités et des besoins.

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