L’excision, c’est quoi ?

L’excision est une mutilation des organes génitaux. Elle consiste en l’ablation partielle ou totale de l’appareil génital féminin extérieur (clitoris et petites lèvres), réalisée à l’aide de couteaux, de lames de rasoir, de tessons, ou de tout objet contondant.

Les filles et les femmes qui en sont victimes vivent généralement dans l’ouest, l’est et le nord-est de l’Afrique, ainsi que dans certains pays du Moyen-Orient et d’Asie.

Dans certaines régions, la pratique est si ancrée dans la culture locale qu’elle est perçue comme un passage obligé vers la féminité, ce qui complique encore davantage son éradication.

Chaque année, plus de 2 millions de filles sont soumises à des mutilations génitales féminines avant leur cinquième anniversaire.

Source : ONU, 2025

Un chiffre alarmant qui souligne l’urgence d’agir concrètement sur le terrain, en accompagnant les acteurs engagés dans la lutte contre l’excision

Quelles sont les raisons des excisions ?

L’excision n’a aucune justification sur le plan médical et entrave le fonctionnement naturel des filles et des femmes.

Quels sont les dangers de l’excision ?

L’excision n’a aucune justification sur le plan médical et entrave le fonctionnement naturel des filles et des femmes.

Des conséquences physiques et mentales durables

Plus la mutilation est importante, plus le risque pour la santé s’accroît, à court terme (douleur violente, hémorragie, septicémie…) mais également à long terme (problèmes urinaires, menstruels, vaginaux…).

Ces complications peuvent aussi avoir un impact sur les grossesses des femmes, provoquant accouchements difficiles, fistules, voire décès du nourrisson ou de la mère.

Sur le plan mental, les femmes excisées vivent des conséquences psychologiques – anxiété, dépression, troubles de stress post-traumatique – souvent invisibilisées mais tout aussi destructrices.

L’ONG humanitaire CARE apporte des soins de santé aux femmes au Nigéria

Une atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des filles

L’excision met en péril la santé physique, mentale, sexuelle, et le bien-être des filles et des femmes, et viole leurs droits fondamentaux. Et pour cause : les victimes d’excision ne sont pas consentantes. Elles sont emmenées de force, souvent très jeunes, par un membre de la famille, et menacées d’exclusion si elles ne subissent pas cette mutilation génitale.

Les personnes qui la pratiquent portent atteinte à leur intégrité physique et morale, mais également à leurs droits humains en matière de santé, de sécurité, au droit de vivre à l’abri de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants.

L’excision, dans les années à venir

Le nombre de victimes de cette pratique pourrait doubler d’ici à 2050, pour plusieurs raisons : 

  • Le COVID-19, qui a obligé de nombreuses écoles à fermer et a perturbé les programmes destinés à mieux protéger les femmes et les filles, entraînant des conséquences sur le long-terme, encore aujourd’hui.
  • Le réchauffement climatique, qui fragilise l’équilibre économique et alimentaire de nombreuses familles et conduit les parents à marier très tôt leurs filles. Or, chaque fille mariée de façon précoce risque d’être victime de ce type de violences.
  • La réduction des aides au développement dans le monde, qui affaiblit les dispositifs de prévention, limite l’accès à l’éducation et réduit les ressources disponibles pour soutenir les communautés dans la protection des droits des femmes et des filles.

Face à cette menace croissante, il devient essentiel d’investir dans des politiques publiques de prévention quant aux violences sexuelles, mais aussi de soutenir chaque association contre l’excision qui œuvre au changement social à l’échelle locale. L’interdiction de mutiler femmes et filles devrait être inscrite dans la loi.

Le nombre de victimes de mutilations génitales féminines pourrait doubler d’ici à 2050.

Comment lutter contre l’excision ?

L'ONG CARE lutte contre l'excision.
© CARE
En somalie, le droit à l'éducation des filles est menacé par la sécheresse
© CARE

La sensibilisation des communautés et l’éducation des jeunes filles sont essentielles pour mettre fin au fléau de l’excision. En Somalie, 99 % des femmes et filles âgées de 15 à 49 ans ont subi ces mutilations sexuelles entre l’âge de 5 et 9 ans (3).

Dans ce pays, l’association CARE France déploie plusieurs actions et encourage les filles à se battre contre l’excision, grâce à un programme de formation en leadership destiné aux femmes et aux filles, afin que celles-ci deviennent de véritables militantes contre les mutilations génitales féminines.

Ces jeunes activistes sont formées à plaider pour leurs droits dans les écoles, les lieux publics et auprès des décideurs locaux, renforçant ainsi la dynamique de changement social. Elles agissent comme relais d’information, contribuant à modifier les normes collectives au sein de leur communauté.

Elles sont sensibilisées à leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive, à la problématique des grossesses précoces et aux risques que ces pratiques présentent pour leur santé, et peuvent ensuite intégrer un groupe de lutte contre l’excision pour diffuser, aux côtés des équipes de CARE, ces informations auprès de leurs amis et de leur famille, des membres de leur communauté, mais aussi des enfants dans les écoles.

"Lorsque nous sensibilisons les parents et les personnes les plus âgées de notre communauté, certains nous disent : vous n’êtes que des enfants, pourquoi pourriez-vous nous dire quelque chose ? Mais nous continuons notre travail, parce que notre voix doit être entendue sur ce sujet qui nous concerne."

Jaweria, jeune fille formée au leadership par l’ONG CARE

Depuis la création du programme, 2 000 jeunes filles ont été formées en Somalie.

Un modèle inspirant pour toutes celles et ceux qui cherchent à comprendre comment lutter contre l’excision de façon pérenne et inclusive et passer à l’action.

Sources : (1) Unicef, 2016 ; (2) Unicef, 2023 ; (3) Nations Unies, 2022

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