Guerre au Soudan : l’une des pires crises humanitaires au monde
Le Soudan traverse aujourd’hui l’une des pires crises humanitaires au monde. Depuis le début du conflit en avril 2023, près de 14 millions de personnes (1) ont été déplacées à l’intérieur du pays.
Les récentes violences dans le Darfour-Nord ont forcé 400 000 personnes à fuir (2) le camp de déplacés de Zamzam. Ce camp, autrefois refuge pour les victimes des conflits passés, a été touché par de nouvelles attaques. Les habitants, principalement des femmes et des enfants, ont été contraints de fuir à pied, à dos d’âne ou entassés dans des camions de fortune, avec pour seul bagage leurs vêtements. C’est le cas de Fatima, qui a dû quitter sa maison, puis des lieux de refuge plusieurs fois depuis le début de la guerre.
« Lorsque le conflit a commencé, nous avons dû fuir pour sauver nos vies, en ne portant que quelques biens. Le voyage a été difficile, et nous avons été confrontés à la violence en nous enfuyant. »
Fatima, 45 ans, mère de cinq enfants soutenue par CARE
Des femmes épuisées, des enfants affamés
Après des jours de marche pour rejoindre le village le plus près, sans eau ni nourriture, les familles comme celles de Fatima se sont installées sous des arbres ou dans des zones ouvertes. Aucun abri, aucune possibilité d’accéder à des soins médicaux, aucune aide en vue. La saison des pluies complique encore les conditions de survie.
« Nous restons sous les arbres. Nous avons besoin de nourriture, d’eau, de vêtements et de médicaments. Nous en avons besoin d’urgence », poursuit Fatima.
La situation alimentaire est alarmante. 24,6 millions de personnes souffrent de la faim, dont au moins 638 000 (3) sont au bord de la famine. Privées de toute aide, certaines familles sont contraintes de manger des feuilles, du charbon ou du fourrage.
« Aujourd’hui, la cuisine qui nous a donné de l’espoir est vide. Je crains que nous ne survivions pas beaucoup plus longtemps », confie Amna, mère de six enfants réfugiée dans le Darfour-Est.

L’aide internationale diminue, la souffrance augmente

En 2024, les réductions de financement de l’aide internationale octroyée par les États ont entrainé la fermeture de plus de 1 100 cuisines communautaires soit près de 80 % des centres de restauration d’urgence. Ces structures, vitales pour les familles déplacées, distribuaient un repas chaud par jour à celles et ceux qui n’avaient plus rien. Près de 2 millions de personnes ont ainsi perdu leur seul repas quotidien. (4)
« Pour beaucoup, ce que fournissaient ces cuisines était le seul repas de la journée », explique Ali, bénévole à l’est du Darfour.
« Pour la plupart des gens, ce qu’ils obtenaient de la cuisine était le seul repas de la journée. »
Les autres besoins urgents sont tout aussi critiques : plus de 70 % des centres de santé ne fonctionnent plus (5), l’accès à l’eau potable est compromis, et la majorité du personnel médical a fui. Les femmes accouchent sans assistance, les enfants meurent faute de soins.
Comment l’ONG CARE agit
Depuis plus de 80 ans, l’association CARE apporte une aide humanitaire d’urgence aux populations touchées par les conflits et les crises. Au Soudan, nos équipes continuent d’intervenir dans les régions les plus touchées, malgré l’insécurité et la chute des financements internationaux.
Au Darfour-Sud et au Darfour-Est, nos équipes locales :
- Distribuent des kits d’urgence (produits d’hygiène, couvertures, matelas, ustensiles de cuisine…), des semences agricoles pour aider les familles à survivre et à relancer leurs sources de revenus ;
- Maintient des cliniques mobiles pour assurer les soins de santé primaires, la santé maternelle et le traitement de la malnutrition infantile ;
- Installe des systèmes d’eau potable et des latrines adaptées, pour limiter les risques sanitaires, notamment pour les femmes et les filles.
À Nyala, dans le Darfour-Sud, CARE a déjà pu soigner plus de 260 000 personnes.
« Mon enfant était malade. Je l’ai emmené au dispensaire mobile de CARE, où il a reçu des médicaments gratuitement. »
Hawac, déplacée du camp de Zamzam
Mais ces dispositifs, déjà sous tension, sont aujourd’hui menacés.
« Nous avons besoin d’une mobilisation rapide pour rouvrir les cuisines communautaires, réapprovisionner les dispensaires et protéger les femmes et les enfants », alerte Abdirahman Ali, directeur de CARE au Soudan.
CARE appelle la communauté internationale à agir. Il y a urgence à rétablir l’accès humanitaire, à financer l’aide alimentaire et à garantir la protection des civils.
« Les gens meurent lentement. Et nous avons l’impression que le monde nous a oubliés », confie Amna, réfugiée dans le Darfour-Est.
(1) AP news, 2024 ; (2) OIM, 2025 ; (3) IPC, 2025 ; (4) ACAPS ; 2025 ; (5) CDN ; 2024
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