Des violences quotidiennes à Gaza, même le jour de la fête
« Vendredi dernier, on a célébré l’Aïd à Gaza. Mais cette année, la fête n’a ressemblé à aucune autre. Il n’y avait ni joie, ni rires d’enfants. Nous espérions seulement qu’elle passe sans que nous perdions encore quelqu’un », témoigne Saaed Al-Madhoun, 41 ans, père de famille et responsable adjoint pour Gaza chez CARE Palestine.
Malheureusement, la journée de l’Aïd a été marquée par de nouveaux bombardements. 106 personnes ont été tuées en vingt-quatre heures, selon le ministère de la Santé de l’enclave. Le bilan des vingt mois de violences est catastrophique : 54 000 morts, en grande majorité des civils, des femmes, des hommes, des enfants.Une grande partie de Gaza a été entièrement rasée par les bombardements quasi constants. Dans des régions entières, il ne reste qu’un champs de ruines.
« J’ai perdu mon cousin et toute sa famille il y a trois semaines dans un bombardement. Nous sommes en deuil permanent. D’innombrables familles ont perdu des proches. Elles ont aussi perdu leur maison, la majorité de la population est déplacée, fuyant comme elle peut les violences. Les enfants vivent sous des tentes dans des conditions insalubres. Ces instants de fête nous ont été volés. Personne ne peut rejoindre sa famille, ses voisins, ses amis pour souhaiter un joyeux Aïd, à cause de la peur, de la douleur, de la faim et des conditions épuisantes que nous vivons », poursuit Saaed.


Le cauchemar de la faim à Gaza et le spectre d’une famine généralisé
"Cette année, les enfants n’ont reçu ni jouets, ni vêtements neufs, encore moins de sucreries. Les repas de fête ont été remplacés par une lutte quotidienne pour survivre. La violence est partout, nos traumatismes profonds, les pertes incommensurables. Et la faim est cruelle."
Saaed, membre de l’équipe CARE en Palestine
La faim touche déjà tous les Gazouis et Gazouies. Et une alerte de risque de famine a été lancée en mai par l’ONU. Plus de vingt mois de conflit ont rendu les conditions de vie à Gaza insoutenables. Le coût de la vie est désormais parmi les plus élevés au monde. Partout, les gens survivent dans un état de faim constante. Il n’y a ni farine, ni lait pour les enfants. Rien à manger. Chacun se demande : où trouver un peu d’argent, un peu de nourriture, pour sa famille, pour ses enfants ?
Depuis trois mois, Gaza est soumise à un blocus quasi total. L’aide n’arrive pas pour les populations civiles prises au piège des combats et des destructions. Depuis quelques jours seulement, des distributions bien trop limitées et contrôlées par Israël – sans les ONG – ont repris dans des conditions dramatiques : des dizaines de personnes ont été tuées autour des sites de distributions, alors que la population, désespérément affamée, tente d’obtenir un peu d’aide.


L’appel de Gaza : un cessez-le-feu pour survivre
Face à l’horreur, Saaed adresse un message au monde : « Malgré tout ce que nous endurons, nous voulons croire en un avenir meilleur. Mais seul un cessez-le-feu durable nous permettra de sortir de cet enfer. »
CARE appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable, à un accès humanitaire total et sans entrave, à la libération des otages, à la fin des attaques contre les populations civiles et au respect du droit international humanitaire.
L'association CARE, mobilisée sans relâche en Palestine
Présente en Palestine depuis 1948, CARE continue d’agir dans des conditions extrêmes. Depuis l’escalade du conflit en octobre 2023, nous avons pu fournir une assistance vitale à plus de 850 000 personnes :
- Distribution d’abris d’urgence, d’eau potable, de nourriture, de couvertures, de matelas, de kits d’hygiène et de soins médicaux.
- Soins de santé dispensés dans plusieurs cliniques, dont un centre médical à Deir Al-Balah, qui accueille chaque jour des centaines de patients. Mais les stocks de médicaments s’amenuisent, et nous approchons de la rupture.
- Distribution d’eau par camions auprès des communautés déplacées.
En parallèle, CARE poursuit son action en Cisjordanie, où les besoins humanitaires augmentent en raison des déplacements forcés de population.
Apportez une aide vitale aux populations affectées par les crises humanitaires
Partout dans le monde, les catastrophes naturelles se multiplient et les conflits s’intensifient, brisant la vie de millions de personnes. Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée, étant les premières victimes des abus et des violences.
CARE est l’une des rares ONG de solidarité internationale à agir avant, pendant et après les urgences. Grâce à notre fonds dédié aux urgences, nous pouvons :
- Préparer les populations en amont afin de limiter les pertes humaines en cas de crise : mise en place de systèmes d’alerte et de plans d’évacuation…
- Mobiliser immédiatement nos équipes locales lorsqu’une urgence frappe, sans dépendre de la médiatisation ou des fonds institutionnels : distribution de nourriture, d’eau potable, d’abris, de médicaments…
- Rester sur place par la suite pour participer à l’effort de reconstruction et aider les familles à se relever et redémarrer leur vie : réhabilitation des écoles et des hôpitaux, accompagnement psychosocial, soutien à l’entreprenariat…
Soutenir notre fonds d’urgence, c’est sauver des vies chaque jour !