Pourquoi l’UNOC était-elle si importante pour la planète ?

Cette rencontre internationale était capitale : les océans, véritables régulateurs du climat, sont de plus en plus menacés par le réchauffement global, la pollution et la perte de biodiversité. Qui plus est, la montée du niveau de la mer et l’érosion des littoraux affectent en premier lieu les 680 millions de personnes vivant en zone côtière, souvent sans moyens adaptés pour s’en protéger.

« L’UNOC 2025 était une occasion unique de protéger les océans, essentiels à la vie de 680 millions de personnes en zones côtières — mais aussi à toute l’humanité. Ne pas agir, c’est déclencher un effet domino : effondrement des écosystèmes, aggravation du climat, risques accrus pour tous. Protéger les océans, c’est préserver notre avenir. »

Mathilde Henry, responsable plaidoyer climat de CARE France.

Des maisons ensevelies par des inondations, conséquence du changement climatique en Afrique
Les populations côtières sont ménacées par le dérèglement climatique © CARE
Prise de parole de l'ONG CARE lors d'une table ronde à l'occasion de la Conférences des Nations Unies sur les océans
Nos équipes étaient présentes à l'UNOC pour défendre les océans © CARE

La nature est la solution pour protéger les littoraux du changement climatique

Si ce rendez-vous a été l’occasion de poser des bases de discussions majeures pour l’avenir de notre planète, les mots ne reconstruisent pas les maisons emportées, n’empêchent pas la disparition des poissons, les déplacements forcés de populations, ni le réchauffement des températures. Les petits pas annoncés cette semaine sont trop minimes face à l’urgence de protection de nos océans.

CARE a présenté à l’UNOC une série d’entretiens et un rapport réalisé en France et au Sénégal sur l’adaptation des littoraux au changement climatique. Le message clef ? Les solutions fondées sur la nature sont les plus efficaces. Ces solutions utilisent les écosystèmes (mangroves, récifs coralliens, zones humides) pour :

  • Protéger les populations contre les tempêtes et inondations, de manière efficace et à moindre coût, contrairement aux digues.
  • Protéger l’environnement en stockant du carbone (jusqu’à 100 fois plus que les forêts terrestres) et préservant la biodiversité marine.
  • Renforcer la résilience des communautés en soutenant l’économie locale (pêche, conchyliculture grâce à une plus grande biodiversité), et en favorisant l’égalité femmes-hommes et l’inclusion des jeunes dans ces activités.

“Il est temps de financer les solutions qui fonctionnent, qui respectent la nature et renforcent les communautés”, témoigne la mairie de Fermanville, en Normandie, interrogée par CARE en avril 2025.

Fin de la Conférence sur les océans : un bilan en demi-teinte

Engagée depuis plus de 15 ans dans la lutte contre l’érosion côtière, cette semaine à Nice, CARE a porté la voix de populations du monde entier : protéger les écosystèmes ne suffit pas, il faut transformer nos approches pour qu’elles soient justes, durables et inclusives.

À l’issue de l’UNOC 3, CARE France appelle les décideurs à :

  • Garantir une protection marine de qualité, alignée sur les standards IUCN I-II
  • Faire des Solutions fondées sur la Nature le socle de l’adaptation côtière
  • Mobiliser des financements climatiques équitables, accessibles aux territoires vulnérables
  • Renforcer la gouvernance inclusive des écosystèmes côtiers, en assurant la représentation effective des femmes, des jeunes, et des communautés autochtones

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Ces recommandations sont détaillées dans notre nouveau rapport : « Building Coastal Resilience : Nature-Based Solutions for Climate Justice and Adaptation », présenté à l’UNOC 3.

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