"Le GIEC obéit juste aux gouvernements, ils n'ont rien de scientifique"

Le GIEC est le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Alors, en effet, il y a la notion de « gouvernements » dans son appellation. Pour autant, les membres du GIEC travaillent bénévolement, sans aucun lien financier avec les États. Il est composé uniquement de scientifiques qui rassemblent et condensent des données du monde entier sur le climat. Toutes leurs recherches et recommandations sont le fruit de plusieurs années de travail et leur méthodologie est accessible en toute transparence.

Les rapports produits par le GIEC examinent ce qui nous attend dans les années à venir selon l’amplitude du réchauffement climatique. Le GIEC prépare également des résumés à l’attention des décideurs politiques, afin de leur servir de boussole dans les orientations stratégiques qu’ils prennent.

Le GIEC permet d’adapter et d’anticiper la réponse au changement climatique

Les données du GIEC sont précieuses pour définir notre action et aider les populations à s’adapter face à l’augmentation des catastrophes naturelles. Elles nous permettent par exemple de soutenir Sharifa, qui vit au Kenya et subit de plein fouet les effets de la sécheresse : « pendant la sécheresse, le bétail meurt, les fermes sont vides. Et nous n’avons plus rien pour survivre. Ça affecte directement la population, en particulier les enfants, qui n’ont plus assez de nourriture. Les femmes enceintes et les personnes âgées sont également les plus affectées par une alimentation insuffisante », explique Sharifa. Face à ce problème, l’ONG CARE promeut l’agroécologie, qui permet aux populations de se nourrir malgré l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes : Sharifa a pu transformer le Prosopis Juliflora, une plante invasive qui se développe par des températures arides, en nourriture pour les animaux.

"Le climat a toujours changé, on est dans un cycle naturel"

Oui, le climat a toujours évolué. Mais pour la première fois, ce cycle est directement lié à l’activité de l’être humain : ce sont nos émissions de gaz à effet de serre, liées à l’utilisation massive des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), qui provoquent le réchauffement climatique. Le dernier rapport en date du GIEC, le 6ème rapport d’évaluation, est formel : « Il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres ». La particularité de cette période de réchauffement est sa vitesse : les températures ont davantage augmenté depuis 1970 qu’au cours des 2 000 dernières années.

Nous devons limiter l’impact des activités humaines sur le climat

Reconnaître que le réchauffement climatique est lié à l’activité humaine permet de passer à l’action. En effet, il est de notre responsabilité commune de le limiter. Comment ? En agissant à notre échelle, ainsi qu’en influençant les décisions politiques pour protéger la planète. Un des axes de CARE pour limiter le réchauffement est de contraindre les super-pollueurs, ces compagnies pétrolières polluantes, à réduire leurs activités et donc les émissions de gaz à effet de serre dont elles sont responsables. Les énergies fossiles sont à l’origine de plus de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et près de 90 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone (1). C’est pourquoi nous poussons pour la taxation de leurs super-profits, pour les inciter à agir de façon plus responsable et en leur retirant les avantages économiques (c’est-à-dire ces super-profits) de leur activité climaticide.

"Les médias exagèrent la réalité pour augmenter leur audience"

Dans de nombreux pays déjà fortement impactés par le changement climatique, la population n’a pas besoin des médias pour constater de ses propres yeux les conséquences. Factuellement, les phénomènes météorologiques extrêmes comme les sécheresses, inondations, cyclones… ont été multipliés par 5 dans le monde depuis les années 1970 (2).

Les conséquences du changement climatique sont déjà visibles

Sécheresse en Somalie, 3 canicules en France à l’été 2022, baisse des rendements agricoles… Le changement climatique impacte déjà le monde entier. En Libye, les inondations ont été plus intenses qu’auparavant du fait de ce dérèglement. « En septembre 2023, les inondations ont détruit 25% de la ville de Derna et ses alentours. Les réseaux électriques, les routes et les infrastructures médicales ont été particulièrement endommagés. La reconstruction après un tel désastre prendra des mois, des années même », témoignent les équipes humanitaires de l’ONG CARE en Libye.

"La France n’est pas responsable, c’est aux autres pays plus pollueurs d’agir"

En termes de pollution, lorsque l’on additionne le développement industriel antérieur aux émissions d’aujourd’hui, la France devient ainsi le 8e émetteur mondial de gaz à effet de serre en cumulé depuis 1850 (3). Si on prend en compte la responsabilité historique et morale de la France dans le changement climatique, le pays devrait réduire ses émissions de -168% d’ici à 2030 par rapport à 1990 (4)… Début avril, le Haut Conseil pour le Climat, a envoyé une lettre au Premier ministre Gabriel Attal, l’invitant à réaffirmer l’engagement climatique de la France avec une trajectoire lisible et mobilisatrice, à la hauteur de l’urgence actuelle (5).

Il y a donc beaucoup à faire en termes d’actions pour le climat !

CARE lutte pour une vraie justice climatique

Vous en avez peut-être déjà entendu parler, il s’agissait d’un point fort de la COP28 de décembre 2023 : l’opérationnalisation du Fonds de pertes et dommages. À quoi ça sert ? Il se veut un moyen de soutenir les populations les plus vulnérables, celles qui ont le moins contribué à la crise climatique mais qui en subissent les pires effets, dont certains sont parfois irréversibles (perte de vies humaines, disparition de territoires face à la montée du niveau des mers…).

Maintenant que ce Fonds est officiellement lancé, il faut s’assurer que les Etats paieront bel et bien leurs dettes, en le finançant à hauteur des besoins des pays du Sud. L’ONG CARE continue d’influencer les politiques à l’échelle française, européenne et internationale pour que ce soit bien le cas !

Sources : (1) Nations Unies ; (2) Organisation Météorologique Mondiale, 2021 ; (3) Climate Equity Reference Project ; (4) RAC, 2022 ; (5) Haut Conseil pour le Climat, 2024

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