Plus le climat se réchauffe, plus les inégalités de genre se creusent. Sécheresses, inondations et évènements climatiques extrêmes affectent particulièrement les femmes. Parce que ce sont elles les premières à se priver de repas en cas de pénuries et qu’elles doivent parcourir des kilomètres chaque jour pour aller chercher de l’eau en cas de sécheresses. Parce que dans les pays du Sud, elles sont majoritairement agricultrices et que pendant les périodes d’instabilité causées par le changement climatique, elles doivent faire face à la fois aux dégâts agricoles et aux violences sexistes et sexuelles qui augmentent drastiquement (mariages forcés, violences conjugales, etc.)

Sécheresse : la pire ennemie des femmes ?

« À cause de la sécheresse, nous avons perdu beaucoup de bétail à cause des crocodiles. Nous devions nous rendre avec nos animaux dans des sources d’eau très éloignées dans lesquelles les crocodiles vivaient. Sans eau, il n’y a pas de vie.»

Sheba au Zimbabwe

À mesure que les phénomènes météorologiques extrêmes comme la sécheresse se multiplient et s’intensifient dans le monde, le quotidien des familles du Sud devient plus difficile. 

Alors que dans de nombreux pays, les femmes luttent déjà pour nourrir leurs enfants, la sécheresse des sols diminue les rendements déjà faibles. Du plateau des Andes à ceux de l’Afrique australe, les plantations et le bétail, souvent gourmands en eau, ont du mal à survivre, les rivières s’assèchent plus fréquemment qu’auparavant et l’eau se raréfie d’année en année. Il devient difficile, voire impossible, de vivre de la terre. 

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des terres cultivées en Afrique subsaharienne reposent sur les précipitations plutôt que l’irrigation. En Amérique latine, c’est 90 % et plus de la moitié en Asie.

source : Fondation FARM

En plus des maigres récoltes, les femmes doivent parcourir de plus grandes distances pour aller chercher de l’eau à cause de la sécheresse, car dans de nombreuses régions du monde, aller chercher de l’eau fait partie intégrante des tâches ménagères réservées aux femmes. 

Deux femmes portent des seau d'eau
© CARE
Les conséquences du changement climatique en somalie
© CARE

Prévenir la sécheresse pour soulager le quotidien des femmes ?

Pour prévenir la sécheresse, protéger les communautés de ses conséquences et adapter les populations à la nouvelle récurrence de ce phénomène, il existe des solutions : 

  • Construire des puits et des forages, 
  • Fabriquer des systèmes d’irrigation reliant les champs à une source d’eau, 
  • Pratiquer de l’agroécologie en semant des graines adaptées à la sécheresse et en protégeant ou revalorisant les zones humides comme les forêts. 
« CARE nous aide à cultiver des plantes indigènes plus résistantes au changement climatique. Les équipes nous ont permis de réintroduire des connaissances traditionnelles, que nous étions en train de perdre. Nous apprenons maintenant à nos enfants à s’adapter dans leur façon de cultiver la terre..»

Virginia, agricultrice en Équateur 

Dans les pays où la sécheresse sévit, nos équipes locales construisent des structures de collecte d’eau individuelles et communautaires, comme au Zimbabwe, où 50 familles peuvent profiter désormais d’un accès rapide à l’eau, qui s’écoule directement dans un nouveau jardin communautaire de deux hectares. Ces terres qui peuvent dorénavant être arrosées fournissent des légumes à tous les membres de la communauté tout au long de l’année et les femmes n’ont plus à parcourir plusieurs kilomètres à la recherche d’eau. 

« Nous n’avons plus à parcourir plus de 5 km à la recherche d’eau. Nos vies se sont considérablement transformées car la pénurie d’eau signifiait également que nous ne pouvions pas cultiver nos terres. Le réservoir souterrain me permet d’avoir de l’eau potable pour ma famille et à mon bétail. Et je peux aussi arroser mon nouveau jardin potager.»

Sheba, 45 ans, au Zimbabwe

Les équipent forment également les populations à une agriculture, un élevage et de la pisciculture plus durables face aux bouleversements climatiques. Cela aide les communautés à renforcer leurs capacités de résilience pour résister aux chocs climatiques. Et les résultats sont là ! 

« Nous ne luttons plus au quotidien. Avant, nous avions besoin d’argent pour acheter des légumes pour nos familles, mais maintenant j’ai un jardin potager sur ma propriété et j’ai de l’eau pendant toute la saison sèche. Nous avons maintenant une bonne alimentation. Et nous pouvons même vendre les légumes excédentaires de nos terres et gagner de l’argent pour les frais de scolarité de nos enfants. D’autres villageois et villageoises qui ne faisaient pas partie du projet sont en train d’adopter les mêmes méthodes sur leurs terres. »

Sheba, 45 ans, au Zimbabwe

Montées des eaux, inondations : les femmes en première ligne

Dans le monde, un milliard de personnes d’ici 2050 devraient vivre dans des zones côtières. 

Or, les côtes sont particulièrement exposées aux impacts du dérèglement climatique : violentes tempêtes, tsunamis, inondations, érosion, montée des eaux et salinisation des sols.  

Les conséquences sont graves pour les populations et la biodiversité aussi bien en France que dans le monde : 

  • Disparition des écosystèmes naturels, comme les mangroves
  • Diminution des ressources en poissons et crustacés, 
  •  Impacts sur les terres cultivables (salinisation, inondations), 
  • Destruction d’infrastructures, submersion d’habitations, 
  • …  

Ces phénomènes climatiques mettent en péril la sécurité physique, économique et alimentaire de millions de personnes et aggravent la pauvreté sur ces territoires, déjà souvent précaires.  

Les femmes sont parmi les premières affectées par ces bouleversements. En effet, elles assurent souvent les tâches quotidiennes liées à la pêche, la transformation des produits marins, l’approvisionnement en eau et l’agriculture, ce qui les expose davantage aux pertes économiques et à l’insécurité alimentaire lorsque ces ressources se dégradent.

Des maisons ensevelies par des inondations, conséquence du changement climatique en Afrique
© CARE
© CARE
« La diminution du poisson dans les mangroves affecte directement les revenus de la pêche et des femmes qui dépendent de la transformation du poisson. »

Adjoint au maire de Diossong au Sénegal. 

Protéger les littoraux : le rôle clé des femmes

De Madagascar au Vietnam en passant par le Mozambique, les solutions fondées sur la nature s’avèrent efficaces pour protéger les côtes de la montée des eaux et des tempêtes, restaurer la biodiversité et réduire la pauvreté des populations locales. Parmi les solutions les plus reconnues pour leurs résultats : la restauration des mangroves. 

Dans nos programmes en zones côtières, ce sont les femmes qui se mobilisent le plus. Par exemple, au Vietnam, 89 % des personnes à participer à nos formations écologiques de sauvegarde de la nature étaient des femmes. 

À Madagascar, les 80 hectares de mangroves qui ont été replantés par des groupements féminins ont permis, cinq ans plus tard, de filtrer à nouveau l’eau potable tout en protégeant les littoraux des tempêtes. Les femmes ont vu leurs revenus grimper, notamment grâce à la vente d’huître et de miel de mangroves. 

En Somalie, les équipes locales de CARE ont sensibilisé les communautés, et particulièrement les femmes à la préparation aux catastrophes naturelles. Amiso, l’une de ces femmes formées, est devenue une leader dans sa région. Elle partage ses connaissances et les outils qu’elle a pu développer au sein de son village : 

  • Construire des habitations dans des lieux sûrs pour éviter les submersions, 
  • Planter dans des zones plus élevées pour réduire le risque d’immersion des cultures agricoles, 
  • Prévenir l’érosion des sols en protégeant l’environnement et la biodiversité locale.
« L’impact a été transformateur. Les communautés ont pris en charge leur sécurité et leur résilience grâce à une gestion des catastrophes à long terme. »

Mohamed Hamud, membre de l’équipe CARE en Somalie.

Lorsque la saison des pluies est arrivée, en 2024, elle a apporté les fortes pluies attendues. Mais les familles de la région, relogées sur les hauteurs ont observé, en toute sécurité, les eaux de crue déferler en contrebas. 

Typhons, cyclones et évènements climatiques extrêmes : les femmes au cœur de la prévention et de la reconstruction

« Les typhons détruisent nos cultures encore et encore, et je dois à la fois reconstruire les champs, ma maison et trouver de quoi nourrir ma famille.»

Mary Joy, agricultrice aux Philippine. 

Une paysage délabré par les inondations

L’Amérique centrale, les îles et l’Asie sont particulièrement touchées par les typhons, ouragans et cyclones. Les populations locales perdent, en quelques heures, tout. Les ponts et les routes sont détruits, les maisons se sont envolées et les cultures sont dévastées. Les femmes, et notamment les agricultrices de ces pays sont les plus impactées par ces évènements de plus en plus puissants et nombreux. Leur charge de travail est augmentée, leurs revenus diminuent. 

Pour aider ces femmes à vivre de la terre, l’ONG CARE les aide à protéger leurs cultures des typhons via des programmes d’assistance financière immédiate, de formation à la réduction des risques et de relance des moyens de subsistance durables. 

Dans l’œil du cyclone : anticiper le pire

En amont des cyclones, pour aider les communautés à se préparer de façon concrète et collective, CARE accompagne les habitants à anticiper la menace en renforçant leur capacité d’alerte et de réaction.

Par exemple, aux Philippines, nos équipes soutiennent la mise en place de protocoles qui se déclenchent dès qu’une prévision de typhon indique un fort risque de dégâts importants. Ces actions incluent la récolte précoce des cultures, le renforcement des habitations, l’évacuation du bétail, et la sensibilisation des communautés pour qu’elles se préparent efficacement avant l’arrivée de la tempête. 

Après le passage du typhon : une aide immédiate

Ce dont ont besoin en urgence les familles agricoles après le passage d’un typhon, c’est de l’argent. Pour réparer et se nourrir. C’est pour cela que nos équipes locales distribuent de l’argent en espèces à des milliers de familles agricoles affectées. Cela permet aux agricultrices de dégager les champs, d’acheter des semences résistantes et de couvrir les besoins familiaux pendant la reconstruction. 

Formation et résilience à long terme

Nous organisons également des sessions collectives d’évaluation des risques communautaires et de concepts de réduction des impacts des désastres, en équipant les agricultrices pour anticiper les typhons via une meilleure planification des cultures et une diversification des revenus. En partenariat avec des acteurs locaux, CARE renforce aussi les abris et infrastructures agricoles pour limiter les pertes futures. 

Agissez pour soutenir les populations les plus touchées !

Sans votre soutien, rien ne serait possible. En faisant un don ou en vous abonnant à notre newsletter, vous soutenez les projets de l’association CARE dans plus de 120 pays. Chaque année, ce sont des milliers d’enfants que nous aidons à poursuivre leur scolarité dans le monde. 

Et face à la pauvreté et aux inégalités, notre action est globale depuis plus de 80 ans : soutien aux populations impactées pas les crises humanitaires et le changement climatique, défense des droits des femmes, accès à l’éducation et à la santé, soutien à  l’agriculture et à l’entreprenariat. Chaque année, ce sont des millions de vies changées grâce à vous.

90 €

22 € après réduction fiscale

icone ecologie

Vous fournissez par exemple des graines adaptées à la sécheresse à 3 familles.

150 €

37 € après réduction fiscale

icone plantation

Vous contribuez par exemple à former des agricultrices et agriculteurs à des pratiques agricoles résilientes au climat.

220 €

55 € après réduction fiscale

icone goutte d'eau

Vous permettez par exemple d’acheminer un camion d’eau potable pour des familles touchées par la sécheresse.

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